La cybercriminalité a coûté 1,7 milliard en France en 2010

L'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales a rendu son rapport, qui tente de mesurer l'étendu des pertes financières, directes et indirectes, liées à la cybercriminalité. Les dégâts son considérables.

33 905 infractions de "délinquance astucieuse" sur Internet ont été recensées en 2010 par l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP). Son rapport annuel sur la délinquance, qui vient d'être présenté, précise que plus de 80% de ces infractions sont des escroqueries et abus de confiance et le reste, des falsifications et usages de cartes de crédit.  

 

Face visible de l'iceberg

Selon l'ONDRP, la cybercriminalité aurait coûté en France pas moins de 1,7 milliard d'euros en 2010, dont 872 millions d'euros de pertes directes. Il s'agit d'une estimation, qui minore sans doute la réalité, puisque l'Observatoire reconnaît bien la difficulté de chiffrer le coût réel : "le dénombrement des infractions liées aux systèmes d'informations" est notamment limité par le fait qu'"il n'est pas toujours aisé pour un individu de prendre conscience qu'il a été victime et donc de déposer plainte, ou de se déclarer victime au sein des enquêtes." Bref, difficile de savoir à partir de la seule la face visible de l'iceberg.  

La police et la gendarmerie ont cependant pu précisément recenser 626 "atteintes" aux systèmes d'information. Plus du tiers de ces atteintes sont "des accès avec altération du fonctionnement ou modification - suppression de données".

Au premier rang des données recherchées par les pirates, note le rapport, "se trouvent évidemment les coordonnées bancaires et le numéro de carte bancaire, ainsi que les éléments de l'identité numérique, et notamment les mots de passe."

 

Portait du cyberdélinquant

L'ONDRP essaye ensuite de brosser le profil type des cybercriminels même si, là encore, "la cybercriminalité recouvre des réalités très différentes", reconnaît le rapport. L'observatoire note cependant que "le crime organisé s'implique également de plus en plus dans la délinquance informatique". En outre, poursuit le rapport "les cyberdélinquants débutent parfois avec de faibles compétences, mais pour la plupart, ils possèdent un bagage technique important. C'est notamment le cas de certains étudiants ou spécialistes en informatique."

Enfin, l'action d'Etats étrangers a aussi été "soupçonnée", selon l'ONDRP, qui cite souvent "la Chine, l'Iran ou Israël", même si leurs implications n'ont  pu être "complètement démontrées".