La croissance de l'e-commerce en avril confirme l'accélération du secteur
Après des années de décélération, la croissance des ventes en ligne accélère à nouveau depuis près d'un an pour atteindre 13,5% en avril, démontre l'indice e-commerce mensuel du JDN.
Depuis des années, la baisse de la croissance des ventes en ligne traduisait mois après mois l'arrivée à maturité progressive de l'e-commerce français. Mais depuis près d'un an, le secteur ré-accélère, affichant sans cesse des progressions supérieures au mois précédent. Plutôt qu'une embellie du côté de la consommation des ménages, trop légère pour avoir un tel impact, sans doute faut-il y voir la montée en puissance des retailers et l'engouement des internautes pour le click&collect et le drive.
En avril 2015, le commerce électronique français a enregistré une croissance de 13,52% par rapport à avril 2014, selon l'indice e-commerce mensuel du JDN. Après les très bons mois de février (+14,17%) et de mars (+14,80%), le dynamisme du secteur se confirme, dépassant largement la croissance moyenne de l'année 2014 (+10,9%). Un effet de rattrapage n'est pas à exclure non plus puisque l'an dernier, le mois d'avril 2014 avait marqué un plus bas dans la croissance de l'e-commerce, à 5,95% seulement.
Cette progression est calculée à partir des transactions en ligne par carte bancaire qu'enregistrent les quatre plateformes de paiement de notre panel : Worldline, Paybox Services (Verifone), Payline de Monext et Ingenico Payment Services. A eux quatre, ces PSP enregistrent 3,95 milliards d'euros de transactions en avril 2015, contre 4,17 milliards le mois précédent et 3,48 milliards un an avant.
Comme toujours, la croissance du nombre d'achats en ligne est plus marquée encore que celle du chiffre d'affaires de l'e-commerce. En avril, elle s'élève à 19,77% de paiements supplémentaires. Une progression moins spectaculaire qu'en mars (+24,08%), mais supérieure aux meilleures hausses enregistrées en 2014, en novembre et décembre.
Si le chiffre d'affaires de l'e-commerce progresse moins vite que le nombre des achats en ligne, c'est bien sûr le signe que le panier moyen poursuit sa chute. La dégringolade est même très rapide : il perd 4,25 euros en un an pour tomber à 77,26 euros en avril, déjà presque un euro de moins qu'en mars.
D'une part, l'élargissement considérable de l'offre disponible en ligne pousse les cyberacheteurs à s'y procurer également des petits articles, la crise de la consommation se chargeant d'écrêter les gros achats. En outre, la diminution des frais de livraison fait baisser le montant moyen des achats non seulement parce qu'il comprend ces frais, mais aussi parce qu'elle encourage la dispersion des achats sur davantage de commandes, phénomène que corrobore l'accroissement de la fréquence et du nombre des achats en ligne. Et en la matière, l'adoption généralisée du click&collect, souvent gratuit, ne fait qu'accentuer la tendance qu'alimentait déjà le recours croissant aux points de retrait. Jusqu'où le panier moyen descendra-t-il ? Il se rapprochera sans doute de l'asymptote du panier moyen du retail, 50 euros environ, en lui ajoutant les quelques frais incompressibles de picking et d'expédition de la commande (lire l'article Pourquoi le panier moyen de l'e-commerce ne cesse de baisser, du 7/11/2013).
Méthodologie :
Le nombre de transactions par carte bancaire correspond à des paiements ayant abouti et non au nombre d'interrogations sur les serveurs de ces sociétés. L'indice présente le nombre et la valeur des paiements électroniques effectués par carte bancaire auprès de e-commerçants français ayant opté pour les services de paiement en ligne proposés par quatre acteurs : Worldline, Payline by Monext, PayBox Services (Verifone) et Ingenico Payment Services.