Le vrai risque du très haut débit pour les collectivités, c’est de ne pas en saisir l’opportunité

Le très-haut débit est l’investissement le plus important qu’une collectivité puisse réaliser en matière d’infrastructures. Au-delà d’applications importantes pour l’utilisateur final, il pose les bases de la ville intelligente.

A l’heure où les collectivités françaises organisent leur avenir au sein d’une économie mondiale concurrentielle, il est primordial de garantir de solides infrastructures haut débit, car nous entrons dans la génération du très haut débit. Les collectivités doivent intégrer la connectivité très haut débit à leurs objectifs, tout en minimisant les risques inhérents à son exécution.

Le très haut débit permet d’atteindre des vitesses – généralement égales ou supérieures à 100 Mbps – beaucoup plus élevées que le haut débit de première génération. Il garantit une faible latence, permettant de satisfaire les exigences d’applications émergentes telles que la télémédecine ou la réalité virtuelle. Grâce à la fibre optique, les locaux des entreprises et les domiciles des particuliers sont ainsi approvisionnés en très haut débit.

Au-delà d’applications importantes pour l’utilisateur final, le très haut débit pose également les bases de la ville intelligente, permettant aux collectivités de participer pleinement à la « gig economy ». Les villes intelligentes sont plus performantes, et elles permettent aux contribuables d’économiser grâce à des coûts d’exploitation réduits. Les villes intelligentes favorisent également l’engagement citoyen, en garantissant que les collectivités puissent tirer le meilleur parti des nombreux talents de leurs habitants et accroître la satisfaction de ces derniers.

L’investissement de la collectivité dans le très haut débit est également source de développement économique, et les collectivités qui ne font pas cet effort d’investissement sont désavantagées. Selon l’étude « Economie des télécoms » publiée en 2016 par Arthur D. Little, un euro investi dans les réseaux très haut débit génère 6 euros de PIB qui engendrent, à leur tour, 3 euros de recettes fiscales et sociales.[1]  Aujourd’hui, la connectivité très haut débit est donc un facteur déterminant pour les consommateurs comme pour les entreprises lorsque ces acteurs doivent décider de quitter ou de rejoindre une ville.

Comme tout investissement majeur en matière d’infrastructure, la construction d’un réseau comporte des risques. Ceux-ci comprennent des risques financiers, ainsi que les risques liés aux partenaires et à l’exploitation. Lors de l’évaluation des risques, il est important de placer le très haut débit dans le bon contexte. C’est l’investissement le plus important qu’une collectivité puisse réaliser en matière d’infrastructures.

Bien qu’il y ait des risques inhérents à la construction et à l’exploitation d’un réseau, les risques sont plus élevés pour les collectivités qui ne saisissent pas cette opportunité. La technologie a rendu le monde plus petit et les collectivités sont désormais en concurrence les unes avec les autres à l’échelle mondiale. Être concurrentiel signifie attirer et retenir les travailleurs qualifiés et les entreprises qui les emploient. Le plus grand risque à long terme pour l’avenir d’une collectivité est peut-être de passer à côté des avantages d’un réseau très haut débit.

Exploiter les infrastructures en faveur du développement économique

Le développement continu est le moteur de la stabilité et de la croissance de toute collectivité, et le très haut-débit y contribue grandement. Une étude publiée en 2017 révèle à ce titre qu’il y a 4,8% de startups en plus dans les collectivités équipées du très-haut débit que dans celles possédant un débit plus lent[2].

Si le très haut débit ne garantit pas à lui seul un meilleur développement économique, il est clair que, sans lui, le développement économique est nettement plus difficile.

Préparer les collectivités aux opportunités de la 5G

La transition vers la 5G, prochaine génération de technologie sans fil, est déjà amorcée. Pour fonctionner correctement, l’infrastructure 5G nécessite un réseau de fibre optique haut débit, comme celui déployé via un réseau très haut débit. La 5G apportera des améliorations considérables par rapport à l’environnement 4G actuel, et sera également un facteur majeur de la croissance de l’emploi et du développement économique. Selon une étude publiée par IHS Markit en janvier 2017, la chaîne de valeur de la 5G devrait atteindre 85 milliards de dollars et son avènement pourrait contribuer à créer 396 000 emplois en France[3].

Démocratiser la fibre

Si les collectivités cherchent en permanence à attirer de nouveaux habitants et employeurs, elles ne peuvent pas perdre de vue leurs populations existantes, et notamment les jeunes. Ces derniers privilégient la technologie et les applications rendues possibles grâce aux réseaux très haut débit. Qu’il s’agisse de la réalité virtuelle ou de la possibilité d’étudier dans n’importe quelle université du monde tout en restant chez soi, les jeunes ont soif de technologie. Ils sont nés dans l’ère numérique et ils choisissent de vivre, de travailler et de dépenser dans des régions encourageant leur mode de vie numérique.

De nombreuses collectivités à travers le pays et partout dans le monde tirent déjà parti des avantages et du développement économique qu’offre le très haut débit. Elles acquièrent ainsi un avantage concurrentiel dans un monde de plus en plus connecté. Les collectivités qui abordent 2018 sans le potentiel du très haut débit doivent évaluer comment elles vont pouvoir suivre le rythme ; une conclusion qui conduira inévitablement au besoin de développement et à la compréhension de l’intérêt d’exploiter un réseau très haut débit.

[1] Etude «Economie des Télécoms » 2016 – Arthur D. Little