Cloud print : pourquoi ça tarde à décoller

Cloud print : pourquoi ça tarde à décoller Trois ans après son éclosion, le marché de l'impression cloud public atteint péniblement 2 millions de dollars en France selon le Gartner. La problématique de la sécurité reste un handicap.

Imprimer un document où que l'on soit, depuis n'importe quel terminal, mobile ou non, sur n'importe quelle imprimante connectée au web : telle est la promesse du cloud print (impression dans le cloud). Une promesse faite par de nombreux fournisseurs depuis 2010 (HP, Canon, Ricoh, Google...) mais qui peine toujours à trouver un écho parmi les utilisateurs, et notamment au sein des entreprises.

Ainsi, le Gartner estime le marché mondial de l'impression cloud public à 132 millions de dollars dont seulement 2 millions pour le marché français en 2013. Mais le cabinet table toutefois sur une croissance annuelle moyenne de ce marché de 28,8% jusqu'en 2017. Plusieurs raisons viennent expliquer ce retard à l'allumage.

"Il existe plusieurs obstacles à la croissance du marché de l'impression cloud public, dont le manque de facilité d'utilisation et la problématique de sécurité, explique Sharon McNee, Principal Analyst Security, Imaging and Print Services chez Gartner. Car pas question en effet pour les entreprises de voir leurs collaborateurs lancer des impressions de documents internes, voire confidentiels, sur la première imprimante venue. Ni encore moins de les faire transiter sur n'importe quel service de cloud public.

'Le cloud private print ajoute une couche d'authentification par code PIN, carte magnétique ou biométrique" (Sharon McNee - Gartner)

Pourtant, les entreprises ont bel et bien une alternative pour répondre à la problématique du manque de sécurité de l'impression cloud public : le "cloud private print". "L'impression cloud privé permet aux entreprises d'ajouter une couche de sécurité supplémentaire par rapport à l'impression cloud public avec de l'authentification par code PIN, carte magnétique ou biométrie", fait savoir Sharon McNee.

Pour tenter d'attirer les entreprises, les fournisseurs de solutions et services de cloud print ont ainsi peu à peu inclus à leurs catalogues des offres d'impression cloud privé. On pourra notamment citer les cas d'HP avec ePrint Enterprise, Canon via uniFLOW v5.1, Cortado (Corporate Server) ou encore Xerox (Enterprise Mobile Print). Sans oublier Ricoh qui propose une solution d'impression cloud hybride avec son offre HotSpot Enterprise. 

18% des entreprises ont utilisé un service de cloud print en 2013

Certains d'entre eux ont même uni leurs forces dans le cadre de Mopria Alliance, une organisation à but non lucratif regroupant comptant parmi ses membres HP, Canon, Xerox mais également Samsung. But de la manoeuvre : promouvoir l'adoption de standards en matière d'impression cloud (pour l'heure aux abonnés absents), pousser l'impression cloud auprès des entreprises, ou encore pousser les fournisseurs à multiplier l'intégration en natif des services cloud d'impression.

A noter par ailleurs la démarche récente de Google qui, outre le fait de proposer son service d'impression cloud public Google Cloud Print, a intégré en natif le support de plusieurs services d'impression cloud (dont Hp ePrint) à la dernière version de son système d'exploitation mobile Android 4.4 (KitKat).

Le marché de l'impression dans le cloud devrait toutefois finir par décoller. Outre les perspectives chiffrées de ce marché, le Gartner a également indiqué que 18% des entreprises interrogées ont déjà utilisé des services d'impression cloud (aussi bien public que privé) cette année. Une proportion qui peut paraître faible, mais qui a doublé par rapport à 2011. Parmi les types de documents les plus imprimés dans le cloud, arrivent en tête les présentations PowerPoint suivi des documents Word.