Kubernetes : pourquoi mieux former les utilisateurs contribuera à simplifier les déploiements ?

Alors que l'informatique en conteneurs et les outils tels que Kubernetes prennent leur essor, il y a un réel besoin de former les développeurs à ces nouvelles technologies.

En tant que technologie, Kubernetes en est encore au début de sa phase d’éducation des utilisateurs. La gestion des conteneurs se classe pourtant au premier rang de la liste des "attentes surdimensionnées" établie par Gartner dans le cadre de son Hype Cycle. Si Kubernetes et d’autres technologies de la même catégorie poursuivent leur trajectoire, elles entreront, au cours des 12 prochains mois, dans le "Creux des désillusions" – avant de reprendre une trajectoire montante, celle de la "Pente de consolidation", synonyme de compréhension de la technologie par les utilisateurs.

Des prédictions qui correspondent plutôt bien aux progrès actuels de Kubernetes en matière de déploiement. Les entreprises prennent peu à peu conscience de son potentiel et de la façon dont cette technologie peut leur permettre de gagner un véritable avantage concurrentiel. Toutefois, il reste encore un énorme travail d’éducation à entreprendre avant que les équipes informatiques sachent parfaitement comment déployer Kubernetes au mieux.

Durant les 12 prochains mois, deux évolutions majeures devraient changer la perception de Kubernetes. Premièrement, ceux qui déploient actuellement la technologie devraient mieux la comprendre et lui faire confiance et commencer à constater un véritable retour sur investissement. Deuxièmement, les fournisseurs de cloud devraient trouver des moyens plus simples de fournir Kubernetes aux entreprises, en limitant le besoin de comprendre en détail son fonctionnement technique pour opérer un déploiement efficace.

Education et compréhension

L’envie d’apprendre à opérer un déploiement réussi de Kubernetes pour bénéficier de ses avantages dépend en grande partie de la communauté Cloud Native Computing Foundation (CNCF). Les barrières techniques à l’entrée sont toujours relativement importantes ; par conséquent, l’un des principaux défis auquel les entreprises qui cherchent à déployer Kubernetes se trouvent confrontées réside dans le manque de compétences nécessaires en interne.

Il arrive souvent que des technologies relativement nouvelles, qui connaissent des élans d’adoption sans précédent, évoluent plus vite que le marché en ce qui concerne les compétences et les infrastructures requises pour stimuler la croissance. Or Kubernetes apparaît comme l’une des technologies open source avec l’évolution la plus rapide de tous les temps en termes d’adoption précoce. Selon le Data Protection Trends Report 2022 de Veam, 59% des entreprises françaises utilisent déjà des conteneurs en production, et 28% prévoient de le faire dans l'année à venir. Il est donc essentiel que ce processus d’éducation à destination de la communauté technique s’accélère.

Au cours des 12 prochains mois, de nouvelles opportunités de formation vont faire leur apparition, soutenues par les efforts du secteur pour combler ce manque de compétences émergentes. Ces programmes ont pour objectif d'apporter aux professionnels techniques qui cherchent à monter en compétence, ainsi qu'à la prochaine génération de talents de la Tech, une compréhension au minimum basique de Kubernetes. Cela permettra d’infléchir la courbe d’apprentissage, à la fois pour les technologues expérimentés et émergents – mettant ainsi à la disposition des entreprises un réservoir de talents qui comprennent le fonctionnement de Kubernetes et la façon d'en tirer le meilleur.

Simplifier Kubernetes

En parallèle, les fournisseurs de cloud travaillent aussi sur des moyens de faciliter la consommation et le déploiement de Kubernetes sans que les entreprises aient besoin de disposer de connaissances techniques approfondies en interne. Un levier majeur pour faire passer Kubernetes du statut de technologie émergente dans sa phase expérimentale à celui de technologie d’entreprise bien établie. Le succès du « tout as-a-Service » (XaaS) montre bien que les entreprises sont en quête de manières plus simples de consommer et de déployer leur informatique dans le cloud, Kubernetes ne faisant pas exception à la règle.

Certains secteurs établis et fortement régulés, comme celui de la banque ou des prestataires de services financiers, comptent parmi les premiers à adopter Kubernetes comme plateforme de gestion de conteneurs, tandis que d’autres évaluent actuellement les avantages et inconvénients de cette technologie et étudient la possibilité de l'incorporer à leurs réseaux. Afin de stimuler cet intérêt croissant à travers l'ensemble du marché, les principaux fournisseurs de services cloud commencent à proposer des solutions Kubernetes as-a-Service (KaaS), qui permettent d’opérer Kubernetes comme un service managé. Les solutions KaaS sont généralement fournies via un cloud public ; mais avec la présence croissante de cette technologie au sein des entreprises, ces dernières auront accès à des services similaires via des fournisseurs locaux de services managés (MSP) ou un déploiement sur site.

La transition en faveur des solutions KaaS va significativement accélérer l’adoption de Kubernetes, supprimant certains inconvénients et investissements initiaux nécessaires au déploiement de la technologie pour profiter de ses applications plus rapidement, à plus vaste échelle et avec davantage de précision. Toutefois, quelle que soit la manière dont elles exploitent Kubernetes, les entreprises qui cherchent à en tirer un avantage concurrentiel doivent avoir conscience des besoins en matière de protection des données dont s’accompagne cette technologie.

Grâce aux conteneurs, l'infrastructure est désormais globalement plus proche des applications ; pour s’aligner avec cette évolution, la sauvegarde de données doit intervenir différemment. Le nombre de workloads qui exploitent des données "stateful" au sein d’environnements de conteneurs augmente parallèlement au déploiement de services de données au sein du cluster Kubernetes. D’autres outils de cloud public sont parfois connectés aux applications qui s’exécutent au sein de Kubernetes, transformant la manière dont les données doivent être protégées. En d'autres mots, la sauvegarde sur Kubernetes fonctionne différemment des environnements virtualisés. C’est dans ce domaine que des solutions de protection des données spécialisées dans la sauvegarde et la restauration des environnements Kubernetes ont un rôle essentiel à jouer.

Dans l'année qui vient, davantage d’entreprises comprendront les nombreux avantages d’un déploiement Kubernetes, tandis que les fournisseurs de cloud proposeront des manières plus adaptées de consommer Kubernetes, notamment via des solutions KaaS. En plus d'investir dans les compétences nécessaires pour maximiser le retour sur investissement, les entreprises doivent demander conseil aux experts de la protection des données lorsqu’elles déploient Kubernetes, afin de s’assurer qu’elles ne s’exposent pas à de nouveaux risques. Il leur faudra s’équiper de solutions modernes de protection des données afin de garantir que celles-ci seront protégées en permanence sur l’ensemble des environnements physiques, virtuels, cloud, SaaS et Kubernetes.