Pourquoi les solutions hybrides sont l’avenir de la diffusion d’évènements sportifs en live

Au-delà de la captation de l’image, de son traitement et de la rediffusion à tout type d’écrans, que doivent mettre en place les professionnels de la diffusion pour assurer un flux parfait aux quatre coins du monde et en direct ?

Lorsque le spectateur regarde la finale d’une compétition internationale de football en direct sur son écran, ou tout autre match, il ne voit que ses joueurs favoris dribbler et marquer, sans se rendre compte du travail technologique titanesque de diffusion que requiert cette prouesse. Il faut bien avoir en tête que, lors de ce genre d’évènement, on peut compter plus de 3 milliards de spectateurs en même temps ! Le point sur les moyens à mettre en place les professionnels de la diffusion pour assurer un flux parfait aux quatre coins du monde et en direct.

Le CDN, la technologie derrière les événements sportifs   

Un CDN (Content Delivery Network) est un réseau intelligent de serveurs, datacenters et différents autres équipements, connectés pour l’internet. Leur mise en réseau permet de rapprocher et de diffuser rapidement les contenus concernés aux utilisateurs.

S’appuyer sur un CDN permet d’améliorer la qualité de l’image diffusée et d’optimiser son accès. Les professionnels du marché des médias et créateurs de contenus y ont beaucoup recours car le réseau étendu du CDN permet à la fois une capacité d’accès décuplée et fournit des images de plus grande définition. Le temps de latence étant restreint entre la source stockée et les écrans connectés (laptops, tablettes ou mobiles) sur lesquels les contenus sont consommés, le CDN offre un accès quasiment en temps réel au spectateur ! Il est donc un allié précieux des événements live.

Mais le CDN a ses limites. Selon la zone géographique, ses performances peuvent être altérées si le nombre de points de présence est moins dense, selon la granularité du réseau local… La structure du "last mile" (réseau et connections du dernier kilomètre) joue, indépendamment du CDN.

Le peer-to-peer, un allié des acteurs du broadcast aujourd’hui

Historiquement, le peer-to-peer était un modèle de réseau informatique constitué de simples équipements (ordinateurs…) qui échangeaient des flux de données : chacune des machines connectées au réseau peer-to-peer devient elle-même un serveur, au sens diffusion du terme, et les données circulent donc facilement puisqu’elles sont reçues et envoyées par toutes les machines du réseau.

Néanmoins, malgré cette efficacité, le peer-to-peer souffrait encore d’une image négative, due principalement à l’usage lié aux téléchargements illégaux, par ailleurs fréquemment accompagnés de virus.

Les solutions hybrides, l’avenir du broadcast sportif live ?

Si ces deux solutions réseau sont efficaces chacune dans leurs applications, elles le sont encore plus lorsqu’elles sont combinées. L’association du peer-to-peer et du CDN permet d’offrir une qualité uniforme, partout, à l’instant T et les problèmes de pics de trafic sont d’autant moins insurmontables. Comme tout se passe à la périphérie des réseaux, les infrastructures des chaînes sont moins sollicitées et tous les spectateurs reçoivent la même image au même instant, en diminuant le rebuffering d’environ 37% en Europe, ou encore 63% en Amérique latine, sur les diffusions mondiales les plus récentes ! Développée depuis longtemps, et utilisée depuis des années chez certaines chaînes de télévision, cette solution dite hybride a été popularisée vers 2014.

C’est à cette époque qu’elle a commencé à être vendue comme une solution dite scalable, c’est-à-dire applicable à une large échelle économique. Et avec succès ! Légère, non intrusive et ne nécessitant aucun équipement (utilisateur) particulier, elle est aussi beaucoup moins coûteuse que de lourds investissements en CAPEX, ce qui lui permet d’être accessible même à de nouveaux arrivants sur le marché des media et divertissement.

Les solutions hybrides du type CDN Mesh Delivery séduisent de grands diffuseurs, les plateformes OTT, les chaînes de télévision et on compte également de nombreux nouveaux arrivants sur le marché, notamment par exemple des acteurs issus des télécoms qui rachètent les droits de compétition sportives d’envergure. Attirés par l’engouement d’une audience fan de compétitions sportives disponibles sur tout écran, tous ces acteurs peuvent utiliser ces solutions hybrides pour diffuser des compétitions en direct et ainsi aller conquérir de nouveaux clients, avec des offres gratuites comme des abonnements Premium.

En revanche, avec les offres Premium, les diffuseurs prennent des risques. En effet, lorsque le consommateur est prêt à investir financièrement dans une plateforme de rediffusion, cette dernière se doit de fournir un service parfait. Ainsi, la qualité de l’image doit être maximale, le délai entre l’action réelle et sa diffusion sur son écran doit être réduit presque à néant…

La qualité du service se doit d’être irréprochable. Or au-delà de s’assurer qu’ils fournissent des performances technologiques sans faille, ces acteurs ont une préoccupation supplémentaire : la sécurité des flux. 

Comment se protéger des failles de sécurité ?

Le problème de la cybersécurité touche tous les professionnels aujourd’hui, quelle que soit leur activité. Plus une entreprise est digitalisée, plus son risque de cyberattaque est fort. Chez les broadcasters qui gèrent des flux de diffusion en direct, il faut d’abord capter l’image avant de la transformer en un flux qui sera envoyé dans le réseau de distribution. Il est ensuite nécessaire de le guider pour le délivrer au bon endroit, le plus rapidement possible, à l’appareil récepteur.

Ce circuit fournit beaucoup d’occasions de capter le flux. A sa source, dans l’immense réseau de distribution hybride, au sein des applications qui le reçoivent, chez l’utilisateur final… Le flux est victime d’attaques pour le récupérer et le diffuser à des spectateurs qui ne sont pas censés y avoir accès, ou gratuitement dans d’autres régions par exemple. Ainsi, des technologies de géo-blocage protègent les flux pour empêcher leur mise en ligne gratuite.

L’E-Sport, entre continuité et spécificités

Dans la lignée de l’engouement pour les manifestations sportives, l’e-sport a su séduire des adeptes de plus en plus nombreux à travers le monde. Lors des compétitions d’e-sport, il faut d’abord diffuser les images du jeu en direct sur un écran géant pour les spectateurs dans l’arena. Pour les spectateurs en ligne, il faut aussi partager ces images dans un flux (CDN) à couverture mondiale si besoin.

A l’instar des plateformes OTT pour le streaming dans le monde des médias, il existe dans l’industrie du gaming des plateformes spécifiques de diffusion et partage, comme Twitch, qui permettent de regarder les matchs d’e-sports en direct.

Ces réseaux représentent eux aussi un défi car ils attirent des spectateurs en nombre croissant. Rien qu’en France, le secteur a généré un chiffre d’affaires 28 769 279 millions de dollars en 2018. Malgré leurs enjeux antagoniques, diffuseurs et hackers se retrouvent sur un point commun : ce secteur en croissance mérite d’être suivi de près !