Quatre start-up e-commerce innovantes repérées à VivaTech

Quatre start-up e-commerce innovantes repérées à VivaTech Alors que s'est ouvert le rendez vous de l'innovation technologique à Paris, le JDN est allé dénicher les jeunes pousses de la retailtech.

Le salon VivaTech ouvrait ses portes ce 22 mai, promettant de mettre en lumière les dernière innovations technologiques, notamment dans l'e-commerce. La rédaction y a repéré quatre jeunes start-up : Enhancy, Baback, Mobius Pack et Counterfake AI.

Enhancy : automatiser la mise en ligne de la seconde main

En raison des marges beaucoup plus faibles en seconde main que sur les produits neufs, Enhancy veut minimiser les coûts avec l'automatisation de la mise en ligne des produits. "L'objectif est que les professionnels mettent leur seconde main en ligne en deux minutes directement dans leur magasin ou dans un entrepôt avec leur vendeur ou leur manutentionnaire", résume Alexandre Fristot, co-fondateur de la solution et présent sur le salon avec la délégation We Are Normandy.

Le studio proposé par Enhancy. © JDN

Le fonctionnement est simple : dans un studio photo fourni par la start-up, il suffit de prendre une photo de l'étiquette du produit pour que l'application dotée d'une technologie de reconnaissance d'image puisse renseigner la marque, la taille et la composition. Il reste au vendeur à indiquer le sexe et l'état du produit. Une référence associée à un code-barres est alors générée.

Une fois celui-ci scanné et le produit exposé dans le studio, des photos professionnelles sont automatiquement déclenchées avec des zooms stratégiques : le logo, les coutures, les manches... Ces photos studios sont téléchargées et une fiche produits avec description et un prix est générée par une IA générative. Un processus réplicable pour les vélos, les livres, les réfrigérateurs... 

Si la start-up créée en 2020 propose une chaine technologique complète, elle peut également vendre ces briques indépendamment (technologie photo, description produit, pricing...). "Si un retailer a seulement besoin d'une ou deux technologies pour faire des économies et rendre son modèle rentable, c'est possible", assure Alexandre Fristot. Enhancy compte parmi ses clients Lizee ou encore Reconomia, filiale de Boulanger. La jeune société vient de clôturer une levée de 200 000 euros auprès de différents business angels. 

Baback : transformer les retours en données stratégiques

Spécialiste de la logistique inversée et de la distribution de compensation, Baback veut réduire le coût des retours e-commerce grâce à sa solution en marque blanche. En développant un portail de retour sur les sites, Baback permet aux e-commerçants de collecter des données sur la raison de ces retours et aux consommateurs de générer une étiquette de retour, une carte cadeau ou d'effectuer un échange. Des possibilités offertes en magasin non standardisées en ligne. 

"Quand les e-commerçants proposent une étiquette de retour directement dans le colis qu'ils envoient, il est difficile de connaître la raison du retour", rappelle Raphaël Touati, co-fondateur de Baback. Or la start-up veut faire des retours une donnée stratégique en analysant la rentabilité de ses investissements publicitaires : "Nous calculons le taux de retour par produit le plus poussé, pour dire à l'e-commerçants 'ce n'est pas ce produit là que tu devrais mettre en avant dans ta campagne compte tenu des retours clients'", détaille-t-il. Avec 85 clients tels que Le Tanneur, Repetto ou encore Rouje, la jeune pousse est auto-financée et rentable "depuis le premier jour". 

Mobius Pack : s'adapter avec des colis réutilisables

Avec ses colis réutilisables, Mobius Pack anticipe la loi Agec qui contraindra les e-commerçants, à partir de 2025, à avoir 7% de leur flotte de colis qui devra être réutilisable, puis 10% à partir de 2027. Victor Lescure et Julien Lemarchand, les deux fondateurs de la start-up, ont déposé des brevets pour leurs emballages 100% polypropylène capables d'être réemployés pour plus de 100 cycles. En mousse, XXL ou avec une fermeture sécurisée, les formats s'adaptent aux spécificités du produit vendu par l'e-commerçant. La loi impose que le colis réutilisable soit également recyclable, un avantage compétitif pour Mobius Pack : "Aujourd'hui, nous sommes les seuls à proposer une solution réellement recyclable, assure Victor Lescure. Nos confrères utilisent des fermetures éclair métal ou des velcros en plastique".

Victor Lescure, cofondateur de Mobius Pack, et Camille Hervier, chef de projet. © JDN

Si ces emballages ne sont pas encore adaptés à une logistique mécanisée avec des bras, la start-up travaille au développement de nouveaux modèles plus rigides et manipulables comme des colis carton "classiques". Pour optimiser son produit, Mobius Pack s'est focalisé sur la logistique en boucle fermée (retours, livraison vers les magasins...). "Ainsi, il est plus facile de ne pas perdre les colis mais nous nous préparons à ouvrir le marché aux colis B2C en 2025", explique Camille Hervier, chef de projet pour la société. Grain de Malice, Nocibé et Cdiscount font partie des huit clients de Mobius Pack. D'ici fin 2025, la start-up entend mettre en circulation 300 000 colis réutilisables.

Counterfake : lutter contre la contrefaçon avec l'IA

La start-up turque Counterfake entend défendre l'image des marques en supprimant les produits contrefaits de tous les canaux, des marketplaces aux réseaux sociaux. Counterfake a développé une technologie basée sur l'IA générative capable de détecter la contrefaçon en analysant non seulement les images, mais également les descriptions, les commentaires et les prix. Une fois détectée l'annonce est automatiquement signalée et la start-up accompagne activement le retrait de l'annonce sur la plateforme en question. "Nous permettons aux marques d'éviter des heures et des heures de scrolling manuel", promet Furkan Arslan, co-fondateur. La société met également à disposition des marques un tableau de bord pour analyser les données de la contrefaçon.

Gant, Burberry, Guess ou encore Converse sont les griffes qui font confiance à Counterfake pour la protection de leur marque en Turquie. "Nous avons une forte expertise car notre pays est le plus émetteur de contrefaçon après la Chine", explique Furkan Arslan. Mais la start-up à pour ambition de s'étendre au-delà de ses frontières notamment en France, qu'elle considère comme un marché clé. La tarification de la solution dépend du nombre de produits et de sites analysés.