La France, champion des politiques open source en Europe

La France, champion des politiques open source en Europe Un rapport de la Commission européenne classe l'Hexagone en tête des états les plus actifs dans les logiciels libres sur le Vieux Continent. Au niveau mondial, le pays tire aussi son épingle du jeu.

La Commission européenne vient de publier une étude sur l'impact du logiciel et matériel open source sur l'indépendance technologique, la compétitivité et l'innovation de l'UE. Un document de prés de 400 pages qui estime l'investissement réalisé dans les logiciels libres à environ 1 milliard  d'euros au sein des États membres en 2018. "Ce qui correspond aux 30 millions de commits (ou contributions de code, ndlr) provenant de ces pays cette année-là", indique le rapport, en se basant notamment sur des chiffres issus du réseau social de développeurs GitHub. Avant de rappeler : "Les résultats de cet investissement étant disponibles dans le domaine public, ils n'ont pas besoin, par conséquent, d'être à nouveau développés par d'autres personnes."

L'étude classe la dynamique des États de l'UE en matière de politiques open source. La France arrive largement en tête (voir tableau ci-dessous). Pour dresser le palmarès, une série de critères est passée au crible sur le front du secteur public : existence d'une gouvernance globale en matière d'open source, mise en œuvre par l'administration d'un cadre de déploiement des logiciels libres, d'un sourcing spécifique... Idem pour le secteur privé. Sur ce second plan sont notamment identifiés la présence d'une stratégie de développement industriel de l'open source ou encore les lois et règlementations promouvant le développement et l'adoption de ce type de projet au sein de l'économie. A partir de cette grille de critères, un indice sur 100% est calculé. 

Comparatif des politiques open source en Europe

© UE

Sur le plan des politiques ciblant le secteur public, la France enregistre un score de 65%. L'Italie se hisse juste derrière (avec 63%), suivi par l'Espagne (57%). 

L'étude de la Commission européenne compare également la politique de la France en matière d'open source avec celles de plusieurs grands pays du reste du monde. Là encore, l'Hexagone se démarque. Il se hisse en seconde position avec un indice global de 47%, talonnant la Corée du Sud qui domine le classement avec un score de 53%.

Comparatif avec le reste du monde

© UE

Reste à savoir si la France parviendra à conserver ses positions dans les années à venir. Depuis plus de 20 ans, les gouvernements français successifs ont poussé l'open source au sein des grands ministères (Bercy, Intérieur, Agriculture...). Avec le temps, ces derniers sont d'ailleurs devenus très actifs au sein des communautés de contributeurs open source. Ce que reconnait d'ailleurs l'étude de la Commission européenne. En rupture avec ce mouvement historique, le gouvernement Macron pourrait inverser la tendance.

Signe d'un changement de cap, la circulaire sur la doctrine cloud de l'Etat publiée en juillet 2021 par Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, réduit l'open source à peau de chagrin (lire l'article Doctrine cloud de l'Etat : l'open source mis de côté).