Les réseaux informatiques de nos universités se modernisent pour assurer la transmission du savoir

Assurer la transmission des savoirs et proposer un cadre propice à la recherche : si cette mission n'a pas changé en plusieurs siècles d'Histoire, les manières d'y parvenir évoluent avec le temps.

Désormais, la qualité des modèles "student-centric" focalisés sur l’amélioration de l’expérience des étudiants repose en grande partie sur la qualité des réseaux informatiques qui structurent l’écosystème numérique des universités. Or, les réseaux universitaires sont parmi les plus complexes qui soient. Heureusement, ils peuvent aujourd’hui compter sur l’automatisation et l’intelligence artificielle pour supporter une partie des tâches de production et fluidifier les flux de travail.

Surmonter la complexité des réseaux informatiques des campus

Tout comme les grandes entreprises, les universités ont pour enjeu d’assurer la connectivité d’un très grand nombre d’utilisateurs. Or, là où les collaborateurs d’une entreprise sont globalement les mêmes d’une année à l’autre, une université doit gérer le départ de ses étudiants diplômés qui sont remplacés par de nouveaux. Stratégies de sécurité, d’accès aux ressources numériques, aux données des pôles de recherche, etc. sont autant de briques essentielles de la gestion des réseaux qui sont impactées par ce brassage constant des utilisateurs.

En outre, les terminaux qui se connectent au réseau d’une université sont eux aussi très variés. Là où les entreprises peuvent choisir d’autoriser ou non l’utilisation de terminaux personnels à leurs collaborateurs, les universités sont forcées de se confronter aux problématiques du bring your own device (BYOD). PC, tablettes, smartphones sont autant d’appareils personnels qui doivent pouvoir accéder au réseau du campus indépendamment de leurs caractéristiques techniques propres. Pour les équipes IT des universités, cela souligne là encore une complexité importante à gérer.

Les établissements doivent par ailleurs assurer la connectivité des utilisateurs au réseau du campus pendant leurs déplacements (roaming). Si là encore cette problématique est commune aux entreprises, les universités doivent généralement couvrir des zones géographiques très vastes. De plus, en France, la volonté de fusionner un certain nombre d’établissements universitaires a fait naître des campus fragmentés, dont les antennes peuvent être séparées de plusieurs kilomètres.

La pandémie a accéléré la migration numérique des universités

Comme si cela n’était pas suffisant, la Covid-19 a mis la résilience des réseaux universitaires à rude épreuve. Celle-ci a provoqué des mutations dans les usages numériques des campus, notamment la nécessité de proposer des cours en distantiel et un écosystème d’outils numériques adaptés à la collaboration pédagogique à distance.

Dans ce contexte, les universités ont dû adopter très rapidement des solutions de communication unifiée. Pour relever ces défis, certaines universités ont adopté une gestion IT centralisée et choisi de réglementer le choix des solutions technologiques afin de créer un réseau homogène et plus simple à administrer sur l’intégralité du campus. Selon les politiques, certaines ont aussi décidé d’investir dans de nouveaux services numériques visant à mesurer en temps réel les densités de population dans certains locaux afin d’assurer la conformité aux règles sanitaires. Elles ont aussi dû modifier le calibrage de leurs VPN, passant d’autorisations d’accès à distance au réseau de 100 à plus de 1000 personnes. Certaines n’étaient pas prêtes, ce qui a pu accentuer leurs difficultés d’administration IT et leur vulnérabilité. En effet, autre conséquence de la crise sanitaire : la hausse des cyberattaques subies par les établissements d’enseignement supérieur, soulignant à nouveau la nécessité pour ces campus de se munir de solutions réseau robustes et sécurisées, de la brique hardware à la brique software.

Certains établissements se sont particulièrement distingués dans cette nécessaire transformation numérique, à l’image de l’Université de Reading en Angleterre. Tout comme les autres universités du monde, l’établissement a dû faire évoluer ses processus pédagogiques en conséquence de la crise sanitaire, en adoptant des solutions de communication unifiée et de visioconférence pour faciliter les cours à distance. En 6 semaines seulement, l’intégralité de ses cours avait basculé en numérique. Face à la nécessité de renforcer son infrastructure réseau, l’Université de Reading a ainsi réussi le pari de simplifier, standardiser et optimiser ses processus IT, avec une architecture agile et une solution de services associée pour soutenir sa stratégie future.

Vers des réseaux plus intelligents

La gestion des réseaux de campus va vers une complexité de plus en plus importante. Pourtant, même si cette complexité est sensiblement la même que dans le monde des entreprises, elle est particulièrement prononcée dans l’écosystème de l’enseignement supérieur. Et parallèlement les universités sont généralement bien moins pourvues en personnel IT, ce qui rend d’autant plus nécessaire de simplifier leurs tâches et fluidifier leurs processus opérationnels.

Heureusement, moderniser les réseaux des universités est possible, malgré toutes ces contraintes, grâce à une approche AIOps (intelligence artificielle appliquée aux opérations informatiques). Pour combler la problématique de manque d’effectif, les technologies de machine learning et d’intelligence artificielle peuvent par exemple aider à la résolution des tickets lors de l’exploitation réseau. Certaines erreurs peuvent aller jusqu’à être automatiquement corrigées afin de considérablement alléger les flux de travail des équipes IT et mieux tirer parti de leur expérience. Un outil de gestion de réseaux intelligent peut également apporter une granularité d’informations opérationnelles très importante, ainsi que la capacité d’opérer le réseau à distance dans une logique zero touch. Pour se moderniser et assurer leur mission, les universités ont besoin de se transformer pour surmonter toutes les problématiques rencontrées et réduire drastiquement la complexité d’exploitation réseau. Tout comme pour les entreprises, mais avec des enjeux d’enseignement, AIOps est la prochaine étape de modernisation des réseaux informatiques universitaires.