Christophe Marée (Adobe) "Le Symposium mettra en avant des expériences variées de transformation numérique"
Alors que se tient à Paris, le mois prochain, le Symposium d'Adobe, le Senior Marketing Manager - SouthWest Europe de cet éditeur évoque son programme, orienté sur l'expérience client, et analyse les transformations numériques déjà opérées en France.
JDN. Par rapport au Summit EMEA, qu'Adobe organise chaque année à Londres, quelles sont les particularités de ce Symposium qu'Adobe prépare pour le 8 novembre à Paris, et dont le JDN est partenaire ?

Christophe Marée (Adobe). Contrairement au Summit de Londres, le Symposium de Paris convie des intervenants qui s'exprimeront en français, et l'inscription est gratuite. Les thèmes traités pourront toutefois se ressembler. Pour le Symposium à Paris, l'expérience client, le data-driven marketing, le parcours client et la création de contenu seront les 4 grands sujets abordés.
Des thèmes qui sont en phase avec les nouveaux défis des entreprises. Leur environnement a radicalement changé : nous sommes déjà hyper-connectés, et le nombre d'objets connectés va continuer à croître, avec un nombre toujours plus grand de données à exploiter. Dans ce contexte, certaines entreprises ont réussi à se connecter d'une manière nouvelle avec leurs clients, à exploiter correctement les données disponibles, à réaliser leur transformation digitale et à effectuer les recrutements nécessaires. Souvent, celles qui ont réussi se sont démarquées de la concurrence.
Ces entreprises qui ont su relever les défis de leur époque prendront la parole lors du Symposium. Le programme est encore en cours de construction, mais Allianz, NRJ, le groupe Pichet, Danone Produits Frais et La Redoute ont d'ores et déjà accepté de venir témoigner. D'autres noms seront annoncés. Une dizaine d'entreprises partageront leur expérience.
Ces témoignages seront au centre de ce Symposium, qui va mettre en avant des expériences variées de transformation numérique. Il y aussi des ateliers, et des démonstrations sur les technologies utilisées, mais il s'agit avant tout d'évangéliser. Quelque 800 personnes sont attendues, essentiellement des responsables ou des directeurs. Une quinzaine de nos partenaires intégrateurs seront également là, pour répondre aux questions et expliquer, concrètement, comment faire.
D'après vous, quels sont les principaux freins à la transformation numérique d'une entreprise ? Est-ce une question de budget ou de technologie ?
Une transformation numérique doit reposer sur plusieurs grands piliers. Il faut par exemple qu'il y ait une rupture du business model. Chez Adobe, cela s'est fait avec le passage des ventes de logiciels sous forme de licence à celles sous forme d'abonnement [NDLR lire Bascule d'Adobe vers le cloud : les coulisses d'une transformation radicale]. Il faut ensuite adapter l'organisation, puis recruter de nouveaux talents. La technologie, elle, existe, et elle est désormais fiable et robuste : ce n'est donc pas un problème. Le Comex doit toutefois décider cette transformation, et le changement doit être correctement accompagné, et c'est d'ailleurs souvent cette conduite du changement qui peut freiner.
La conduite du changement peut freiner les transformations numériques
Mais la technologie n'est plus un problème, et peut désormais couvrir un très large éventail fonctionnel, et apporter des réponses complètes. Avec un marketing piloté par la donnée, le contenu et l'expérience client peuvent être personnalisés. Des analyses prédictives sur le comportement des clients peuvent aussi désormais être réalisées, et fournir des indicateurs très utiles. Le parcours client peut également être intégralement géré, alors qu'il peut désormais passer par de nombreux points de contact, sur le web, sur mobile, dans un e-mail ou en boutique. Du contenu adapté pour ces différents canaux peut aussi désormais être créé de manière véloce. Tous ces points seront abordés lors du Symposium.
Chargé de la région SouthWest Europe, vous avez une vision sur différents pays européens : alors, selon vous, comment se situe la France par rapport à ses voisins concernant les transformations numériques ?
Il y a beaucoup d'initiatives en France, mais le niveau de maturité est peut-être un peu moins élevé que dans les pays nordiques, ou en Angleterre. Mais ces pays-là ont aussi commencé avant, et la culture est différente, appréciant peut-être plus les changements. C'est pourquoi je n'aime pas non plus dire que la France est en retard. La France est au même niveau que l'Italie, l'Espagne, ou l'Allemagne. Et il y a déjà ici de très belles success stories, la French Tech n'étant qu'un exemple parmi d'autres. Des grandes entreprises, qui servent en fait souvent de locomotive, comme des PME ont déjà réussi à opérer des mutations ambitieuses et réussies. De nombreuses nominations de CDO ont aussi été faites. Et ces mouvements de transformation vont s'accélérer.