Les RSSI français face au défi de la sécurité du client final Olivier Daloy (RSSI - LVMH) : "Arrêtons de dire non"

"Nous sommes passés d'un rôle de responsable de la sécurité informatique, à celui de responsable de la sécurité de l'information, pour devenir aujourd'hui plutôt des Risks Managers. Cela doit nous pousser à ne pas aller à l'encontre des tendances, mais plutôt à les accompagner pour mieux gérer les éventuels risques qu'elles impliquent", analyse Olivier Daloy, RSSI de LVMH. Pour illustrer ses propos, il cite plusieurs nouvelles problématiques émergentes que pourraient redouter les RSSI, mais qu'il préfère accompagner.


olivier daloy, rssi de lvmh était sur le stand d'un de ses fournisseurs
Olivier Daloy, RSSI de LVMH était sur le stand d'un de ses fournisseurs (Kaspersky), lors des dernières Assises de la sécurité. © LVMH

Le défi du "Bring Your Own Device" 


Et s'il y a bien une nouvelle tendance de fond qui peut tracasser les RSSI, c'est bien l'usage professionnel des terminaux personnels (appelé aussi le "BYOD, Bring Your Own Device"). "Nous devons arrêter de toujours dire non !", estime le RSSI, qui voit là plus un nouveau défi qu'un nouvel usage contre lequel il faut s'opposer.

"Cela va nous obliger à réfléchir différemment. Il ne sera plus question de sécuriser un terminal, mais de protéger la donnée, par le chiffrement, et les applications sur les terminaux, par l'identification par exemple... Ainsi, peut importe le terminal. Nous pourrons ainsi nous affranchir de la plate-forme qui accède à la donnée et plutôt se concentrer sur la protection de cette dernière", analyse le RSSI chargé de sécuriser plus de 30 000 machines au sein de LVMH.

Les qualités du Cloud Computing


Dans sa société, "il aurait été sans doute plus simple en termes de sécurité d'imposer et de généraliser un seul type de terminal. Mais en réalité, le choix des utilisateurs ou des managers peut ne pas être pour le terminal le mieux pensé pour la sécurité de l'entreprise...", fait remarquer le RSSI, qui indique cependant que chez LVMH, c'est quand même le Blackberry qui est le plus déployé.

Le Cloud Computing est-il une autre tendance que pourrait redouter les RSSI ? "Ce modèle présente des qualités pour un groupe comme LVMH qui dispose de plusieurs marques", explique le RSSI. "Là encore, il ne s'agit pas tant de sécuriser un serveur, mais bien de protéger les données qui se trouvent dans le Cloud". Bref, plutôt que de dire "non" ou de rejeter le choix d'une telle politique technologique, il est préférable, conseille ce RSSI, d'accompagner, "surtout si c'est profitable pour la société, le RSSI devenant alors le 'business enabler' qu'il doit aussi être".