SEO, Webperf, HTTPS et mobile : dans les coulisses techniques d'Oscaro.com

SEO, Webperf, HTTPS et mobile : dans les coulisses techniques d'Oscaro.com La direction technique du site en tête de nos derniers classements webperf détaille les bénéfices SEO des pages rapidement affichées, et lève le voile sur ses chantiers, actuellement concentrés sur le mobile.

Sur nos derniers classements de la webperf des 40 e-commerçants les plus visités en France, c'est Oscaro.com qui est monté sur la première marche du podium. En attendant de voir si le site marchand dédié aux pièces auto continue de trôner au sommet du prochain palmarès, imminent, le JDN voulait comprendre les arcanes techniques de ce site, et tenait à demander à sa direction technique quels étaient les secrets de cette réussite en matière de performance web.

Assez vite, face à nos interrogations concernant les leviers utilisés pour optimiser la webperf, la direction technique bicéphale d'Oscaro.com, composée de Camille Maussang et Lilian Mariani, évoque les images utilisées sur le site. En effet, il y a visiblement un travail sur ces dernières, légères et peu nombreuses : selon nos mesures, le poids moyen des pages analysées ne dépasse pas le mégaoctet, notamment grâce à cet effort.

"Nous vendons des pièces auto : ce n'est pas forcément nécessaire de les voir sous tous les angles", justifie Lilian Mariani. Les photos sont en outre réalisées par le studio du site lui-même, et non par un prestataire, ce qui donne aussi un meilleur contrôle sur les images.

Quand la webperf aide le SEO

"La webperf nous permet d'être mieux indexé par Google" (Camille Maussang - Oscaro.com)

Quels sont les bénéfices d'une webperf aussi soignée ? Le SEO est aussi rapidement cité. Le site est fier de son catalogue, assez riche. En tout, il dispose de 700 000 références : autant de pièces qui peuvent être disponibles pour plusieurs modèles de voiture différents. En tout, Oscaro.com compte 22 millions de pages web. C'est conséquent… et un défi de taille pour les robots de Google. "Avec autant de pages, la webperf nous permet d'être mieux indexé. Plus on répond vite, mieux nous sommes indexés", a pu observer Camille Maussang.

L'entreprise suit d'ailleurs d'assez près les crawls de Google et c'est Nils Grünwald, directeur R&D, qui a pu se plonger dans le détail de ces indicateurs. Il est d'ailleurs assez formel : "Le SEO est l'un des effets les plus visibles de l'amélioration de la webperf de nos pages". La réactivité du Googleblot à la moindre latence est même qualifiée de "très surprenante" par le directeur de la R&D, qui parle aussi d'effets visibles de manière "quasi-instantanée".

L'expérience utilisateur devant le SEO

Après réflexion, le SEO n'est toutefois pas la raison principale que souhaite mettre en avant la direction technique pour expliquer ses efforts en matière de webperf. C'est plutôt le confort de l'internaute. "C'est avant tout l'expérience utilisateur que l'on cherche à satisfaire", tranche Camille Maussang. "Oscaro.com est un e-commerçant un peu particulier, le client y va par nécessité, lorsqu'il a un problème sur sa voiture. Et il veut avant tout que la réparation soit rapide. Nous ne vendons pas vraiment du rêve ou des chaussures !", argumente le co-directeur technique.

Et la webperf a-t-elle des conséquences sur le chiffre d'affaires du site ? Nils Grünwald a une nouvelle fois une réponse nourrie par les statistiques qu'il a pu consulter en détail : "La webperf peut amener l'internaute plus loin dans le tunnel de conversion. Le taux de rebond et l'abandon de panier augmentent lorsque la rapidité d'affichage des pages baisse", a-t-il pu observer.

Toutes les pages d'Oscaro.com sont en HTTPS. © Capture

HTTPS : difficultés et bienfaits

L'un des éléments techniques qui attire rapidement l'œil sur Oscaro.com, c'est HTTPS qui a été mis en place sur toutes les pages. "Pour améliorer la sécurité du site", explique, tout simplement, Camille Maussang. Interrogé sur les difficultés rencontrées lors de la migration, ce dernier cite "le cadenas qui peut souvent se casser", et le problème des tiers partenaires qui doivent eux aussi se conformer à cette nouvelle exigence de sécurité.

Quant au (petit) bonus SEO promis par Google pour les pages HTTPS, il n'a pas été remarqué chez Oscaro.com. "Mais, il n'y a pas eu de malus non plus", préfère remarquer Nils Grünwald. D'après lui, "il est de toute façon dur d'isoler certaines causes dans le SEO", mais "Oscaro.com est sur une bonne pente en matière de référencement naturel, et il se peut que le HTTPS ait aidé", ajoute, prudent, le responsable de la R&D. Mais l'équipe ne cache pas sa satisfaction d'être passé au HTTPS, maintenant que Google songe ouvertement à alerter, de manière visible et pénalisante, les utilisateurs de Chrome dès qu'ils navigueront sur n'importe quelle page HTTP.

Après le responsive, cap vers le mobile-first

Oscaro.com est passé au responsive web design mais ce n'est qu'une première étape. © Capture

Le HTTPS ne va toutefois pas servir de tremplin pour déployer le HTTP/2, du moins pas tout de suite, car ce n'est clairement pas la priorité d'Oscaro.com, dont la direction technique préfère se concentrer sur des chantiers concernant le mobile, sa grande priorité actuellement. 

Avec près d'un tiers du trafic, le mobile représente, chez Oscaro.com comme chez tant d'autres, un enjeu considérable. Le site est passé au responsive design cette année, et n'a donc pas opté pour le dynamic serving, jugé trop risqué car avec cette technique, "une erreur peut être fatale, notamment pour le SEO", a jugé la direction technique.

Le site n'a pas franchement ressenti un avantage SEO à devenir mobile-friendly aux yeux de Google, peut-être parce que "tout le monde est passé mobile-friendly a peu près en même temps", tente d'expliquer Camille Maussang. "C'est là encore difficile de voir des impacts directement liés, mais nous n'en avons pas vu dans nos données, et aucune part de marché ne semble avoir été perdue", détaille Nils Grünwald. Le trafic mobile organique du site est évidemment en progression mais c'est aussi parce que le site pense avoir progressé en SEO, et parce que le trafic sur mobile suit aussi une courbe ascendante sur le moteur de recherche de Google.

La migration vers le responsive n'est toutefois qu'une étape, et de nouvelles optimisations pour les mobiles sont en préparation. Le cap est désormais clairement vers le mobile-first. Oscaro.com va être revu, avec des "changements majeurs" attendus sur le site et sa home avant la fin de l'année.