Transformation numérique : de l’importance d’être Middle-a-ware

Une transformation numérique réussie passe par l’intégration transparente entre nouvelles applications et infrastructure d’un côté, et systèmes existants de l’autre. Sur ce terrain, les middlewares d’intégration, souvent délaissés, jouent un rôle clé.

Les entreprises ont pris conscience de la nécessité d’opérer leur transformation numérique pour rester compétitives et diversifier les services qu’elles proposent à leurs clients. Nous sommes entrés dans l’ère du développement agile, des technologies hybrides et de « l’économie des API ». Ce contexte fort prometteur se traduit toutefois par des pressions croissantes sur les équipes IT, amenées à déployer et administrer ces environnements complexes, surtout en ce qui concerne la connexion des données, des applications et des dispositifs. Ces problématiques suscitent de vives discussions et sont largement médiatisées. Mais j’ai l’impression qu’une pièce du puzzle n’est pas encore assez prise en compte, bien qu’elle soit vouée à occuper une position centrale.

Un enchevêtrement difficile à dénouer

Concrètement, la transition numérique se traduit souvent par la capacité à créer plus rapidement de nouvelles applications. La maintenance et les mises à jour des applications existantes sont une priorité pour le service IT de nombre d’entreprises (71% selon l’enquête que nous avons menée) tout comme la création plus rapide de nouvelles applications (53%). C’est là qu’un problème d’intégration se pose souvent, conséquence d’un enchevêtrement de systèmes en silo et de sources de données accumulées au fil du temps. Il n’est pas toujours simple de savoir par où commencer pour démêler cette abondance de systèmes disparates et de sources de données chaque fois qu’il faut développer de nouvelles applications à y intégrer.

De plus, de nombreuses applis déjà existantes n’ont pas été pensées pour le cloud, et les moderniser coûterait bien trop cher. D’où l’opportunité de développer de nouvelles applications d’emblée prêtes pour le cloud et facilement intégrables dans les systèmes en place et les applications préexistantes. De nombreuses entreprises cherchent aussi à développer des applications à partir des microservices et des conteneurs. 36% des sondés à l’étude précitée ont déclaré examiner ou envisager de déployer des architectures de microservices l’an prochain, et 29% ont confirmé être en cours de déploiement ou d’utilisation. Les chiffres sont encore plus évocateurs pour les conteneurs : 38 % des sondés envisagent leur déploiement, 33% sont en cours de déploiement.

L’intégration des opérations : la technologie en coulisses

Les entreprises qui cherchent à moderniser leurs environnements applicatifs et à faire coexister leurs anciennes et nouvelles technologies harmonieusement et avec le maximum de sécurité ont intérêt à poursuivre la maintenance de leurs applications précédentes, et à se saisir des avantages des nouvelles architectures et des outils agiles. 

Ce à quoi les DSI ne pensent pas forcément, c’est que la contribution des middlewares est décisive pour l’intégration. Il s’agit de la partie invisible de la technologie, celle qui résout des problèmes complexes en arrière-plan de systèmes comme ceux de réservation de vacances, de billetterie électronique et de détection des fraudes aux cartes de paiement. Les technologies middlewares sont capables d’intégrer ces systèmes et de mettre en commun les données réparties entre de multiples applications et processus. Elles aident à automatiser les processus métier et permettent d’instaurer des règles qui aident l’entreprise à s’adapter plus rapidement aux conditions changeantes. En faisant le nettoyage en back-end et en déployant une plateforme sur laquelle créer des applications, les middlewares d’intégration peuvent accélérer la distribution de nouveaux services aux salariés et aux clients. Et ceci dans une totale neutralité vis-à-vis de l’environnement et des terminaux, avec la flexibilité pour déployer des applications sur site et/ou dans le cloud, et la possibilité de couvrir l’ensemble des terminaux utilisés actuellement dans les entreprises.

Pour le spécialiste de la logistique internationale Hermes, les middlewares d’intégration sont un moyen pour les clients de mieux suivre la progression de la livraison : ce qui prenait deux heures avec un processus manuel d’envoi de lots de données à destination des applications web de service client ne prend plus que 60 secondes une fois automatisé. La société Telegraph Media Group confirme que l’utilisation d’une plateforme d’intégration optimisée par des middlewares simplifie ses opérations de lancement de nouveaux contenus numériques à l’attention d’audiences sur PC, tablette et smartphone. Grâce au NHS Foundation Trust, l’hôpital King’s College bénéficie d’une nouvelle plateforme d’intégration qui permet à plus de 50 systèmes hospitaliers d’échanger rapidement et avec une fiabilité totale les informations de patients.

Parlons data

La nouvelle économie des API, qui aide à démocratiser l’accès aux données et aux services, offre une formidable occasion de mieux connecter les individus et les entreprises. Quand des DSI envisagent de faire de leur entreprise une entreprise connectée, ils doivent commencer à considérer leurs données comme des ressources de premier ordre. De nombreuses organisations sont assises sur des mines d’information qu’elles pourraient exploiter à condition de pouvoir les traiter et les contextualiser à l’échelle de multiples plateformes. Aujourd’hui les entreprises ne déplorent plus le manque de données mais la difficulté à disposer de la bonne information au bon moment ; elles se sentent submergées par les énormes volumes de données de sources multiples que sont notamment les réseaux sociaux et les appareils connectés. Les responsables des services IT ou des applications devraient moins considérer les données comme un entrepôt statique et davantage comme un réseau dynamique. Les approches d’intégration traditionnelles induisent des coûts et des niveaux de complexité généralement associés aux entrepôts de données ou aux techniques d’enchaînement des données, à l’image du processus ETL (extract, transform, load) traditionnel. Mais avec un réseau de données, les entreprises obtiennent des capacités de traitement « juste à temps » permettant de réunir les données de plusieurs sources, d’intégrer aisément de nouvelles sources et de délaisser les anciens silos. De nouveau, les technologies middlewares peuvent s’avérer utiles ici sous la forme de technologies de virtualisation des données.

La virtualisation des données peut permettre de déployer une couche d’accès aux données, dont le rôle est de rassembler les données sous-jacentes et de les préparer pour les outils analytiques. Cette approche produit des données justes et fiables en temps réel sans étape superflue de réplication des données, ce qui évite les frais liés aux rapports de désynchronisation (out-of-sync). C’est la promesse de gains d’efficacité et de productivité pour les entreprises, en faisant de leurs données en silos des informations unifiées au moment où elles en ont besoin. La Royal Bank of Scotland (RBS) est un parfait exemple de mise en œuvre d’une couche d’accès aux données en soutien des processus décisionnels en temps réel. De nombreuses sociétés de services financiers sont contraintes de devoir capturer des informations sophistiquées émanant de différents systèmes, données transactionnelles, de gestion des risques, du grand-livre, données statiques, pour les distribuer dans le bon format, via le bon canal. En conséquence, les équipes de Business Intelligence dotées des bons outils peuvent explorer ces données et en extraire des analyses sources de valeur ajoutée pour le business et d’optimisation de l’expérience client.

Je suis convaincue que les middlewares d’intégration sont la clé d’une architecture moderne et que les entreprises qui comprendront leur importance stratégique auront une longueur d’avance dans le parcours de numérisation.