PHP : la progression des salaires se tasse en 2018

PHP : la progression des salaires se tasse en 2018 Les hausses profitent avant tout aux développeurs les plus expérimentés. Les profils affichant moins de deux ans d'expérience sont pénalisés.

Déjà observée en 2017, la tendance à la hausse des salaires des développeurs PHP basés en France se confirme en 2018. C'est ce qui ressort de la sixième édition du baromètre annuel de rémunération publié par l'Association française des utilisateurs de PHP (AFUP), avec certains bémols toutefois.

Réalisée en partenariat avec le JDN, cette nouvelle édition du baromètre repose sur un sondage effectué entre octobre et décembre 2018 auprès de 880 professionnels du langage de script orienté serveur à travers la France. Pour consulter les résultats, l'AFUP propose comme les années précédentes une console de data visualisation sur son site web. Elle permet de croiser plusieurs filtres : statut (CDD, CDI, freelance), nombre d'années d'expérience, spécialisations, régions, départements...

Salaires exprimés en brut incluant fixe et variable. © AFUP

Indicateur phare du baromètre, la moyenne des salaires des répondants en CDI passe de 42 270 à 43 530 euros bruts pour l'ensemble de la France (+3%) de 2017 à 2018. Quant à la médiane des rémunérations, elle progresse dans le même temps de 37 500 à 38 000 euros (+1,3%) sur le même périmètre, et de de 45 000 à 46 000 euros (+2,2%) en Ile-de-France. La hausse est globalement beaucoup moins nette qu'en 2017 (voir le graphique ci-dessus). Un constat qui conduit l'AFUP à évoquer un retournement de tendance. "Si la majorité des niveaux de salaires sont globalement en stagnation, les salaires les plus hauts connaissent cependant une augmentation significative", relativise l'association. 

Les dev PHP juniors pénalisés

La hausse profite aux développeurs PHP de plus de deux ans d'expérience. En deçà de ce niveau de séniorité,  on relève un repli très net des rémunérations. Tous statuts confondus (CDI, CDD, freelance), l'ensemble des courbes suivies (médiane, moyenne, 10ème et 90ème percentile) chutent.  Alors même que cette tranche avait enregistré en 2017 un mouvement sensiblement  inverse.  

Salaires exprimés en brut incluant fixe et variable. © AFUP

En termes de typologies d'employeur, les start-ups sont sans surprise les structures qui affichent les plus fortes hausses, avec un salaire médian (pour les CDI) qui se voit catapulté de 36 000 à 43 000 euros brut de 2017 à 2018.

Symfony a toujours la cote

Côté frameworks PHP, Symfony tient une nouvelle fois le haut du panier. Le salaire médian enregistré pour ce profil (encore en CDI) passe de 38 000 euros en 2017 à 39 000 en 2018. Côté CMS, les rémunérations des experts WordPress stagnent avec un salaire médian qui plafonne toujours à 35 000 euros comparé à 2017.  Pour les développeurs Drupal enfin, la rémunération médiane est en nette retrait, passant de 36 000 à 34 000 euros de 2017 à 2018.

De 53% l'année dernière, les répondants se revendiquant spécialistes Symfony sont 59% cette année. "WordPress, Zend et les frameworks propriétaires, ne représentent respectivement qu'environ 7% des spécialités citées, ce qui confirme la position de leader incontesté de Symfony en France", renchérit l'AFUP.

Salaires exprimés en brut incluant fixe et variable. © AFUP

L'écart enregistré entre les salaires moyens pour les hommes et pour les femmes, toujours dans la catégorie des CDI, se ressert en 2018. De 13,6% de plus en 2017 au profit des premiers, ce différentiel chute à 10,7% l'an dernier.

Vers un redressement du salaire des développeuses ?

Le mouvement est encore plus significatif chez les juniors présentant moins de deux années d'expérience. Alors que les écarts de rémunération allaient en grandissant en 2015, 2016 et 2017 entre hommes et femmes dans cette catégorie, le différentiel de salaire moyen entre les deux populations s'est très nettement amoindri en 2018 (voir le graphique ci-dessous). On constate une hausse de la part des développeuses juniors d'une année sur l'autre. Elle passe de 9,7% en 2017 à pas moins de 23% en 2018 au sein des répondants. L'indicateur est cependant à prendre avec des pincettes, le panel de juniors concerné se situant à en dessous d'une centaine de personnes. Les prochaines éditions du baromètre devront confirmer la tendance.

Salaires exprimés en brut incluant fixe et variable. © AFUP