Les développeurs citoyens dans l'entreprise : une tendance que les DSI devraient accueillir

En 2009, le cabinet Gartner avait prédit que d'ici 2014, 25 % des nouvelles applications business seraient créées par des personnes extérieures au département IT - que l'on appellerait des développeurs citoyens.

Bien que ce phénomène soit en hausse dans le secteur public, notamment aux États-Unis (Code for America), nombreuses sont les équipes informatiques qui espéraient  qu'on enregistrerait la même tendance dans les entreprises. Et ça y est, ça arrive.

Les 3 raisons de l'accélération du phénomène  

Les utilisateurs commencent à travailler avec leur équipe IT afin de créer des applications pour l’entreprise. C’est un bon concept qui était en avance sur son temps. Aujourd’hui, une confluence d’événements fait que cette tendance devrait s’accélérer dans les mois et les années qui viennent. 
Tout d’abord, la génération Y représente une nouvelle génération d’utilisateurs dans l’entreprise plutôt à l’aise avec ce type de technologie créative. Ils ont grandi avec la notion de self-service véhiculée par internet (les banques en lignes, Amazon…) et quand ils voient une manière de résoudre un problème dans l’entreprise par le biais de la technologie, ils n’hésitent pas et s’en servent. 
Ensuite, le Cloud donne aux utilisateurs de nouvelles manières d’exploiter le self-service. L’écart se réduit entre le monde technologique de l’entreprise et celui du consommateur. La plupart des personnes travaillant dans l’entreprise aujourd’hui veulent utiliser des technologies au travail aussi simples que les outils informatiques qu’ils ont déjà à la maison. Par exemple, nous avons des applications basées sur le Cloud qui peuvent être crées sans connaître une ligne de code. Même des personnes ne s’y connaissant pas en technologie peuvent les utiliser et appliquer leur connaissance métier et celle des processus dans l’entreprise pour automatiser des tâches telles que, dans le domaine RH par exemple, l’intégration de nouveaux employés. 
Enfin, si la DSI ne rend pas la création d’applications plus simple pour le monde du business, elle en souffrira les conséquences, à savoir le Shadow IT ou l’informatique non-autorisée.

Qu’est que le Shadow IT a à voir avec cela ? 

Si la DSI ne rend pas la technologie de l’entreprise suffisamment simple et pertinente auprès de ses utilisateurs, il est plus que probable que les utilisateurs se tournent vers l’informatique non-autorisée, aussi appelée Rogue IT. Il s’agit déjà un problème majeur dans l’entreprise : plus de 80 % des répondants d’un sondage Frost&Sullivan réalisé en 2013 ont admis utiliser des applications SaaS non-approuvées par leur DSI. 
Les équipes IT ressentent les effets douloureux du Rogue IT tous les jours : risques accrus pour la sécurité et la mise en conformité, coûts non-gérés... Manifestement, une réponse négative au Rogue IT n’a pas été efficace. Une meilleure voie consiste à permettre aux professionnels de développer rapidement eux-mêmes le type de solutions IT dont ils ont besoin, en leur fournissant les outils nécessaires pour ce faire tout en laissant l’IT en garder le contrôle. 

Les développeurs citoyens sont-ils une menace pour l’IT ? 

Je ne le pense pas. La DSI doit offrir aux utilisateurs professionnels le filet de sécurité dont ils ont besoin pour se lancer dans la création d’applications. Ce filet, c’est la possibilité de créer des outils applicatifs basés sur un système central et unique d’informations (single system of record).
Plutôt que de menacer l’IT, les développeurs citoyens peuvent rapidement mettre en application leur plus grande force – à savoir leur connaissance du métier et de l’entreprise pour moderniser de nombreux processus obsolètes. Par exemple, beaucoup d’organisations se noient encore dans les tâches manuelles entourant le fonctionnement des services dans l’entreprise, et continuent d’utiliser des e-mails, tableurs et autres outils du 20ème siècle pour programmer de la maintenance. 
Finalement, en offrant la possibilité aux utilisateurs de devenir des développeurs citoyens et d’automatiser ces services, les équipes IT peuvent effectivement accroître leur équipe de développement, avec à la clé, plus de productivité et d’efficacité pour tous. L’augmentation des développeurs citoyens est inévitable. Il revient à l’IT de leur offrir un bon accueil.