Quelle approche pour réduire la consommation d’énergie des postes de travail ?

Windows XP est toujours installé sur près de 40 % des PC dans le monde selon les statistiques de février 2013 de Net Applications. Le 8 avril 2014 marquera la fin de son support par Microsoft et aucune mise à jour ne sera plus proposée.

Or la migration vers un nouveau système d’exploitation est un projet de taille pour les entreprises, quelle que soit leur envergure.

Quel est le rapport avec la gestion de l’énergie ?

Pour commencer, tout projet de migration important présente l’opportunité de renouveler le parc de postes de travail d’une entreprise. Et plutôt que de se contenter de remplacer leurs anciens postes de travail par des neufs, les organisations devraient réfléchir à l’utilisation qu’elles pourraient faire des équipements et des ressources en place et aux moyens de réduire la consommation d’énergie de leur parc informatique.
Plusieurs options de migration des postes de travail sont envisageables. Comme pour tout projet de déploiement, il est bon de considérer les approches de gestion de la consommation. Ceci suppose d’essayer de réduire la consommation d’énergie, mais aussi de réaliser des économies et d’obtenir des gains d’efficacité dans une démarche de rentabilisation du projet à long terme.

Les entreprises qui élaborent leur stratégie de migration de Windows XP vont devoir réfléchir à leur gestion de l’énergie et la comprendre. Sachant que 56 % d’entre elles ne disposent d’aucune mesure de gestion de la consommation d’énergie de leurs postes de travail à ce jour, comme nous l’apprend un rapport d’étude de Dimensional Research, le potentiel d’économies d’énergie est élevé.

Option avec peu de modifications

En termes de frais généraux, en sus des coûts de migration, l’impact de cette approche sur le fonctionnement informatique tel qu’il existe sera minime si l’on se contente de remplacer les machines en place par de nouvelles machines comparables. Mais du point de vue de la gestion de la consommation d’énergie, il est possible de sélectionner des machines à la fois plus économes en énergie que les ordinateurs fixes ou portables préexistants, et qui offrent une puissance de calcul nettement supérieure.
Cette approche offre l’avantage d’un faible impact sur la gestion de l’environnement IT. Certes, il faudra créer de nouvelles configurations des postes de travail, mais cette tâche peut être réalisée séparément. La phase de déploiement en elle-même a également moins d’impact sur les utilisateurs puisqu’on change juste leur machine par une autre.
Le principal inconvénient de cette approche est qu’elle génère davantage de dépenses d’investissement dans le matériel. Il est possible que des postes achetés récemment ne soient pas encore amortis et qu’il faille y installer un nouveau système d’exploitation. Pour beaucoup d’entreprises, remplacer en une seule fois l’ensemble de leur parc informatique n’est peut-être pas le meilleur choix financièrement parlant.

Option avec des modifications plus importantes

Cette approche peut impliquer davantage de travail pour l’équipe IT, notamment pour évaluer quelles machines peuvent être reconfigurées et sur lesquelles déployer un nouveau système d’exploitation, Windows 7 ou Windows 8 par exemple. Les machines suffisamment puissantes et récentes dans leur cycle de vie peuvent ainsi être transformées en nouvel équipement, exploitable et toujours supporté.

Seules les machines trop anciennes ou qui manquent de puissance de calcul devront être remplacées par de nouveaux postes. Il faudra alors créer de nouvelles configurations de poste de travail à installer sur les nouveaux terminaux et ceux remis à neuf. Cette approche suppose davantage d’attention de la part des équipes informatiques, car l’environnement des postes de travail et des équipements IT en place risque d’être plus hétérogène. Toutefois, l’automatisation des processus de gestion des systèmes peut aider à réduire les coûts et à gagner du temps de déploiement des configurations et d’installation des applications. Limiter le nombre des configurations de postes de travail peut aussi faciliter les services de support sur le long terme et faire gagner du temps.
Quelle que soit l’approche choisie, les efforts de gestion de la consommation d’énergie des postes de travail sont des sources d’économies financières potentielles non négligeables. Les entreprises qui contrôlent la consommation de leurs machines peuvent, en effet, réduire leur facture d’électricité de 40 % en moyenne. Ceci correspond à des économies annuelles de l’ordre de 380 kWh et 266 kg d'émissions de CO2 par PC, soit près de 30 € d’économies par an et par PC, selon une étude réalisée par Ovum en janvier 2012. Et comme l’augmentation du coût de l’énergie sera d’environ 10 % l’an prochain, l’économie sur la facture énergétique sera probablement supérieure.

L’occasion de changer de stratégie

La migration imposée des postes de travail sous Windows XP amène les entreprises à réfléchir à la meilleure stratégie à mettre en place. Ces projets d’envergure doivent être pilotés au mieux pour limiter l’impact sur les activités quotidiennes des utilisateurs ; mais sans occulter la recherche d’une meilleure efficacité énergétique et d’un contrôle accru de la consommation des postes de travail. La gestion de leur consommation d’énergie peut apporter bien plus d’économies à l’entreprise que la simple recommandation d’éteindre les machines à la sortie du bureau.
Cette quête de réduction de la consommation d’énergie ne se fera pas au détriment d’autres tâches de gestion informatique. Longtemps, l’un des motifs à l’encontre de la gestion de la consommation d’énergie des postes de travail était qu’il fallait laisser les machines en marche pour que les équipes IT puissent effectuer les mises à jour en dehors des heures ouvrées. Ce n’est plus le cas. Cela fait des années que l’on sait allumer automatiquement les machines, les mettre à jour et les éteindre, de même pour la gestion des correctifs et l’application automatique des mises à jour. L’occasion est donc bien là de réduire les coûts et d’améliorer le niveau de service.

Sources des statistiques :
  • 21 % des entreprises donnent des consignes à leurs salariés pour réduire la consommation d’énergie des postes de travail plutôt que d’utiliser des solutions technologiques adaptées,
  • 58 % des professionnels IT en première ligne manquent de visibilité sur les économies rendues possibles par la meilleure gestion de la consommation d’énergie de leurs parcs de postes de travail,
  • Le motif numéro un à l’encontre du déploiement de solutions de gestion de la consommation d’énergie des postes de travail est la nécessité de laisser les machines en marche pour l’installation de correctifs et de mises à jour.
Source : Desktop Power Management: A Survey of IT Professionals, Dimensional Research