Lelutinrouge.com lève 3,6 millions d'euros

Le site de vente de jouets en ligne Lelutinrouge.com lève 3,6 millions d'euros. Simple vendeur particulier sur eBay il y a 4 ans, son fondateur rêve aujourd'hui de devenir numéro un des pure players du jouet.

Anthony Celton doit en partie son succès à son fils. Il y a quatre ans, ce fan de des jouets Playmobil pousse son père à rechercher de bonnes affaires sur le Net. Fin 2004, Anthony Celton se prend au jeu, et devient un membre actif d'eBay en achetant de bonnes affaires en Allemagne et en les revendant en France. En 2005, face au succès de son passe-temps, il décide de créer une entreprise. Trois ans et demi plus tard, Le lutin Rouge lève 3,6 millions d'euros auprès d'A Plus Finance et plusieurs businesss angels, dans une opération menée par Acta Finance.

Mais atteindre ce stade n'a pas été de tout repos. D'autant qu'Anthony Celton attendra 2006 pour quitter son poste d'ingénieur spatial chez EADS. "Avant cela, je travaillais seul, la nuit, durant mes congés, se souvient-il. Le site est passé de quelques commandes par jours à plusieurs centaines". A l'époque, le site mise sur les liens sponsorisés pour se faire connaître. Les ventes explosent à chaque campagne. Au point qu'il soit obligé de les stopper pour pouvoir absorber le nombre de commandes à livrer.

Ainsi, le site mise tout sur le référencement, naturel et payant pour se faire connaître. Pour cela, Anthony Celton mise sur la profondeur de sa gamme de produits. "Aujourd'hui, nous avons 10 000 produits en référence. Certes, cela coûte plus cher en stockage, mais cela génère un plus fort trafic, explique-t-il. Et qui dit plus d'audience dit aussi plus de chiffres d'affaires. Cette option est plus rentable pour nous". Encore aujourd'hui, 75 % du trafic sur Lelutinrouge.fr provient de Google.

Toujours en 2006, face au succès du site marchand, la société procède à sa première embauche. Seulement, développer le projet nécessite des liquidités, et aucune banque n'accepte de le soutenir. "A la fois parce que nous étions une start-up, et aussi parce que le business du jeu fait peur", assure Anthony Celton. En effet, la société réalise alors 80 % de son chiffre d'affaires durant les deux dernier mois de Noël. Le pari est risqué, et le moindre échec à cette période de l'année peut s'avérer irrémédiable.

Finalement, c'est grâce au capital-risque que la société trouve la solution. Forte d'un chiffre d'affaires de 1,4 million d'euros réalisé entre juin 2006 et juillet 2007, elle a réussi à démontrer son potentiel. En quelque mois, ses effectifs passent de 3 personnes à 17 aujourd'hui, avec une ambition claire : devenir le pure player numéro un de la vente de jouets sur Internet et réaliser 4 millions d'euros de chiffre d'affaires cette année. A part les gros du secteur comme Fnac Eveil et Jeux ou King Jouet, il y a peu de concurrence. Il y a donc des places à prendre", estime Anthony Celton.