Avec l'envolée du télétravail, LumApps multiplie trafic, cas d'usage... et clients

Avec l'envolée du télétravail, LumApps multiplie trafic, cas d'usage... et clients Avec le confinement, la start-up lyonnaise a enregistré 70% d'audience en plus en provenance de ses clients existants. Elle a aussi gagné de nouvelles références à l'international.

En janvier dernier, LumApps a bouclé un tour de table de 70 millions de dollars, portant à 100 millions de dollars le total des fonds levés par l'éditeur lyonnais depuis sa création en 2012 (lire l'article : LumApps lève 70 millions de dollars pour unifier la digital workplace). L'ambition ? Construire une plateforme collaborative visant à concurrencer frontalement les Gafam. Evidemment, LumApps ne pouvait pas prévoir la pandémie qui allait s'abattre sur le monde et ses conséquences en matière de télétravail. Mais huit mois après, le résultat est là. "Nous avons enregistré un trafic en hausse de 70% en termes de temps d'utilisation en provenance des clients existants", constate Sébastien Ricard, CEO de LumApps. Parmi ces références figurent Airbus, Auchan, Essilor, Valeo et Veolia en France, ainsi que Capital One, Electronic Arts, Japan Airlines, Motorola ou encore Colgate-Palmolive à l'international. Et de nouveaux clients se pressent au portillon. C'est le cas de l'organisation américaine de santé Ascension.org (220 000 collaborateurs) ou encore du spécialiste de la sécurité IT californien Palo Alto Networks (7 000 salariés). 

Les cas d'usage se sont multipliés au fil de la période de confinement. Pour réamorcer la créativité mise à mal par le travail à distance, des leadership corners sont lancés sur la plateforme pour infuser au sein des organisations éclatées des paroles d'experts. Des innovations corners sont ouverts pour promouvoir des projets et leur faire bénéficier de l'intelligence collective déportée à domicile. En parallèle, des espaces sont mis en place pour diffuser des bonnes pratiques sur les règles sanitaires ou le travail à distance, et recueillir les avis et sentiments des salariés à la maison. Des visioconférences de crise sont organisées par les directions générales, avec la possibilité de faire réagir les collaborateurs par communautés métiers. Côté RH, LumApps est mis en musique pour gérer l'accueil de nouveaux salariés à distance, via différents niveaux de communauté avec une montée en puissance et un accompagnement progressif (jour, semaine, mois). Des dispositifs qui contribuent à réduire le temps d'accueil d'un employé de 50%, selon Sébastien Ricard.

Data management system et moteur de workflow

Pour répondre à tous ces besoins, la R&D de LumApps se mobilise. Deux nouvelles briques sont développées pour l'occasion : un data management system visant à faciliter l'enrichissement de l'intranet social en contenus d'une part, un moteur de workflow pour publier les matrices de bonnes pratiques et gérer les feedbacks d'autre part. "Nous avons en outre propulsé les données RH (soldes des congés payés, des RTT, des chèques vacances... ndlr) sur la page d'accueil du portail LumApps, toujours dans l'optique de recréer un lien psychologique avec les télétravailleurs", complète le CEO. Par-delà ces nouveautés, la période a évidemment engendré un surcroît de trafic sur des fonctions existantes. C'est notamment le cas sur les brainstormings, utilisés par exemple pour animer des appels à projets virtuels, ou encore plus largement sur les communautés de support. 

"Attendez-vous à des investissements continus dans l'IA et dans l'analyse cross-applicative"

Toujours dans le sillage du Covid, LumApps prévoit de lancer en octobre une solution destinée aux travailleurs de terrain, ces salariés qui ne disposent pas de poste de travail ou d'ordinateur portable. La solution en question se traduira par un chat et un outil de gestion de tâches taillé pour smartphone. S'intégrant de manière transparente à G Suite et Office 365, LumApps entend également s'équiper d'un assistant intelligent. Le projet s'inscrit dans sa stratégie d'employee hub qui vise à proposer au salarié une porte d'entrée unique vers ses communautés, ses applications et ses informations. "Dans cette optique, nous avons beaucoup travaillé sur notre moteur de recherche avec une logique de tagging", explique Sébastien Ricard. "L'assistant nous permettra d'aller plus loin." Une brique que LumApps envisage d'acquérir à l'inverse de la croissance organique privilégiée jusque-là.

Un outil classé leader par Forrester

Aux côtés de son siège lyonnais, LumApps a ouvert des bureaux à Francfort, Londres et Paris. Aux Etats-Unis, la société est présente à Austin, New York et San Francisco. Sans oublier Tokyo pour l'Asie. A ces implantations vont s'ajouter la Suède, la Norvège et les Pays-Bas, tous en cours d'ouverture. Comptant 200 salariés aujourd'hui, LumApps entend passer à 400 personnes d'ici deux ans. 

© Forrester

"Attendez-vous à des investissements continus dans l'IA et dans l'analyse cross-applicative pour faire émerger des informations et servir des cas d'usage dans la gestion des connaissances, ainsi qu'à des fonctionnalités approfondies de personnalisation et une extension de la marketplace de partenaires", prévient Forrester dans sa dernière étude sur les plateformes intranet. Soulignant les qualités de l'acteur en matière d'architecture d'information et de modèle de distribution, le cabinet américain classe LumApps parmi les leaders du domaine face à Simpplr et Igloo Software. Alors qu'il regrette le manque de maturité de l'environnement sur le plan des API et du reporting, Forrester salut ses outils de conception "puissants" et son "large éventail d'options de communication interne", avec "des profils d'utilisateurs riches". 

Vers l'intégration d'applications métiers ?

"LumApps est parvenu à se classer numéro 1 parmi les intranets sociaux complétant G Suite. L'offre a ensuite été étendue pour prendre en charge Office 365", rappelle Arnaud Rayrole, directeur général de Lecko, cabinet de conseil français spécialisé dans la digital workplace. Et Bastien Le Lann, directeur chez Lecko de préciser : "LumApps se présente sous forme d'une digital workplace qui personnalise les contenus et services applicatifs en fonction du profil." 

Ce qui différencie cette technologie ? "Son caractère clé en main et sa facilité d'utilisation, ainsi que sa couche d'advocacy qui permet de mobiliser les collaborateurs sur la communication externe en les poussant à publier sur leurs propres comptes sociaux", estime Thomas Poinsot, consultant chez Spectrum Groupe, autre cabinet expert en digital workplace. Pour les consultants de Lecko, LumApps gagnerait à s'intégrer plus d'autres applications au-delà de G Suite et Office 365, y compris à des applications métiers.