Le démon des licenciements IT refait surface

Après une relative accalmie au printemps, les annonces de nouveaux licenciements dans le secteur informatique se sont multipliées. Fujitsu Services, Accenture et IBM sont sur le grill.

Après un début d'année placé sous le signe d'un climat délétère sur le marché de l'emploi (lire l'article du 16/01/2009), le macabre bal des licenciements a repris depuis quelques semaines.

C'est notamment de Grande-Bretagne qu'est venu le nouveau couperet. Ainsi, Fujitsu Services, cinquième plus grande SSII du pays avec un chiffre d'affaires de 3,5 milliards de dollars, a annoncé mettre à la porte 1 200 employés sur un total de 12 500.

Principale raison de cette charrette : une recette commerciale bien plus mauvaise que prévue. Sous le choc, la filiale du groupe nippon avait déjà accusé le coup en mai dernier lors de l'annulation d'un contrat de plus de 1 milliard d'euros avec le service de sécurité sociale britannique (NHS).

Ce plan de licenciements a par ailleurs été entériné peu de temps après l'annonce des derniers résultats trimestriels du groupe. Ceux-ci ayant fait ressortir une perte nette de 307 millions de dollars pour le deuxième trimestre 2009, contre un bénéfice de 344 millions de dollars sur la même période un an plus tôt.

Les licenciements chez IBM pour 2009 concerneraient non pas 5 000 mais plus de 9 000 personnes

Jusqu'à présent épargné, le cabinet de conseil en systèmes d'information Accenture est également touché par les licenciements. Son P-DG William D. Green, a annoncé qu'une réduction de la masse salariale devenait inévitable au titre de la préservation de la compétitivité.

Ainsi, le cabinet se sépare de 7% de sa population de cadres exécutifs (senior-executive), soit 336 personnes sur un total de 4 800. Une séparation qui aura tout de même un coût non négligeable dans les comptes de l'entreprise, puisqu'Accenture entend provisionner 247 millions de dollars au dernier trimestre 2009 pour l'exécuter.

Autre acteur, et non des moindres, a faire les frais de ce contexte de crise : IBM. La société aurait ainsi déjà procédé au licenciement de 9 308 employés en Amérique du Nord. Un chiffre largement supérieur aux 5 000 licenciements initialement prévus.

Selon Alliance IBM Communication of Workers, puissant syndicat de Big Blue, les coupes concerneraient les salariés de toutes branches et activités du groupe : services IT, hardware, marketing, ressources humaines, finance...

Parmi les autres leviers d'économie mis en place par la société pour faire face à la crise, on trouve l'accélération de la politique de délocalisation dans des régions à plus faibles coûts (comme l'Inde). Et ce, dans un contexte où plus de 70% des effectifs d'IBM sont installés en dehors des Etats-Unis. Difficile cependant de penser qu'il soit possible d'échapper à une crise lorsque cette dernière a des répercussions à l'échelle de la planète.