L'éco-conception de services numériques, l'affaire de tous!

Le numérique et son impact sur l'environnement : un constat sans appel

Pour nombre d'entre nous, les outils numériques ont une place centrale dans notre quotidien. Ces derniers restent cependant sans poids sur l’environnement et l’humain. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : la consommation d’énergie du numérique est aujourd'hui en hausse de 9% par an selon The Shift Project.

Nos usages des services numériques sont en constante augmentation, notamment via l’usage des notifications instantanées ou des applications de communication toujours actives en fond. Autre exemple, le nombre d’équipements moyen d’un français est en constante hausse : en moyenne, 8,9 équipements par personne en Europe occidentale contre 5,3 en 2016. 

La sobriété numérique est donc devenue un élément crucial et décisif dans la vie quotidienne car en passant d’un numérique instinctif et compulsif à un numérique conscient, réfléchi et responsable, notre consommation énergétique passerait à un niveau de 1,5% de croissance par an.

Qu’est-ce que la sobriété numérique ?

Le concept de sobriété numérique est plutôt vague. L’expression a tout de même été forgée en 2008 par l’association GreenIT pour désigner “une démarche qui consiste à concevoir des services et produits numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens” . Cette approche fait appel à un changement dans nos habitudes, notamment dans la manière de concevoir un produit ou un service. C’est ce qu’on appelle l'éco-conception de service / matériel”.

L'éco-conception des services numériques, une nouvelle approche qui allie l’environnement et le numérique 

Bien souvent, quand on parle de sobriété numérique ou encore d’éco-conception de service numérique, on pense "développement de service informatique". Cette notion est bien souvent à tort associée à un seul rôle “développeur” au sein de l’organisation.

Or, il s’agit d’une manière d’intégrer tout au long d’un processus de fabrication le pilotage et l’optimisation de la ressource consommée in fine en phase d’usage. C’est donc penser les usages et leurs impacts dès la conception.

En effet,  lorsqu’on construit un service, on définit des maquettes d’écrans, on décrit le parcours de l’utilisateur entre les différents écrans, on enrichit chaque écran avec du contenu… Durant cette étape, nous suivons une logique de design fonctionnel, graphique, ergonomique, animation, contenu etc. L’ensemble des acteurs en charge de ces parties sont donc sollicités pour ajouter leur pierre à l’édifice, avec le maître-mot : répondre au besoin utilisateur sans surqualité.

Une fois la conception réalisée, s'ensuit la phase de développement de la solution. Durant cette étape, on fait un lien avec la technique : le développement, l'architecture, le choix des solutions techniques, l’hébergement etc.  Il s’agit ici de trouver la meilleure façon de faire en ayant un référentiel de bonnes pratiques sur lequel se baser.

Il existe cependant un point important à intégrer dès la conception : la balance entre “besoin” et “performance”. En effet, il est important de contrôler  la consommation de ressources qui entraîneront les futurs impacts du service conçu en phase d’usage. Cette mise sous contrôle passe par la mesure de la consommation des ressources qui permet de matérialiser l’impact réel de nos choix et décisions pour ainsi piloter notre impact et ce de manière régulière. 

Tous concernés par la sobriété numérique

Toutes les parties prenantes d’un projet sont concernées par la démarche d’écoconception de services numériques et de sa mise en œuvre. Développeur, designer, chef de projet, architectes, décideur… Cela implique que chaque phase du projet de conception doit intégrer des critères d’écoconception. Pour que cela fonctionne, il est impératif que l’approche soit expliquée, partagée afin qu’elle puisse être complètement comprise et acceptée. 

Enfin, une démarche Green IT ne se limite pas à la mise en œuvre de bonnes pratiques de développement. C’est effectivement une étape primordiale mais qui reste insuffisante. En effet, un travail de fond est nécessaire sur les fonctionnalités, le design, les contenus, l’infrastructure, l’hébergement. C’est tout l’écosystème d’un service numérique qui doit être pris en considération.