SSII : -2,5% pour le salaire des cadres expérimentés en 2008

La rémunération annuelle moyenne des nouveaux informaticiens recrutés en 2008 par les SSII a été de 35 000 euros. Si le niveau de rémunération des cadres juniors a grimpé de 6%, celui des seniors de moins de 10 ans d'expérience a reculé.

Dans sa dernière enquête baptisée "Les salaires à l'embauche 2009", l'Apec (Agence pour l'emploi des cadres) a réalisé un focus sur ceux pratiqués en SSII. Les indicateurs statistiques révélés soufflent le chaud et le froid en fonction du niveau de compétences des nouvelles recrues IT.  

Alors que le niveau de rémunération moyen à l'embauche en SSII toutes fonctions informatiques a augmenté sur 1 an de 1 000 euros, en passant de 34 à 35 000 euros bruts, lorsque l'on rentre dans le détail, tout le monde ne peut pas en dire autant.

Tout particulièrement les cadres expérimentés affichant au compteur entre 5 et 10 ans d'expérience qui représentent 35% de l'ensemble de la population d'informaticiens recrutés. Car pour eux, le niveau de salaire moyen annuel à l'embauche en 2008 a chuté de 2,5%, à 39 000 euros contre 40 000 euros 1 an plus tôt.

Mais ce ne sont pas les seuls à faire la soupe à la grimace. Les jeunes diplômés (31% des recrutements) ont également vu leurs salaires d'entrée gelés à la barre des 28 000 euros bruts annuels, soit exactement le même niveau que celui enregistré en 2007.

Les jeunes diplômés ont vu leurs salaires d'entrée gelés à la barre des 28 000 euros bruts annuels

Si les cadres juniors totalisant moins d'1 an d'expérience (20% des recrutements) s'en sortent mieux avec une hausse de 6% de leur rémunération à l'embauche soit 35 000 euros, ce sont les cadres très expérimentés (plus de 10 ans d'expérience) qui tirent leur épingle du jeu.

Alors que cette population ne représente que 13% du nombre total de recrutements, c'est aussi celle qui a vu son salaire à l'embauche véritablement exploser en 1 an. En 2008, il a bondi de 29% à 49 000 euros contre 38 000 euros en 2007.

Parmi les autres indicateurs présentés dans l'enquête de l'Apec : le niveau de rémunération moyen à l'embauche des femmes en SSII. Pour lui, le secteur informatique ne fait pas de miracle et caractérise une déformation qui se retrouve dans tous les autres. C'est-à-dire que le niveau de rémunération moyen des femmes à l'embauche est inférieur à celui des hommes, de près de 14%, soit 31 000 euros contre 36 000 euros pour ces derniers.

 
Comparaison entre les rémunérations annuelles fixes envisagées et effectivement versées par les SSII
  Fourchette planifiée (en euros) Fourchette réalisée (en euros) Différence
Source : Apec
Jeunes diplômés moins d'1 an expérience 33 000 28 000 -15,2%
Jeunes cadres de 1 à 5 ans d'expérience 36 000 34 000 -5,6%
Cadres expérimentés de 5 à 10 ans d'expérience 36 000 40 000 +11,1%
Cadres expérimentés de plus de 10 ans d'expérience 39 000 50 000 +28,2%

Concernant la rémunération des nouvelles recrues informatiques 2008, d'autres éléments variables viennent compléter leur salaire fixe. On retrouve principalement des primes (36%), de l'intéressement (29%), des téléphones portables (25%), de la participation (21%), de l'abondement au plan d'épargne entreprise (15%) ou encore au plan de retraite par capitalisation (14%).

Interrogées sur la conformité des salaires versés à leurs nouveaux collaborateurs par rapport à ce qu'elles envisageaient, les SSII estiment être restées dans les clous. Ainsi, 76% des salaries versés sont déclarés conformes à ceux initialement envisagés. Seuls 17% sont supérieurs et 7% ont finalement été inférieurs.

Afin d'expliquer les ajustements à la hausse des salaires à l'embauche versés, les SSII mettent plusieurs facteurs en avant dont une difficulté à trouver un bon profil ou un manque de candidatures (21%), une ancienneté autre que celle attendue (19%), un niveau de compétences différent (18%). Loin derrière viennent les arguments de l'alignement du salarié à la réalité du marché et de la prise en compte d'une négociation directe avec le candidat.

En revanche, aucune information n'est fournie pour mettre en lumière les baisses de salaires à l'embauche finalement effectuées. Peut être les prémisses de la crise ont-t-elle contraint les SSII à revoir à la hâte les niveaux de salaires escomptés ?