La cybersécurité hissée au rang de priorité nationale

La création de l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information vise à donner un nouveau souffle à la lutte contre les menaces réseaux. Elle peut compter  sur un budget de 90 millions d'euros.

La Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI) cède sa place à l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (ANSSI). Créée par un décret daté du 7 juillet 2009, l'ANSSI est née d'un travail de réflexion initié dans la foulée de la publication en juin 2008 d'un Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

Dotée d'un budget annuel de 90 millions d'euros et composé de 120 personnes, cette nouvelle structure sera rattachée au secrétaire général de la défense nationale et dirigée par Patrick Pailloux, ancien directeur de la DCSSI.

Ses missions seront notamment centrées autour d'une défense proactive des réseaux gouvernementaux, sur la détection et l'élimination des menaces liées notamment aux attaques par déni de services mais aussi aux botnets, ces puissants et dévastateurs réseaux de machines zombies.

Concrètement, l'ANSSI a pour vocation de "détecter et réagir au plus tôt en cas d'attaque informatique, grâce à un centre de détection chargé de la surveillance permanente des réseaux sensibles et de la mise en œuvre de mécanismes de défense adaptés aux attaques", peut-on lire sur le site Web de l'agence, mis en ligne pour l'occasion.

Autre objectif : "contribuer au développement de produits et services de confiance pour les administrations et les acteurs économiques, jouer un rôle de conseil et de soutien aux administrations et aux opérateurs d'importance vitale, et informer régulièrement le public sur les menaces".

Il faut dire que la protection des réseaux revêt pour la France un caractère éminemment stratégique, dans un contexte où les attaques perpétrées à l'encontre des états (États-Unis, Estonie…) et de leurs sites gouvernementaux sont de plus en plus nombreuses et virulentes.  

"Le week-end dernier, au moins 7 000 botnets s'en sont pris aux services Internet de l'État, en réussissant à paralyser un service de messagerie et surchargé un site Web", a ainsi révélé Patrick Pailloux lors de la conférence de lancement de l'ANSSI. On ne sera donc pas étonné de voir les effectifs de l'agence doubler d'ici à 2012, passant de 110 à 250 personnes. Mais cela sera-t-il suffisant pour lutter le plus efficacement possible contre la cybermenace et le cyberterrorisme ?