Comment PSA passe au cloud 2.0 avec Docker

Comment PSA passe au cloud 2.0 avec Docker Le groupe automobile parie sur les containers pour accélérer la mise en production d'applications. Il compte aussi sur cette techno pour faciliter les migrations de cloud à cloud.

C'est décidé. Le groupe PSA entend bien faire des containers Docker un standard technologique interne dans l'optique de motoriser son infrastructure globale de cloud computing. Il faut dire que cette technologie open source arrive à point nommé pour le constructeur automobile. A l'heure où il évolue vers une stratégie de cloud hybride, PSA compte sur les containers pour rendre son cloud privé (sous OpenStack) compatible avec les clouds publics qu'il est amené à retenir au fil de ses projets IT. La finalité est là : rendre les applications agnostiques et "transportables" d'un cloud à l'autre en les embarquant dans des containers logiciels.

Le site web corporate en route vers les containers

Aux côtés de cette vision, PSA compte aussi capitaliser sur la légèreté des containers Docker pour accélérer les mises en production d'applications. Un premier proof-of-concept (Poc) portant sur le site web corporate est venu démontrer cet atout. "Grâce aux containers, les mises à jour de cette application peuvent être réalisées jusqu'à deux fois par jour, contre deux fois par mois précédemment", constate Noël Cavaliere, responsable de la stratégie et de l'architecture technique de PSA. "Avec les containers, nous sommes capables de mettre le site en production en 40 minutes, et les mises à jour de code ne demandent ensuite que 5 à 10 minutes." Le test a été réalisé avec succès sur le cloud privé, ainsi que sur un cloud public tiers. Au vu du résultat, il a été décidé d'étendre la démarche à d'autres sites et services web du groupe.

"Nous commençons à utiliser Docker dès les phases de développement", (Noël Cavaliere, PSA) 

PSA identifie également Docker comme une solution idéale dans le cadre du DevOps. Un même container permet en effet de faire transiter une application d'un environnement de développement jusqu'à la production en passant par les serveurs de test et de recette. Dans cette logique sans couture, "nous commençons à utiliser Docker dès les phases de développement", indique Noël Cavaliere. Principal avantage ? Embarquée dans le container, la pile logicielle ainsi transportée n'a pas besoin d'être réinstallée à chaque étape. "Lors du déploiement, l'application génère mécaniquement moins d'erreurs, ce qui limite les mauvaises surprises", pointe-t-on chez PSA.

Cerise sur le gâteau, Docker compose dans le même temps avec la grande diversité logicielle propre à un grand groupe comme PSA. Le container offre la capacité d'embarquer n'importe quel type d'application. Y compris d'ailleurs celles préconisées par des prestataires externes dans le cadre de chantiers digitaux, qui peuvent être différentes de celles privilégiées en interne. "Docker emballe cette pluralité dans un couche d'infrastructure standard automatisable. Il introduit ainsi un compromis quasi-historique entre diversité et industrialisation des applications", commente Noël Cavaliere.

Un premier Poc portant sur un système industriel

Quel est l'outil d'orchestration et d'automatisation choisi par PSA pour gérer ses architectures de containers ? Pour piloter cet aspect, le groupe a préféré la technologie d'Ansible à celle de Docker. "Nous souhaitions pour cette couche privilégier également le modèle open source, notamment pour rester en phase avec notre logique de standardisation mais aussi pour des raisons de coût", explique Noël Cavaliere. Les solutions d'automatisation de Docker (regroupées au sein de l'offre Docker Datacenter) font en effet l'objet d'un modèle propriétaire et commercial.

Reste à savoir jusqu'où PSA pourrait aller dans l'utilisation des containers Docker. "Au-delà des sites web, nous commençons à étudier la possibilité de containériser des applications cœur de système", confie Noël Cavaliere. Dans cette optique, un autre Poc a été réalisé en parallèle avec l'une des plus importantes briques du système industriel de PSA (développée en Java). "Nous avons containérisé sa couche transactionnelle sans la réarchitecturer. Et ça fonctionne sans aucun problème", note le responsable. Suite à ce résultat, la DSI de PSA étudie la possibilité de recourir aux containers Docker comme levier pour diffuser les principes agiles plus largement au sein des équipes IT.

Pour finir, Noël Cavaliere souligne : "l'adoption des containers engendre une évolution profonde des compétences en matière de production informatique. C'est un élément à avoir en tête. Les containers impliquent en effet de scripter les architectures et d'évoluer vers une logique d'infrastructure as code."

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