Les données au service de la stratégie RSE des entreprises

Quelques jours après l'édition 2022 de la Journée de la Terre, revenons sur le rôle stratégique que les données et la data literacy ont à jouer dans la stratégie RSE des entreprises.

Depuis le début de l’année 2022, force est de constater que les engagements environnementaux, sociétaux et de gouvernance (ESG) occupent une place de plus en plus importante parmi les critères d’évaluation des entreprises. Selon une étude menée par le cabinet PwC, les consommateurs et les collaborateurs seraient de plus en plus influencé par ces engagements dans leur prise de décision. Par exemple, 94 % d’entre eux ont déclaré qu’ils étaient davantage susceptibles de travailler pour une entreprise engagée en faveur de la préservation de l’environnement.

Normaliser le développement durable

Afin de mettre en avant leurs efforts sur le plan écologique pour séduire de nouveaux clients et collaborateurs, les entreprises ont désormais recours aux données recueillies sur la base de  paramètres déterminés à partir des engagements ESG. Ainsi, 80% des grandes entreprises effectuent un suivi de leurs efforts en matière de développement durable selon une étude KPMG contre seulement ¼ d’entre elles il y a 30 ans.

Une étude Deloitte confirme cette tendance puisque le manque de transparence sur les actions et les principes éthiques d’une entreprise dissuaderait 34 % des consommateurs d’acheter certaines marques. Cependant, le manque de normes en la matière peut également provoquer parfois une mauvaise interprétation des indicateurs ESG. En effet, les données recueillies par les entreprises leur sont souvent trop spécifiques et puisqu’ils n’existent pas d’indicateurs ni de standards, elles sont peu partageables entre les entreprises ce qui complique d’autant plus leur assimilation par le plus grand nombre.

37 % de dirigeants estiment être freinés dans le développement des pratiques ESG du fait de ce manque de normes et de la complexité de la réglementation, selon PwC. De plus les entreprises qui se chargent elles-mêmes de réaliser les rapports ne sont pas toujours aptes non plus à analyser et exploiter les données. Le problème n’est donc pas seulement externe, mais également interne aux entreprises.

La data literacy, un outil pour la planète

Comprendre les données ESG n’est pas simplement un atout supplémentaire pour attirer plus de clients et d’investisseurs. À l’heure où les discussions environnementales sont de plus en plus présentes, comprendre les données de son bilan énergétique peut indéniablement améliorer la prise de décisions et avoir un réel impact sur la planète.

Or, au niveau mondial, seulement 24% des employés estiment être en mesure de comprendre et d’analyser des données et seuls 34% des entreprises proposent des formations pour y remédier, selon une étude menée par le Data Literacy Project.

Pour atteindre les objectifs mis en place par la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), les données constituent un outil de premier plan ; d’où la nécessité de mettre en place des normes internationales concernant les bilans impliquant les données ESG. Une meilleure assimilation des informations déjà disponibles permettra aux entreprises d’être conformes aux standards des organisations définissant les changements.

Démocratiser la responsabilité climatique

Lorsqu’elles présentent leurs données ESG, les entreprises doivent les simplifier pour les rendre lisibles par le plus grand nombre et ne plus s’adresser seulement aux experts. En interne, cela se traduit par une intensification des efforts pour tendre vers plus de proactivité et de durabilité. Dans ce but, l’élaboration de simulations précises et transparentes peut aider l’ensemble des collaborateurs à visualiser concrètement la situation pour agir en conséquence.

Dans un souci de transparence optimale, les entreprises doivent mettre à disposition leurs données ESG et les mettre à jour régulièrement. En parallèle, elles doivent donner à leurs employés les moyens de se les approprier pour les assister dans leurs tâches plutôt que de perdre du temps à essayer de les assimiler.

L’urgence climatique concerne tout le monde et les entreprises ont un grand rôle à jouer pour répondre. Au-delà de soutenir les efforts de chacune d’entre elle, la capacité à comprendre et à communiquer sur les données de manière précise permettra de jeter les bases d’une action coordonnée et informée à l’échelle internationale.