3 défis à relever en 2021 pour une meilleure utilisation des données

Nous sommes au cœur de la "data decade", une ère formidable pour la donnée. Le DSI qui est le conseil stratégique auprès des métiers détient un rôle clé, puisque l'avantage concurrentiel d'une entreprise dépend directement de sa capacité à transformer les données en informations exploitables.

Pour tirer leur épingle du jeu, les entreprises vont devoir relever un défi de taille. En effet, alors que les volumes de données devraient atteindre 175 Zo à l’échelle mondiale d’ici 2025, moins de 0,5 % des données sont actuellement analysées. Les entreprises sont ainsi confrontées à une déferlante de “dark data”. Ce phénomène tient au fait que les quantités de données collectées progressent à un rythme tel que les entreprises ne sont pas en mesure d’exploiter véritablement ces informations dans une approche « Data Circle ».

Les DSI doivent gérer simultanément de multiples projets avec des enjeux cruciaux. Il est donc essentiel de choisir les bonnes priorités à l’heure où de nombreuses initiatives sont mises en suspens en raison de l’incertitude économique. En se recentrant et en s’engageant à relever trois défis stratégiques, les entreprises peuvent véritablement construire leur avenir numérique et se démarquer de leurs concurrents grâce à leurs données.

Adapter intelligemment la gestion de ses données

Actuellement, les données sont hyper-distribuées notamment avec la hausse du multi-cloud ou du déploiement des technologies IoT soutenant l’Edge Computing. Alors que nous délaissons les stratégies de données centralisées, adopter les « silos de données » au lieu de les supprimer est une option cohérente pour les DSI.

Chaque seconde, 127 nouveaux périphériques IoT se connectent à Internet  et Gartner prévoit que 75% de toutes les données produites par les entreprises seront créées et stockées en périphérie d’ici 2025.  A mesure que le nombre d’emplacements périphériques générant des données augmente, les stratégies de données centralisées consistant à transférer les données distribuées vers le cloud ne permettront tout simplement pas de suivre les demandes en temps réel.

Parallèlement, la majorité des données stockées ne sont pas utilisées. Elles sont collectées, archivées et participent au déluge de données qui submerge actuellement les entreprises. Malheureusement, elles ne sont pas toujours mises à profit pour soutenir le travail des collaborateurs et l’expérience client. Ces « dark data » connaissent une croissance fulgurante, ce qui prouve la complexité à gérer les données et à en exploiter leur valeur. La demande de données en temps réel devrait s’accentuer au cours des 5 à 10 prochaines années. Selon une étude de Forrester, de 2019 à 2024, les données non structurées stockées en tant que fichier ou objet au sein des entreprises devraient tripler. Alors que l’utilisation des données devient de plus en plus sophistiquée, la gestion des données apparaît comme un enjeu stratégique.

Cependant, les DSI peuvent repenser et transformer la gestion des données en prenant quelques mesures clés. Dans un premier temps, découvrir, préparer et cataloguer les données métiers existantes. Pour se faire, il est nécessaire de nettoyer et de normaliser les données afin de corriger les inexactitudes, en synchronisant et en créant une vue unique. L’objectif étant que les équipes puissent aisément trouver les ensembles de données de haute qualité, prêtes pour la production dont elles ont besoin pour assumer leurs fonctions.

Puis dans un second temps, permettre aux data engineers et aux data scientists d’accéder facilement, de façon centralisée et sécurisée aux outils qui leur sont nécessaires pour fournir de précieuses informations métier, grâce à un portail d’applications ou une marketplace. Pour finir, stocker, déployer et gérer les données, les applications et l’infrastructure hautes performances de manière uniformisée à l’échelle de tout l’environnement informatique.

Cette complexité grandissante n’est pas sans conséquence sur le plan du respect des réglementations et de la sécurité. Dans un monde de plus en plus connecté, où les sites d’Edge Computing se multiplient, la surface d’attaque est donc de plus en plus étendue et cela n’a pas échappé aux cybercriminels. Dans ces circonstances, il n’a jamais été aussi essentiel pour les entreprises de garantir la conformité, même si le rythme du changement s’accélère grâce à la gouvernance de la donnée.

Placer l’innovation au cœur de chaque décision

D’après Gartner, d’ici 2022, plus de 50 % des données d’entreprise seront créées et traitées en dehors du datacenter ou du cloud. À titre de comparaison, cette proportion était inférieure à 10 % en 2019. À l’avenir, la plupart des données seront générées à la périphérie pour être traitées en temps réel. Ceci sera particulièrement le cas avec les véhicules autonomes, les villes intelligentes et la télémédecine.

Les entreprises savent qu’il n’est pas toujours pratique de transférer des données distribuées vers une infrastructure centralisée dans un datacenter ou un cloud public, en vue de les traiter et de les analyser plus tard. Il est donc crucial de rapprocher l’infrastructure des emplacements périphériques où les données sont produites et traitées. Ce qui soulève de nouvelles questions : comment mettre en place une approche cohérente de gestion de l’infrastructure et des données avec différents fournisseurs de cloud et de nombreux emplacements périphériques ?

En réalité, il n’y a pas de solution universelle, mais les DSI sont tout à fait en mesure de relever ces défis. Par exemple, uniformiser la gestion des données en créant un hub opérationnel unique allant du cloud central et hybride jusqu’à la périphérie et en le connectant à un nombre croissant de périphériques. Et s’assurer de maintenir un environnement de développement harmonisé pour concevoir de manière agile, exécuter en continu et gérer des applications modernes. Parallèlement, il est essentiel d’investir dans des plates-formes, des applications et des terminaux de gestion périphérique et sécurisée de l’infrastructure pour pouvoir générer et traiter de grandes quantités de données. En outre, une formation sur l’écosystème en périphérie aidera les DSI à comprendre comment adapter les solutions à leurs besoins métier le plus efficacement possible.

Constituer une équipe qualifiée et diversifiée

Pour maximiser la valeur des données métier, il faut consacrer du temps à l’innovation et à la monétisation des données. Pourtant, ces tâches ne totalisent que 22 % du temps de travail des équipes de gestion des données[1]. Cela souligne la nécessité de diversité au sein des équipes qui travaillent avec les données, pour qu’elles représentent différents services ayant chacun des objectifs métiers variés. Par exemple, une stratégie cohérente et coordonnée des équipes de données métiers, infrastructures ou encore juridiques est difficile à mettre en place sans CDO (Chief Data Officer) qui est le garant des objectifs de la transformation digitale.

Une fois ces trois défis surmontés et grâce à leur données, les entreprises seront idéalement positionnées pour s’adapter aux exigences des tendances émergentes, qu’elles concernent les technologies ou les consommateurs. Avec une infrastructure appropriée, une solide stratégie de gestion des données et du personnel qualifié, les entreprises détiendront les clés pour se développer dans cette nouvelle ère des données. Pour exploiter pleinement le potentiel de leurs données, les entreprises doivent toujours avoir à cœur d’innover, et ce, à tous les niveaux de la hiérarchie.

[1] Survey Analysis: Data Management Struggles to Balance Innovation and Control, Gartner, mars 2020