SAP ne veut pas d'un "super-champion IT" européen

SAP ne veut pas d'un "super-champion IT" européen Le géant des progiciels a rejeté toute idée de favoriser l'émergence d'un Airbus de l'IT en Europe. Un moyen pourtant mis en avant par des politiciens allemands pour contrer les géants américains.

Sur fond de scandale PRISM et des révélations concernant la mise sur écoute du téléphone portable de la chancelière Angela Merkel, plusieurs politiciens allemands ont soulevé des pistes pour contrer la domination américaine dans le domaine informatique et des réseaux. Pour eux, une lutte efficace contre les géants américains comme Microsoft, Google et Cisco doit passer par l'émergence d'un géant informatique européen, comparé pour l'occasion à un "Airbus IT". 

Une proposition qui a immédiatement fait sortir de ses gonds le co-CEO de SAP, premier éditeur de logiciels européen. "Une fusion entre plusieurs entreprises IT européennées dans le but de tracer une ligne entre eux et le reste du marché global ne fait aucun sens", a indiqué le patron de SAP à Reuters. "Une telle entreprise serait dès le départ vouée à l'échec."

En opposant cette fin de non recevoir, SAP entend affirmer son indépendance vis-à-vis des politiques, mais aussi sans doute ne pas froisser ses clients américains. Des organisations qui ont représenté en 2012 près de 38% de son chiffre d'affaires global, soit 6,1 milliards d'euros sur un total de 16,22 milliards.