Emissions carbone du numérique : il est temps de briser les idées reçues

L'empreinte carbone du numérique pourrait tripler d'ici à 2050, il est donc urgent de déconstruire les idées reçues qui freinent la mis en place de stratégies efficaces de réduction des émissions.

En matière d’impact environnemental, tout le monde croit savoir. Pourtant, les chiffres et les tendances récentes montrent une réalité bien différente.

L’intelligence artificielle, un inéluctable fardeau écologique ?

On a désormais conscience que l’IA est extrêmement énergivore notamment dans les phases d’entrainement des modèles de langage (LLMs). Mais ce que l’on sait moins, c’est que pour concevoir des modèles plus sobres, il est essentiel de monitorer les ressources IT (hardware, services cloud, infrastructures) mobilisées, afin d’identifier les leviers les plus efficaces de réduction des émissions carbone. Que ce soit en deep learning traditionnel ou en IA générative, chaque phase mobilise une dizaine de paramètres sur lesquels il serait possible d’agir pour limiter l’impact énergétique et environnemental. Avec plus d’expériences et de benchmarks, il deviendra même bientôt possible d’avoir une première indication sur la meilleure mise en œuvre possible en fonction du type de modèle, du volume de données et du cas d’usage.

Datacenters et cloud : un impact sous-estimé

Longtemps, on a pensé que les terminaux (ordinateurs, smartphones, téléviseurs) représentaient la principale source d’émissions carbone du numérique. Si leur impact reste considérable (50% de l’empreinte carbone du secteur), les datacenters et le cloud affichent désormais une empreinte quasi identique (46%), selon les dernières données de l’Ademe.

Or, la croissance continue des services cloud (+10% d’émissions annuelles) remet en cause nos modèles d’évaluation. De nombreuses entreprises commencent à prendre conscience que l’opacité des infrastructures IT masque un impact bien plus élevé que prévu. Face à cela, il est impératif d’adopter des outils de mesure précis et d’intégrer l’empreinte carbone comme un KPI stratégique.

GreenOps : une approche nécessaire

De nombreuses entreprises privilégient actuellement une approche FinOps, centrée sur la réduction des coûts en matière de cloud computing. Elle se heurte néanmoins à une réalité organisationnelle : pour une majorité de développeurs et d’opérationnels, cet enjeu n’est pas prioritaire. En effet, ces professionnels sont avant tout évalués sur les performances des applications qu’ils développent, et non sur le coût des infrastructures, un KPI principalement suivi par les CTO (chief technology officer). La situation est d’autant plus complexe que de nombreux acteurs IT sont des prestataires externes au sein des grandes organisations. Dès lors, les incitations financières à l’optimisation des infrastructures restent limitées.

C’est pourquoi l’approche GreenOps centrée sur la KPI carbone apparaît comme une alternative bien plus efficace. Elle permet d’attribuer une empreinte carbone détaillée à chaque projet, chaque département et chaque décision IT. La réduction des émissions de CO2 devient alors une valeur partagée à tous les niveaux de la chaîne, ce qui favorise une adoption plus large et des actions de sobriété plus ambitieuses. En intégrant cet indicateur dans la gestion des projets IT, il devient possible de mobiliser l’ensemble des équipes autour d’une approche réellement responsable du numérique.

Le numérique ne sera durable que s’il intègre la KPI carbone. C’est pourquoi, les solutions de GreenOps doivent désormais être privilégiées par les entreprises. En leur permettant de calculer de façon ultra précise, de simuler et d’évaluer l’impact carbone de nouveaux projets IT, elles ont toutes les cartes en mains pour faire les bons choix, avant tout déploiement.