Conférence Gartner 2018 : les trois défis de la supply chain de demain
Indiscutablement, la gestion de la chaîne logistique est un des épicentres de l’innovation. Tour d'horizon des principaux défis à relever pour transformer et digitaliser les processus sur ce terrain.
Indiscutablement la supply chain est un des épicentres de l’innovation. C’est sans doute la raison pour laquelle les grands cabinets de conseil spécialisés dans la technologie en font, les uns après les autres, un domaine d’expertise. Le dernier en date ? Le cabinet Gartner qui a convié en mai dernier l’écosystème mondial de la logistique à Phoenix, en Arizona, dans le cadre de la Gartner Supply Chain Executive Conference.Etape 1 : Se lancer réellement dans la digitalisation
Quand on parle de digitalisation, on pense généralement aux magasins connectés, au mobinaute, à l’IoT, à l’expérientiel… En réalité, la digitalisation est un sujet beaucoup plus profond, non seulement axé sur l’analyse et l’expérientiel, mais surtout sur l’intelligence des systèmes de gestion de la supply chain.
L’industrie et la distribution seront les secteurs qui porteront cette révolution, car ils sont les premiers concernés par les énormes bénéfices en jeu. Entendons-nous bien, aucune entreprise ne pourra contourner la transformation digitale profonde de son fonctionnement, tant les possibilités qu’elle offre définissent les standards de performance et ses métiers. Bientôt une ligne de démarcation apparaîtra ; séparant ceux qui ont entrepris le changement profond à temps, et ceux qui auront fait le choix d’une stratégie dilatoire.
Etape 2 : Glisser vers un modèle plus collaboratif
Le deuxième défi qui conditionnera les performances de la supply chain concerne l’interactivité entre ses différents acteurs. Traditionnellement, celle-ci s’organise de manière linéaire, depuis la centrale jusqu’au client final, en passant par les fournisseurs, les transporteurs, etc. Désormais, celle-ci doit être abordée de manière multi-connectée, pour partager instantanément les informations entre tous ses intervenants, afin de la rendre plus collaborative, réactive et agile. D’un point de vue technologique, cela se traduit par la multiplication des API exposées dans les systèmes d’information pour que les mêmes data soient accessibles à tout moment et par tous. Ces API accessibles à l’extérieur de l’entreprise favoriseront l’émergence d’écosystèmes logistiques interconnectés.
Pour parvenir à gérer une supply chain en réseau, deux éléments essentiels devront donc émerger. D’abord les gestionnaires devront pouvoir s’appuyer sur des services connectés au moyen d’API leur fournissant l’accès à l’intégralité des données de leur SI et à l’ensemble des processus décisionnels. Ensuite, derrière les API, des moteurs de calcul scalables, basés sur l’IA et l’optimisation à très grande échelle, seront à même de leur proposer des décisions quasi-optimales en temps réel, rendant possible la flexibilité souhaitée.
Etape 3 : Perpétuer le rôle de l’humain au cœur de la supply chain
Il est primordial de ne pas amalgamer automatisation de la supply chain et disparition de l’humain. En effet, même si l’IA nous surpasse pour analyser massivement des données et préconiser le choix optimal, nous restons meilleurs pour prendre la décision finale en affinant ces préconisations selon les éléments dont l’IA n’a pas connaissance.
Au-delà de la dimension stratégique, le facteur humain restera primordial au niveau opérationnel. En effet, la customisation, l’expérience utilisateur et l’intimité avec le client ne peuvent être envisagés en dehors de l’humain.
En 2020, d’après Gartner, la « customer experience » sera LE facteur différentiant. Devant le prix ou le produit ! Le facteur humain gardera donc toute son importance, aussi bien dans le cadre décisionnel d’une supply chain intelligente que dans la finalité d’une dynamique « customer centric »
L’industrie, en général, et la supply chain, en particulier, sont les milieux qui ont entamé une évolution drastique avec l’avènement des technologies cognitives, analytiques, et collaboratives. L’heure est maintenant à une décision, qui elle, ne sera pas assistée par l’IA : accélérer la transformation digitale ou aller vers le déclin ?