Google SGE : les sites ultra spécialisés mis en avant

Google SGE : les sites ultra spécialisés mis en avant Selon une vaste étude, la Search Generative Experience pourrait profiter à des sites de niches, davantage mis en avant par cette version du moteur de recherche.

Google SGE, pour Search Generative Experience, utilise des techniques de machine learning, comme le traitement du langage naturel, le deep learning et les réseaux de neurones pour générer ses résultats de recherche et ses recommandations. Son objectif est de fournir rapidement des réponses à des requêtes complexes et d'améliorer l'expérience utilisateur.

Cette version du moteur de recherche américain boostée à l'IA est actuellement déployée en version bêta aux Etats-Unis et dans 120 pays. Elle n'est pas proposée en Europe, où elle est bloquée, notamment pour des raisons juridiques, liées au DMA, au DSA ou au RGPD.

Alors que la SGE fait craindre une baisse du trafic organique, une étude de l'agence Empirik amène un nouvel éclairage sur les conséquences SEO de celles-ci. Pour parvenir à ces conclusions, l'étude s'est intéressée à 6 000 mots clés sur 15 secteurs d'activité, comme l'e-commerce, les médias, la santé, les voyages, l'industrie ou encore l'éducation. Elle a effectué une comparaison des SERPs obtenus sur Google avec et sans SGE aux Etats-Unis, et plus précisément à New York. L'intérêt était de comprendre l'impact de la SGE sur le SEO aux USA mais aussi, possiblement, en Europe. Selon leurs auteurs, c'est "à ce jour la plus importante étude réalisée sur le sujet".

Les petits sites affichant leur expertise plébiscités par la SGE

Parmi les résultats principaux, l'étude révèle que les sites ultra spécialisés sont souvent mis en avant par Google SGE. Ces "nouveaux sites" faisant une apparition tout en haut de la SERP avec l'encart SGE sont, d'après l'étude, des sites ultra spécialisés et de niches.

Par exemple, dans le secteur de l'alcool et des spiritueux, étudié en détail par l'équipe d'Empirik, ce sont des sites experts et de plus petite taille qui apparaissent dans 85% des cas, plutôt que des "géants" du secteur, comme liquor.com et acouplecooks.com

© Empirik

Pour les auteurs de l'étude, une des raisons de ce succès viendrait de la capacité de ces sites à être précis et à enrichir leurs contenus ou encore en mettant en avant l'EEAT, pour "Experience", "Expertise", "Authoritativeness" et "Trustworthiness" en anglais.

"Ce sont généralement des sites très spécialisés dans une thématique donnée, offrant des contenus à forte valeur ajoutée", assure Pierre Ribeaucourt, directeur SEO d'Empirik. "L'information doit être présentée de manière claire et sans ambiguïté pour être facilement assimilée et exploitée par un LLM. De plus, ces sites ont souvent un TTF (Topical Trust Flow) bien défini. Cependant, il est difficile de déterminer s'il s'agit d'une simple corrélation ou d'une relation causale. "Les sites spécialisés ou de niche peuvent aussi profiter des snippets affichés sur différents styles de requêtes sur la SGE pour se mettre en avant."

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La SGE affiche des résultats souvent différents du search classique

Selon les auteurs, 97% des mots-clés génèrent des liens différents entre les résultats de l'encart SGE et le top 10 des recherches organiques classiques.

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D'après l'étude, cette tendance est davantage marquée pour les requêtes transactionnelles et commerciales. Sur celles-ci, une grande partie des liens affichés dans la SGE n'apparaissent pas dans le top 10 classique.

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Plus dans le détail, les sites e-commerce en B2B et B2C sont particulièrement impactés par cette différence de résultats entre l'encart du moteur boosté à l'IA et le search traditionnel. Environ trois quart des résultats affichés dans la SGE ne proviennent pas des 10 premiers résultats du search sans SGE.

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L'Europe toujours en attente pour la SGE

Si les résultats sont intéressants, ils sont à prendre avec des pincettes pour la zone Europe notamment. Comme l'énoncent les auteurs eux-mêmes, les SERP Google américaines et françaises sont très distinctes. Le DMA va certainement baisser la visibilité des services de Google. De plus, la version de Google SGE devrait subir encore d'autres modifications. Egalement, n'oublions pas que la SGE n'est disponible que sur desktop, alors que le mobile représente 60% du trafic web mondial selon Similar Web. On peut aussi arguer que la SGE n'est pas encore prête à arriver en Europe.

"Il est difficile de prédire avec certitude si la SGE y arrivera et sous quelle forme", exprime Lionel Cherpin, directeur conseil et CEO d'Empirik. "Comme on l'a vu, la mise en œuvre du DMA et du DSA pourrait poser des défis supplémentaires à Google dans cette région. De plus, la complexité de la SGE en termes de sortie de la phase bêta, les coûts associés et les défis liés à l'expérience utilisateur pourraient également retarder son déploiement. Dans ce contexte, la SGE pourrait prendre son temps pour s'établir en Europe."