Comment les données peuvent-elles améliorer la résilience des entreprises dans le domaine de l'industrie manufacturière ?

Afin de faire face aux difficultés qui menacent les entreprises du secteur industriel, la résilience est l'une des clés de la réussite.

Au cours des dernières années, nous avons pu remarquer la naissance d’un fort intérêt autour de ce sujet dans un contexte où certaines entreprises faisaient face à de nombreuses instabilités. La résilience, qui est globalement la capacité qu’ont les entreprises à traverser des situations de fortes tensions, est aujourd’hui un élément important à considérer, au vu de la situation très instable qui s’annonce, notamment pour le secteur de la fabrication de biens. En effet, ce secteur a été frappé par de nombreuses crises ces dernières années et ne sera pas épargné dans les années à venir.

Un secteur très touché par les crises

Au cours de son histoire, le secteur manufacturier a traversé de nombreuses situations de crise. Quelles que soient les causes des crises économiques et financières, elles ont impacté le monde de la fabrication et ont engendré des ralentissements. La première crise mondiale de 1857 a entraîné la faillite de nombreuses entreprises du secteur ferroviaire américain tandis qu’à notre époque, les entreprises subissent les chocs des prix de l’énergie et la désorganisation des chaînes d’approvisionnement. Cependant, la fréquence de telles crises s’accélère nettement : alors que l’écart entre la première crise économique mondiale et la Grande Dépression était de 70 ans, celui qui sépare la crise asiatique de la crise économique et financière s’est réduit à 10 ans. Et avec la pandémie de COVID-19, les fabricants sont maintenant frappés par une nouvelle crise presque chaque année. Ces crises ont un impact considérable sur l’activité et la productivité des entreprises causant des ralentissements et même des faillites.

Comment faire preuve de résilience en exploitant la puissance des données ?

  1. Améliorer la position de sécurité de l’entreprise notamment en matière de sécurité OT (technologie d’exploitation)

Le paysage de la sécurité n’a jamais été aussi difficile. Selon le rapport mondial État de la sécurité 2022 de Splunk, 49 % des organisations déclarent avoir subi des violations de données au cours des deux dernières années, soit une augmentation de 39 % par rapport à l’année précédente. Les organisations font de plus en plus souvent face à des attaques sophistiquées accompagnées de demandes de rançon importantes. Pour compliquer les choses, la pénurie de talents dans le domaine de la sécurité est toujours prégnante.

L’industrie manufacturière est le secteur le plus ciblé par les cyberattaques. Les organisations industrielles s’attendent à une augmentation des cyberattaques ciblant les appareils connectés, et notamment les systèmes de contrôle traditionnels. Face à ces nouveaux défis, les autorités chargées d’encadrer les infrastructures critiques et les compagnies d’assurance prennent des mesures : les primes d’assurance augmentent considérablement pour les organisations qui ne renforcent pas leur posture de sécurité, et l’industrie automobile est désormais dans l’obligation de disposer d’un centre des opérations de sécurité des véhicules (VSOC) d’après la réglementation UNECE WP.29 / R155.

Ces défis poussent à la résilience et la modernisation de la sécurité. De nombreux fabricants cherchent à rationaliser leurs fournisseurs, investissent dans des outils de sécurité interopérables et implémentent des technologies d’automatisation et d’orchestration au sein de leurs environnements IT et OT.

2. Accélérer l’automatisation

L’automatisation sera le prochain facteur de différenciation, c’est le secret pour évoluer. Dans le secteur de la fabrication, trois domaines en particulier présentent un fort potentiel d’automatisation :

  • Relocalisation ou télétravail

Avec les récentes tendances à la démondialisation, et face aux débâcles des chaînes d’approvisionnement, de nombreux fabricants cherchent à relocaliser, c’est-à-dire à ramener leur production dans leur pays d’origine. Si ce mouvement peut sembler naturel, il entraîne des pressions financières considérables, en raison des coûts plus élevés dans leur pays d’origine.

L’automatisation et l’exploitation des données se sont avérées efficaces pour réduire l’impact financier de la relocalisation. Par exemple, il suffit ainsi à un directeur d’usine de parcourir rapidement une analyse automatisée du taux de rendement global (TRG) : il n’a plus à parcourir l’usine pour rassembler les données manuellement. Avec la pandémie de COVID-19, le télétravail a fait apparaître de nombreux scénarios d’automatisation de la visibilité en temps réel sur la performance des sites distants. Les déplacements coûteux sont devenus superflus.

  • Pénurie de travailleurs, incluant la main-d’œuvre non qualifiée

Toutes les économies ou presque confrontées à des défis démographiques sont en manque critique de travailleurs dans le secteur de la fabrication. Les travailleurs qualifiés ne sont simplement pas assez nombreux pour faire le travail, et l’on manque également de travailleurs non qualifiés prêts à se former.

Le réel accélérateur réside dans l’automatisation, particulièrement dans l’application du machine learning et de l’intelligence artificielle. Par exemple, l’automatisation des processus de réclamation de garanties peut être très avantageuse. C’est bien par nécessité, pour maintenir les opérations, que de nombreux emplois anciennement exercés par les humains finiront remplacés par l’automatisation.

  • Explosion des données combinée à la pénurie de talents, surtout dans le domaine de la sécurité

Les cyberattaques de plus en plus sophistiquées, dans le contexte d’une pénurie de talents en sécurité, obligent les fabricants à automatiser leurs opérations. Ils cherchent par exemple à enrichir les alertes basées sur les risques pour transformer un déluge d’alertes en un nombre réduit d’incidents. Pour résumer : compte tenu de l’explosion des données et les complexités qu’elle entraîne, les fabricants devront recourir davantage à l’automatisation pour rester dans la course.

3. Augmenter la visibilité de l’entreprise de bout en bout sur le processus de production, de chaine de valeur et de service

Les fabricants sont assis sur une mine d’or. D’après les estimations, 70 % des données du secteur manufacturier sont sous-exploitées.

Bien sûr, il existe des solutions axées sur les données pour les fonctions importantes comme la production, la chaîne de valeur et les processus de service, mais elles fonctionnent essentiellement pour des organisations isolées. Il manque un fil conducteur cohérent pour unir les données de toute l’organisation et offrir une visibilité de bout en bout, en particulier pour les processus critiques. De ce fait, de nombreuses organisations sont aux prises avec une myriade d’outils ponctuels qui fragmentent la supervision et la rendent particulièrement pénible.

Avec la poursuite du passage à une infrastructure multicloud ou hybride, les organisations rencontrent des difficultés grandissantes. La visibilité se réduit, les burn-outs se font plus fréquents.

La collecte des données, l’automatisation du traitement, le dépannage assisté et une visibilité de bout en bout peuvent simplifier la vie des fabricants. Voici quelques exemples concrets pour définir la finalité de l’expérience client :

  • Obtenir des informations sur les applications, en microservices ou monolithiques, avec entre autres le tracing distribué NoSample™ des applications cloud-native et la visibilité au niveau du code.
  • Améliorer les performances du cloud hybride avec une visibilité instantanée et des alertes en temps réel.
  • Garantir les performances des services en s’appuyant sur une visibilité complète, l’AIOps et des informations sur les incidents.
  • Identifier et corriger les problèmes rencontrés par les clients sur le web et le mobile grâce à une visibilité totale sur l’expérience de l’utilisateur final.