Les données, un outil clé pour concilier conformité et délais de mise sur le marché des produits cosmétiques

La segmentation du marché des produits cosmétiques rend toujours plus complexe la réponse aux exigences de sécurité, de transparence et de conformité manifestées par les consommateurs, et ce à tous les niveaux : produit, marketing, formulation ou encore origines. Clé de voute de la solution : la bonne exploitation des données.

La pandémie de Covid-19 n'a pas gommé les défis auxquels l'industrie cosmétique est régulièrement confrontée. Bien au contraire, la crise a mis sous pression les industriels et accentué la concurrence. Dans ce contexte, l'impératif d'une mise sur le marché de plus en plus rapide de nouveaux produits pour coller au plus près aux attentes des consommateurs se heurte aux exigences grandissantes de ces derniers en matière de transparence et de durabilité.

Confrontées à ces deux contraintes, les entreprises du secteur cherchent à répondre à ces défis qui dépassent le seul cadre réglementaire en constante mutation. Alors, comment concilier ces exigences multiples et quelles sont les solutions technologiques et organisationnelles qui permettront d’y répondre ?

Visibilité et collaboration, les impératifs d’une mise sur le marché réussie

Avec un paysage réglementaire en constante évolution, les équipes chargées de la conception d’un produit cosmétique sont sans cesse sollicitées pour comprendre et interpréter des lignes directrices, des décisions ou des textes législatifs souvent complexes. A cette complexité, vient s’ajouter une multiplication des exigences et des restrictions locales particulières aux pays, ou même générées par les retailers ou ONGs, en ligne avec les attentes des consommateurs qui demandent des engagements forts en termes de responsabilité sociale, et environnementale.

Face à cet enchevêtrement complexe et grandissant de contraintes, les équipes manquent régulièrement de la visibilité qui leur est nécessaire quelle que soit l’étape à laquelle elles interviennent dans le développement du projet. La raison est simple : trop d’informations, trop d’interlocuteurs, trop de dilution lors des échanges devenus nombreux. C’est pourquoi, tout au long de son cycle de vie, le suivi et la traçabilité des documents et informations du produit sont des impératifs à prendre en compte scrupuleusement, y compris après la mise sur le marché de produits cosmétiques. L’ensemble des documents ou données doit pouvoir être accessible à tout moment et le plus simplement possible. La finalité est de parvenir à évaluer immédiatement les impacts de changements inattendus, ou d’anticiper des risques liés à la non-conformité potentielle d’une formulation.   

Du choix des ingrédients à la commercialisation des produits finis, ou de la récolte des matières premières à l’élimination ou la réutilisation des packagings, la collaboration entre interlocuteurs compétents va au-delà des murs de l’entreprise et de ses départements pour s’élargir à tout un écosystème — l’entreprise, filiales et fournisseurs inclus. La communication élargie mais aussi le transfert de données fiables doit être facilité afin de permettre à ces interlocuteurs d’exercer leur expertise complète, sans être accaparés par des problématiques de gestion. Cette collaboration étendue et simplifiée est essentielle pour accélérer la constitution, ou la mise à jour des dossiers réglementaires et en définitive, la mise sur le marché du produit.

Cette collaboration ne se limite toutefois pas à des échanges réguliers. Elle nécessite de faire appel à une solution technologique commune, où chacun peut retrouver l’information qu’il recherche et accomplir l’activité qui lui a été assignée, tout en gardant une vision d’ensemble sur les différentes étapes de développement du produit. C’est en se libérant de la complexité organisationnelle, aidées par les solutions digitales, que les équipes pourront se consacrer aux aspects techniques requérant leur expertise. L’automatisation des activités réglementaires sur les formules et les dossiers permettrait ainsi de mieux anticiper les délais et les coûts associés, et ce, grâce à un dénominateur commun : la donnée.

Instaurer une gouvernance des données au service de l’exigence de transparence

La segmentation du marché des produits cosmétiques rend toujours plus complexe la réponse aux exigences de sécurité, de transparence et de conformité manifestées par les consommateurs, et ce à tous les niveaux : produit, allégations marketing, formulation ou encore origines. Clé de voute de la solution : la bonne exploitation et l’analyse de données fiables, centralisées au sein d’un système technologique élaboré, ouvert et capable de dépasser une collaboration purement métier tout en maintenant un niveau de sécurité optimum.

Adopter et entretenir une bonne gouvernance des données est donc primordial. Parmi les avantages que procurent cette gouvernance, il y a la possibilité de se baser sur un référentiel de données clair et fiable qui facilite l’utilisation d’indicateurs pertinents. Aussi, la création de tableaux de bord et de rapports personnalisés basés sur des données obtenues en temps réel permet un meilleur pilotage de l’activité et rend possible et rapide le traitement des difficultés rencontrées au cours d’un développement produit. C’est pourquoi la mise en œuvre d’une gouvernance qui implique chaque partie prenante de la chaîne de valeur permettrait de prévenir de potentiels retards et de gérer en amont les risques liés à des évolutions réglementaires subites.  

Cette gouvernance s’inscrit plus largement dans le cadre d’une transformation numérique dont les entreprises du secteur doivent pleinement se saisir. A travers une revue et une normalisation des processus industriels en cosmétiques, rendue possible grâce aux données, les industriels pourront ainsi prendre de meilleures décisions et accélérer les délais de mise sur le marché. Ce travail n’est pour autant pas aisé : agilité et flexibilité sont nécessaires afin de porter cette transformation à son terme et casser les silos de données. Et c’est en réfléchissant à la fois en termes de produit, d’organisation et d’industrialisation que les industriels pourront répondre au mieux au défi d’une conformité produit maximisée.