Cybersécurité : Télécom SudParis dévoile la première formation initiale reconnue par l'Etat

L'école d'ingénieur va permettre à des étudiants d'obtenir le titre d'"expert en sécurité des systèmes d'information" délivré par l'agence assurant la cybersécurité de la France. Focus sur une formation pas comme les autres.

Assurant la cyber-sécurité de la France en cas d'attaque informatique, l'agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi) va délivrer à certains étudiants en sécurité de l'école d'ingénieurs Télécom SudParis le titre d'"expert en sécurité des systèmes d'information". Une certification officielle que réservait jusqu'à lors l'Anssi uniquement à son propre centre de formations.

Un bac+5 certifié Anssi

Cette distinction vient démarquer cette école d'ingénieur qui a déjà la particularité de former, en option, ses élèves à la sécurité des systèmes d'information en troisième et dernière année du cursus. La certification "Anssi", obtenue donc à bac +5, ne va cependant pas radicalement changer le contenu de la formation à la fois pratique et théorique. "Nous nous concentrons sur les aspects défensifs de la sécurité informatique", tient à préciser Hervé Debar, responsable du département réseaux et services de télécommunications au sein de Télécom SudParis.

"Pour leur premier emploi, les jeunes diplômés émargent à 39 000 euros en moyenne"

Si un malware peut être disséqué "une fois ou deux", le but de la formation n'est pas le hacking, mais bien de maîtriser les subtilités des réseaux privés virtuels (VPN), du filtrage, du chiffrement, de la sécurité des serveurs Web, ou des environnements Windows ou Linux. Les cours étant dispensés à Télécom SudParis, les communications sans fil, Wi-Fi, GSM, Bluetooth ou ZigBee font évidement partie des technologies que les élèves connaîtront sur le bout des doigts.

Systèmes Scada étudiés 

Certes, l'accent donné à l'aspect défensif et la certification de l'Anssi offrent sans aucun doute un précieux sésame aux élèves qui désireraient ensuite travailler à l'Anssi, qui a annoncé un ambitieux plan de recrutement. Mais "la formation est surtout tournée vers l'industrie", précise cependant Hervé Debar, lui-même ancien salarié de France Télécom et IBM. La formation présente d'ailleurs également une étude de cas de la sécurité d'un système Scada gérant un barrage hydroélectrique.

Pas d'inquiétude, de toute façon, pour ceux qui suivront la formation : selon les statistiques de l'école, les anciens élèves émargent, pour leur premier emploi, à 39 000 euros en moyenne. La formation existant depuis 10 ans, ses anciens élèves occupent aujourd'hui des postes de RSSI, de chefs de projet ou d'auditeurs, entre autres.

Précision importante : les diplômés ayant suivi l'option sécurité trouvent tous du travail, en CDI, six mois après leur sortie d'école, voire deux mois pour la plupart. La tendance n'est pas prête de s'arrêter. Hervé Debar a déjà noté des évolutions sur ces dernières années, recevant "des offres de stages et d'emplois de plus en en plus intéressantes".