Les 4 priorités de la transformation du management de patrimoine applicatif

Le management de patrimoines applicatifs permet de maintenir le bon fonctionnement des activités IT de l'entreprise, tout en libérant la valeur métier du système d'information.

Avec la réduction des coûts et la recherche de l’excellence opérationnelle, de nouvelles exigences émergent. Les directions des systèmes d’information doivent rapidement évoluer d’un positionnement de fonction support interne vers celui de partenaire de la transformation de l’entreprise, jusqu’à occuper un rôle central et stratégique. Leurs relations avec les partenaires informatiques évoluent donc en conséquence.

Le management de patrimoines applicatifs permet de maintenir le bon fonctionnement des activités de l’entreprise, tout en libérant la valeur métier du système d’information. Réorganiser le management applicatif est donc une priorité essentielle pour l’entreprise et la DSI. Cela implique de modifier l’organisation, les processus, la culture, les talents, les métriques et les technologies, dans le but d’améliorer tant l’efficacité que la rapidité, d’être plus orienté vers l’utilisateur et axé sur la connaissance.  

Transformer les processus d’ingénierie logicielle

L'optimisation de l'ingénierie logicielle grâce à de nouvelles organisations et l’usage des technologies digitales doivent permettre la réduction du délai de mise sur le marché et l’amélioration tant de l'efficience que de la motivation des équipes.

Plusieurs leviers de transformation permettent des gains cumulés non négligeables, notamment :

  • Les académies digitales de gestion de la connaissance pour développer l’empathie métier des équipes IT, accéder rapidement aux informations utiles et garantir des compétences adaptées et homogènes ;
  • Les activités de développement et de test de logiciels, bénéficiant de méthodologies outillées "Test & Learn", apportent une meilleure expérience utilisateur et évitent des changements coûteux. La réutilisation des composants, le Low code, l'utilisation de chaînes DevOps automatisées et d'accélérateurs faisant le meilleur usage de l'IA, permettent de gagner en efficience ;
  • L’automatisation intensive limite les besoins de support et de maintien en conditions opérationnelles ; le support gagne ainsi en pertinence et en capacités préventives grâce à des usages adaptées de l’IA et de la data science ;
  • Le pilotage gagne en efficacité, notamment grâce au suivi d’indicateurs métier, à des tableaux de bord digitaux temps réel ainsi qu’à des gouvernances bout-en-bout ;
  • Une approche native et automatisée de la sécurité applicative, au plus tôt sur la chaîne de fabrication logicielle, facilite le respect des règles RGPD et la prévention des risques ;
  • La transformation et l’innovation continues, impliquant une veille de l’évolution des usages et des nouvelles technologies, permettent aux DSI de positionner l’IT au cœur de la stratégie de l’entreprise.

Moderniser l’applicatif en utilisant les ressources du cloud

Le cloud permet de réduire les coûts informatiques à moyen terme. Sur le court terme, la migration avec modernisation des architectures peut être coûteuse et complexe, poussant certaines entreprises à choisir l’option de re-plateformisation des applications vers le IaaS – moins avantageuse que le SaaS et pouvant induire un TCO inattendu.

D’autres alternatives ont été éprouvées telle que :

  • Acquérir des solutions SaaS, sans migration préalable des systèmes existants, et profiter de leurs avantages (paiement à l’usage, multi-localisations, fréquence des mises à jour, etc.) ; 
  •  Exploiter les applications déjà dans le cloud et facturées à l'usage, en menant des études d'optimisation financière, pour maîtriser, optimiser et prévoir la consommation des ressources et des services associés ;
  • Développer en mode cloud native des applications spécifiques intégrant de nouveaux besoins métiers ;
  • Utiliser une plateforme de développement et d'intégration continus DevOps, basée sur un haut niveau d'automatisation, afin de réduire les cycles de développement et de déploiement ;
  • Mettre en place une approche basée sur les API afin d'apporter ouverture, agilité et flexibilité aux systèmes existants qui seraient trop coûteux à migrer, et éviter ainsi le maintien de silos de données et de processus.

Manager le patrimoine d’applications SaaS

Le secteur européen des logiciels et services informatiques doit s’interroger sur la suite. En 2020, le SaaS serait le seul domaine d’activité qui maintiendrait une croissance positive dans le scénario le plus pessimiste[1]. Ce constat n’est pas surprenant car les technologies SaaS ont joué un rôle majeur durant la crise et ont montré leur efficacité en matière de résilience pour les entreprises.

Les solutions SaaS doivent être intégrées au sein des organisations de management applicatif standards afin de tirer profit de modèles de delivery industrialisés et d’économies d’échelle associées. Cela implique toutefois quelques particularités :

  • Découvrir le paysage des applications SaaS utilisées en Shadow IT et pouvoir identifier des domaines de rationalisation et de massification ;
  • Mieux tirer parti de la valeur métier apportée par les solutions ;
  • Mettre en place des systèmes de management des APIs pour assurer l’interopérabilité avec l’écosystème applicatif ;
  • Garantir la cohérence des référentiels de données ;
  • Utiliser au mieux les accélérateurs industriels proposés par les ISV ;
  • Mettre en place une plateforme d’intégration et de développement continus adaptée aux solutions SaaS.

Développer des modèles de delivery de bout-en-bout et à l’échelle

A la recherche d’économies d’échelle, un grand nombre d’entreprises feront le choix de l’externalisation étendue de leur patrimoine informatique, incluant le conseil, le management applicatif, la gestion d’infrastructure et la sécurité.

Les conditions du succès de telles opérations bout-en-bout sont les suivantes :

  • S’assurer de l’aptitude du partenaire à mobiliser les capacités de son entreprise de manière fluide et transparente ; 
  • Constituer une équipe intégrée, organisée par chaînes de valeur métier, sous une gouvernance commune et alignée sur les mêmes indicateurs de performance et de partage des risques ;
  •  Mettre en œuvre un système partagé de gestion des connaissances et des compétences ;
  • Bâtir un modèle de delivery X-shore flexible avec une forte capacité en front-office et des centres de services Near/Offshore hautement industrialisés et automatisés.

Si de nombreuses organisations ont dû reporter de grands projets de migration et de modernisation, les activités de conseil visant à encadrer ces transformations vont reprendre – certaines n’ayant d’ailleurs jamais cessé. L’enjeu aujourd’hui est de dessiner une trajectoire de transformation qui adopte une vue globale du management du patrimoine applicatif (technologies, processus, ressources humaines) afin d’aligner l’informatique aux besoins des directions métiers. Cette transformation passera par l’adoption d’un regard métier, l’évolution d’un fonctionnement en silo à une logique de bout-en-bout, le raccourcissement significatif du cycle de vie logiciel, la généralisation de l’usage du digital et de l’automatisation dans les processus, et la meilleure exploitation des données.

L’engagement des collaborateurs intervenant sur le management applicatif est essentiel car ces projets nécessitent une transformation profonde de l’état d’esprit, de la culture et des compétences vers de nouveaux réflexes d’automatisation et de réutilisation des composants, une attitude plus proactive vis-à-vis des métiers, ainsi que des méthodes de travail agiles et collaboratives.

[1] TEKNOWLOGY / PAC - Market Figures - Software & IT Services – Covid 19 - Scénarios