Ramener les consommateurs en boutique grâce à la seconde main, une utopie ?
La crise sanitaire actuelle n'a fait qu'amplifier la désertion des boutiques, tant en centre ville qu'en centres commerciaux. Alors comment ramener les consommateurs en magasins ?
Un réel engouement pour les plateformes en ligne de vente de seconde main
Le marché de la seconde main est en hypercroissance : + 15% chaque année. Deux principales raisons expliquent ce phénomène : les consommateurs veulent réaliser des économies et consommer de façon plus responsable.
Aujourd’hui, lorsque l’on pense à la seconde main, nos esprits se tournent vers Vinted, ou d’autres plateformes en ligne (Vestiaire collective, Le Bon Coin, Vide Dressing). C’est l’acteur majeur sur ce marché qui a démocratisé la seconde main en France. Néanmoins, Vinted et les autres plateformes en ligne ne permettent pas une expérience client optimale, et génèrent énormément de transports pour l'expédition des colis ce qui entre en contradiction avec une consommation responsable.
Cette tendance de la seconde main échappe de plus en plus aux acteurs traditionnels de la mode. Pourquoi ? Les plateformes en ligne se sont accaparées le marché de la seconde main et les acteurs traditionnels n'ont pas l'expertise pour se lancer puisque ce n'est pas leur cœur de métier. Dans une industrie à très fort impact négatif social et environnemental, il ne faut donc plus manquer cette opportunité et, dès maintenant, prendre position pour profiter du large potentiel de ce marché d’avenir.
Est-ce là une opportunité à saisir pour les points de vente ?
Étant conscientes de cette réalité, certaines enseignes proposent depuis peu des services de seconde main (physiques ou digitaux) comme Petit Bateau, Eram ou Ba&sh. Cette nouvelle tendance séduit aussi de plus en plus de magasins multimarques, indépendants ou enseignes, comme Citadium, Sport 2000, Javotine ou encore Violette & Moi car cela leur permet de renforcer la fidélisation auprès de leurs clients, tout en participant activement à l’économie circulaire.
Et les résultats sont clairs : augmentation de l’activité en points de vente (+11% de fréquence d’achat en boutique*), un panier moyen plus élevé (+14% sur le panier moyen*), et engagement fort pour une mode plus durable reconnu par les consommateurs.
Mais pour les commerçants, indépendants, franchisés ou travaillant pour une enseigne nationale, la difficulté est de savoir comment s’y prendre et par où commencer… Que son magasin fasse 2000 m² ou que sa boutique fasse 30 m², que l’on vende des marques accessibles ou du haut de gamme voire du luxe, que son magasin se situe en métropole ou dans une commune intimiste, pas d’inquiétude ! Selon le profil de chaque point de vente, il existe une multitude de solutions complémentaires ou indépendantes qui permettent de profiter facilement et pleinement du marché de la seconde main à son échelle.
Alors que 89% des consommateurs préféreraient se déplacer en boutique que de commander en ligne pour acheter des vêtements de seconde main*, souhaitons que les professionnels de la mode n'hésitent plus, et se saisissent aussi de l’opportunité de la seconde main pour ramener les consommateurs dans les points de vente.
*enquête Freepry réalisée en 2020