L'empathie et la vidéo, clés de voûte de la productivité dans un monde post-pandémique

Plus d'un an après, la Covid-19 continue de chambouler le monde entier, imposant, incessamment, des changements dans notre vie personnelle et professionnelle. Sans aucun doute, l'une des conséquences les plus importantes pour les entreprises a été la généralisation du travail à distance et maintenant du travail hybride.

Partout dans le monde, les chefs d'entreprise ont remarqué l'impact positif du travail à distance. Une enquête menée par PwC auprès des employeurs révélait que 72% des télétravailleurs souhaitaient continuer à travailler à distance au moins deux jours par semaine après la pandémie. Autonomie, confiance, équilibre vie privée/ vie professionnelle préservé, des prises de parole libérées pour les collaborateurs les plus introvertis… On n’en finit plus d’énumérer les bénéfices à attribuer au travail à distance. Pas étonnant que de plus en plus de grandes entreprises, telles que Twitter et Google, offrent à leurs collaborateurs la possibilité de travailler en permanence à distance. Compte tenu du passage à des effectifs plus répartis, les entreprises doivent anticiper une plus grande adaptation d'un point de vue technologique et culturel à une plus grande flexibilité autour du travail à distance tout en s'assurant d’une productivité optimale de leurs équipes.

La politique du "vidéo first", à intégrer d’urgence à sa culture d’entreprise !

Au cours de l'année écoulée, les outils de communication et de collaboration se sont avérés essentiels pour maintenir l'engagement et la connexion des travailleurs à distance. Plus précisément, la vidéoconférence est devenue un outil incontournable pour stimuler l'engagement de chacun. Ainsi, au sein-même de notre organisation, nous avons constaté une augmentation de 596% de l'utilisation des visioconférences dans les semaines qui ont suivi la première vague d’épidémie de Covid-19.

Avant la pandémie, la visioconférence était généralement réservée aux collaborateurs qui travaillaient déjà en permanence à distance. Cependant, nous avons toujours opté pour la politique du "vidéo first" pour tous. Nous devons cela notamment à notre culture éprouvée et consacrée du travail nomade, qui donne à nos collaborateurs la liberté de travailler de l’endroit où ils se sentent le plus productifs. Ainsi, j'ai récemment eu le plaisir de recruter un nouveau talent pour mon équipe qui vit dans un autre pays. Nous ne nous sommes jamais rencontrés en personne et je ne sais toujours pas quand nous aurons la chance de le faire. Pourtant, grâce à nos fréquentes réunions vidéo en one to one, nous avons tout de même le sentiment de déjà nous connaître.

Au sein de nos équipes, nous avons assisté à une augmentation spectaculaire de l'engagement des collaborateurs lors des visioconférences. C’est d’ailleurs ce que pointe notre étude sur les communications et la collaboration en entreprise, elle révèle que les participants à la réunion vidéo restaient connectés pendant 87% de la réunion lorsqu'un élément visuel tel qu'un partage d'écran était utilisé. Sans élément visuel, les participants ne sont restés connectés et engagés que pendant les trois quarts de la réunion.

Certes, nombreuses sont les entreprises à avoir intégré la visioconférence à leur quotidien depuis le début de la pandémie. Il faut toutefois d’ores et déjà penser à cultiver cette politique de "la vidéo first", même après la crise... Puisqu'on s'attend à ce qu'un nombre croissant d'entreprises suivent les traces de Twitter et de Google et adoptent un modèle de travail hybride - où les collaborateurs alterneront entre travail au bureau et à distance - la vidéoconférence s'avérera encore plus essentielle dans l’ère post-COVID. La visioconférence devient rapidement un outil indispensable pour garantir la même expérience à tous les collaborateurs, qu’ils soient présents au bureau ou non, et qu’ils puissent se sentir connectés à la culture de l'entreprise. Cela dit, la fatigue de la visioconférence s'avère un problème bien réel. Pour prévenir de ces risques, il est important que les chefs d'entreprise rappellent à leurs équipes quand la visioconférence n'est pas nécessaire, par exemple, lors des réunions avec de nombreux participants, des webinaires ou lorsqu'ils peuvent rester passifs. On pourrait même aller plus loin en instaurant, par exemple, un quota d’heures de présence vidéo maximum par semaine, voire, pourquoi pas, un jour sans vidéo.

Maintenez l'élan d'inclusivité et d'empathie

L'un des principaux avantages du passage rapide au travail à distance est qu’il a rendu les managers et leurs équipes plus empathiques les uns envers les autres. Qu'un collaborateur télétravaille pour la toute première fois ou qu'il soit un vétéran du travail à distance qui a besoin de bénéficier de flexibilité pour composer avec sa vie de famille pendant la pandémie, les entreprises ont dû développer davantage de flexibilité et de compréhension. Ce sentiment collectif d'empathie était d’autant plus fort que tout le monde - cadres et non-cadres - était confronté aux mêmes challenges.

L'inclusivité et l'empathie découlant de ce changement ont ouvert les yeux aux décideurs sur le bienfait de la poursuite de cette dynamique, même après la disparition de la menace du Covid-19. Une façon de maintenir l'élan est de veiller à être plus inclusif avec les travailleurs à distance à chaque moment de la journée de travail. L'équipe que je dirige est répartie sur plusieurs continents et fuseaux horaires, c'est pourquoi le sujet de l'expérience employé à distance a toujours été une priorité pour moi. Pour cultiver l’implication de chacun et l’efficacité pendant les réunions, la consigne au sein de mon équipe est de donner la priorité aux communications asynchrones pour préserver le temps de qualité pour les réunions vidéo. Le travail asynchrone est essentiel pour limiter la fatigue des réunions et rationaliser l'accès aux connaissances partagées. Certaines réunions peuvent être remplacées par une documentation appropriée, des courriels ou des messages bien rédigés ; les réunions, elles, doivent être privilégiées pour ce qui ne peut pas être mieux fait autrement, comme les discussions sur la stratégie, les entretiens individuels, etc.

L'un des enseignements de la pandémie tirés par les chefs d'entreprise est que la flexibilité rend les collaborateurs plus productifs, stimule le moral et, en fin de compte, contribue à la rétention des talents. Alors que la Covid-19 a rendu les chefs d'entreprise plus enclins à accepter le travail à distance et leur a donné un aperçu de ses nombreux avantages, il leur appartient maintenant de maintenir vivante la culture de l'empathie et de l'inclusivité.