E-Commerce One-to-One a démarré en fanfare
Dans l'e-commerce français, des centaines d'oiseaux migrateurs descendent chaque année prendre leur quartier de printemps à Monaco. Ils se sont posés ce matin.
Voici venue l'époque de la migration des e-commerçants français vers les contrées plus rieuses du rocher monégasque. E-Commerce One-to-One a ouvert ses portes ce mercredi matin et mille décideurs du secteur sont au rendez-vous pour célébrer le cinquième anniversaire du rendez-vous d'affaires, organisé par Comexposium en partenariat avec le JDN.
Le coup d'envoi est donné à 11h30. Le baromètre Fevad/LSA sur le moral des e-commerçants français donne le ton : la croissance du commerce électronique a eu beau tomber à 11% en 2014, les e-marchands sont 78% à prévoir une progression de leur chiffre d'affaires cette année et 61% à anticiper une amélioration de leur marge nette. Cependant, cet optimisme n'est pas aveugle. 87% des répondants pensent qu'ils assisteront en 2015 à des fermetures de sites. Ils attendent également des mouvements de concentration à 81% et des accords stratégiques entre e-commerçants et retailers à 76%. Quant à leurs priorités d'investissements pour cette année, elles s'orientent en premier lieu vers le site web et le m-commerce. Chez les retailers, l'omnicanal suit de très près : 50% citent le click&collect et 43% les magasins.
Le click&collect au coeur des préoccupations
La conférence plénière qui s'ensuit aborde précisément le sujet des magasins qui, maintenant lancés les projets de click&collect, se fraient un chemin au cœur des préoccupations des e-commerçants. Ainsi, le pure player LDLC ouvre un réseau de distribution pour fournir aux clients le conseil et les services qui accompagnent la proximité physique, omnicanaux notamment. Les sociétés américaines BCBGMaxAzria et Deckers, qui chacune regroupent plusieurs marques de mode et d'accessoires, ont pour leur part entamé des grands projets de digitalisation de leurs points de vente, dont les passerelles avec le Web se traduisent par un accroissement significatif des ventes en magasins. Si l'innovation digitale n'est pas pour l'instant la priorité des magasins LDLC, les deux modèles sont bien sûr amenés à converger. BCBGMaxAzria évoque même la prochaine frontière qui tombera, lorsque tous les stocks deviendront multicanaux. A partir d'août, les commandes passées en ligne ou en boutique pourront aussi accéder aux stocks des autres magasins, de façon à satisfaire plus vite encore le client. "Brick is the new black", a-t-on conclu ce matin.
Un picorage dans les règles de l'alléchant buffet, une première occasion de networking ou de retrouvailles, et l'on embraie sur un après-midi d'ateliers et de rendez-vous individuels entre marchands et prestataires partenaires de l'événement. Au total, plus de 3 000 rendez-vous ont été planifiés sur la plateforme de One-to-One, auxquels s'ajouteront de nombreux entretiens improvisés au détour d'un atelier ou d'une rencontre sur un stand. Bénéficier d'un cadre enchanteur et d'une disponibilité d'esprit propre à ce déracinement temporaire n'affecte en rien le business, bien au contraire. Les discussions s'enchaînent pour trouver la solution la plus adapté aux projets à venir, le prestataire qui y répond le mieux, la bonne idée qui fera gagner du temps, l'inspiration qui donnera un nouveau souffle ou un avantage concurrentiel... Il faudra bien trois jours pour explorer la richesse des solutions présentées, pourtant triées sur le volet par l'organisation pour maintenir leur haut niveau de qualité.
L'e-commerce aujourd'hui confronté à des défis propres aux industries plus traditionnelles
D'autant qu'il est l'heure de redescendre dans le grand amphithéâtre pour assister à la seconde plénière, confiée cette année au comité éditorial d'E-Commerce One-to-One. Pour les cinq ans de l'événement, cinq de ces fins observateurs du secteur (Thierry Petit, David Schwarz, Olivier Mathiot, Marie-Christine Levet et Fabien Versavau) sont invités à décrypter son évolution depuis cinq ans et à réfléchir à ses grands enjeux pour les cinq années à venir. En phase de pré-maturité sur bon nombre d'univers produits, l'e-commerce est aujourd'hui confronté à des défis propres aux industries plus traditionnelles : élever des barrières à l'entrée et mieux fidéliser les clients, s'internationaliser, manager l'innovation... A ceci s'ajoute la transformation du consommateur lui-même, qui approfondit son rapport à son mobile et dont le parcours devient profondément omnicanal. La grande opportunité des e-commerçants face à ces challenges : leur connaissance du client n'a cessé de s'améliorer. Et le big data devrait apporter un nouveau bond en avant dans leur compréhension de chaque consommateur et leur capacité à établir avec lui une relation individualisée.
L'esprit rempli de ces considérations, il est temps de faire relâche. Et comme joindre l'utile à l'agréable est la spécialité d'E-Commerce One-to-One, l'assemblée peut maintenant se diriger, repue d'idées nouvelles pour un bon moment, vers la soirée en terrasse qui marquera le début des festivités.
Il faut aussi reprendre des forces pour la journée de demain, qui réserve deux temps forts particulièrement attendus. Pour ses cinq ans, E-Commerce One-to-One se paie le luxe de recevoir cinq entrepreneurs de talent que l'on entend rarement, à commencer par l'insaisissable Jean-Baptiste Descroix-Vernier, qui pilote le groupe Rentabiliweb depuis sa péniche à Amsterdam. Lui succéderont à la tribune Fabrice Grinda (Oakland, OLX, investisseur), Romain Niccoli (Criteo), Stephan Dietrich (Neolane/Adobe) et Denis Payre (Business Objects et Kiala). Il sera temps ensuite de reprendre possession du Sporting Club de Monaco, lieu mythique du Bal de la Rose, pour le dîner de gala de l'événement. Puis on repartira pour un dernier tour le vendredi : session de 10 jeunes pépites innovantes qui viendront pitcher leur solution, plénière sur l'internationalisation et l'e-commerce en Afrique, et un dernier lot de rendez-vous et d'ateliers. Un véritable marathon qui les participants quitteront comme d'habitude en regrettant qu'il faille attendre encore un an pour revenir, avec leurs pairs, investir à nouveau la principauté de l'e-commerce.