Architectures headless : les 5 bénéfices pour un site e-commerce
Qu’est-ce qu’une architecture headless ? Qu’est-ce que cela apporte ? Comment la mettre en œuvre ? Pour mieux comprendre ce type d'approche, zoom sur cinq bénéfices clés.
Pour commencer, les architectures headless sont le résultat d’une évolution naturelle des plateformes digitales :
- Au début du web, les sites étaient construits depuis 0. L’intégration avec le reste du système d’information se faisait de manière ad hoc, sans vrai schéma d’urbanisme. Les contenus, la présentation et le business des sites sont mélangés, causant un vrai challenge en matière d’administration et de maintenance.
- A partir des années 2000, la construction des sites s’est industrialisée en se basant sur des solutions sur étagères (portail, CMS, e-commerce). Ce fut la grande époque des architectures orientées services (SOA), avec une première approche organisée de partage des briques métiers sous forme d’API réutilisables. Les principes fondamentaux étaient posés : une séparation du contenu dans une application web et des fonctionnalités derrière une API.
- Les architectures headless constituent la troisième de ces vagues. Avec l’arrivée du smartphone, on s’est retrouvé à devoir partager du contenu, des fonctions business et des données entre différents touchpoints. Naturellement, la voie ouverte par les architectures SOA a été menée jusqu’à son aboutissement logique : tout exposer sous forme d’API et ne garder que des application front certes les plus simples mais les plus adaptées au canal.
1. L’architecture headless facilite l’omnicanal
Avec son approche "API centric", une architecture headless est le support naturel d’une architecture omnicanal. L’ensemble des fonctionnalités exposées sous formes d’API (compte client, catalogue de produit, panier, gestion de commande, etc.) peuvent être réutilisées facilement sur tous les canaux.
2. Une architecture agile
En découplant la partie front (l’UX) de la partie back (le business), on peut les faire évoluer de manière indépendante, et surtout selon des rythmes adaptés. En effet, le front évolue beaucoup plus rapidement que le back. Séparer les deux permet ainsi de faire évoluer l’expérience des utilisateurs beaucoup plus rapidement et répondre aux enjeux de time to market des marques.
3. La capacité d’innovation
D’un point de vue UX, séparer le front du back permet de s’abstraire des limitations des solutions d’éditeur et de créer une expérience différenciante.
D’un point de vue fonctionnel, l’architecture headless s’inscrit dans une tendance généralisée de découpage des grosses applications monolithiques "all in one " en applications se concentrant sur un domaine métier spécifique. Là où on utilise une solution d’éditeur, c’est l’occasion de limiter la quantité de customisation embarquées et gagner en maintenabilité. Là où un besoin pointu apparaît, c’est l’occasion d’aller chercher des solutions innovantes qu’il aurait été compliqué d’intégrer auparavant.
4. Le découplage organisationnel
A l’époque où nous construisions des sites web sur des plateformes monolithiques fournies par des éditeurs, le moindre développement nécessitait des développeurs avec des compétences spécifiques d’autant plus rares que le produit était pointu. En séparant le front du back, il est possible de constituer des équipes spécialisées selon les technologies. Par exemple, une équipe front qui se concentre sur l’UX et constituée de développeurs web beaucoup plus faciles à recruter, et une équipe back plus restreinte mais constituée de spécialistes bien plus rares.
5. La création de plateformes "core model" favorisée
Le cinquième bénéfice concerne les plateformes dites "core model". De nombreux sites e-commerce se déploient dans le monde entier ou pour de multiples marques. En séparant le front du back, il est beaucoup plus facile de créer un système "core model" basé sur une API commune. Les marques ou les pays déployés ont alors une plus grande latitude pour se concentrer sur le front et ainsi créer une expérience différenciante.
La voie de l’avenir ?
Les architectures headless sont devenues la construction la plus courante des plateformes digitales pour répondre aux enjeux d’omnicanalité, d’agilité et d’innovation.
Les éditeurs des principales solutions digitales ont intégré cette donne en réorientant leurs produits pour qu’ils puissent être utilisés en mode headless. De nouveaux acteurs sont aussi apparus en offrant dès le départ une approche "API first" en matière de CMS et d‘e-commerce.
Leur mise en œuvre dans un système existant est toutefois une opération assez conséquente de refactoring des applications existantes équivalentes à une opération à cœur ouvert. Chaque plan de mise en œuvre est unique en fonction du système d’information existant et nécessite un travail important d’architecture et de planification pour une réalisation et un déploiement avec le minimum d’impact.