Et si la performance d'une entreprise se mesurait à son degré d'adoption de la data

Les entreprises sont aujourd'hui soumises à de multiples impératifs : reporting extra-financier, performance économique, urgence de recrutement…

Pour y répondre, les compétences en matière d’analyse de données jouent désormais un rôle central. Rôle qui devrait être mieux appréhendé par les équipes dirigeantes.

Les chefs d’entreprises sont tiraillés de toute part par des exigences de reportings de plus en plus fortes. Ce phénomène jusqu’ici circonscrit à des secteurs très spécifiques, la finance en tête, se démocratise désormais avec notamment l’apparition de régulations internationales particulièrement contraignantes. Pour répondre à ces nouveaux objectifs, les comités de direction sont nombreux à faire appel à l’analyse de données. Une solution en apparence simple et efficace… À condition que les entreprises s’assurent que la prise de décision soit fondée sur des faits et des données fiables, occultant toute intuition ou intervention humaine.

En effet, implémenter une politique d’entreprise basée sur la donnée ne peut pas se faire sans l’implication directe des postes dirigeants. Malheureusement, c’est encore loin d’être le cas… Une récente étude du BCG révèle que seules 13% des entreprises avaient atteint le plus haut niveau de maturité vis-à-vis de la data en 2021. Si le chiffre peut sembler faible, il a néanmoins été multiplié par quatre par rapport à 2015. Un rapide coup d'œil sur les sites de recrutement indique d’ailleurs une nette augmentation du nombre d’acronymes techniques : CDO (Chief Data Officer), CAO (Chief Analytics Officers)... La dynamique est bonne, mais doit s’accompagner d’un état d’esprit nouveau, axé sur l’analytique.

L’éternel défi de la culture de la donnée

Prendre la décision stratégique d’axer son entreprise autour des données nécessite de repenser une grande majorité des processus internes et de bousculer les habitudes de chacun. La communication interne est la pierre angulaire de cette équation. Prenons un data analyst: sans mandat ni vraie ressource, celui-ci ne jouera pas son rôle et risque donc de devenir une ressource inutile.

L’option idéale voudrait donc que l’analyste devienne un “évangéliste”, capable de propager sa bonne parole au sein de l’entreprise. Pour ce faire, celui-ci doit également s’adapter à sa cible et associer ses solutions à des problématiques claires pour l’ensemble des collaborateurs. Ainsi, les équipes chargées de l’analyse de données s’assurent de la démocratisation de leurs valeurs auprès des métiers, principaux concernés.

Pour autant, la responsabilisation des métiers ne signifie pas que le rôle des dirigeants se limite à “allumer l’étincelle” de la culture data.

Les dirigeants doivent être les moteurs de cette transition

Les dirigeants ont un rôle fondamental à jouer dans la pérennisation de cette nouvelle politique. Ce sont eux qui pourront initier des campagnes de formation adaptées aux cibles et pertinentes en fonction des besoins de chacun. La mise en place d’une culture de la data en entreprise ne peut donc pas se faire de manière silotée. Elle nécessite de mettre en place un cercle vertueux, alimenté par les data analysts, capables de convaincre équipes métiers et équipes dirigeantes, ainsi que des formations internes fréquentes.

Ce nouveau paradigme, mettant au cœur des processus de nouvelles équipes, mènera automatiquement à l’implémentation de nouvelles habitudes. Mais cette routine peut vite être un frein à l’innovation. L’entreprise moderne doit donc être capable de faire preuve de capacité d’expérimentation, visant au développement continu des collaborateurs et – in fine - de nouvelles solutions analytiques. Et ainsi, à moyen terme, gagner en performance.