Google mobile-friendly : une opportunité pour les professionnels du web ?

L'Armageddon définit une bataille dont l'issue négative pourrait signifier la perte de la guerre. Le surnom de Mobilegeddon du dernier algorithme mobile-friendly de Google peut dès lors faire peur. Mais s'il était en fait une belle opportunité pour certains professionnels du web et certains sites ?

Depuis la première mise à jour de Google en décembre 2000, des dizaines d'autres ont suivi ; certaines vite oubliées (Buffy, Hummingbird...), d'autres violemment encore présentes dans les esprits (Panda, Pingouin...).

Sur le moment, personne n'a estimé que Panda et Pingouin étaient de formidables opportunités de développement. Or ils ont permis à des sociétés de prospérer en offrant leur prestations de contenus (sus au "thin content") et de levée de pénalité Google.

Dans la même veine, Google mobile-friendly me semble être une belle opportunité commerciale pour :

  • Les développeurs de sites Internet.
  • Les développeurs d'applications.
  • Tous les prestataires complémentaires (SEO, SEA, SMO...), notamment pour la promotion des applications.
 

1 - Une opportunité pour les développeurs de site Internet.

Quoi de plus facile que de démarcher un prospect au site non mobile friendly, peut-être déjà victime d'une baisse de trafic ?

Auparavant, une entreprise voyait peu d'intérêt à faire évoluer un site qui fonctionnait déjà bien et lui amenait le trafic nécessaire à son activité.

A partir du moment où son chiffre d'affaires est directement impacté, elle n'a pas d'autre choix que de réagir.



Trois outils pour faire un rapide diagnostic d'un site :

> Le test de comptabilité mobile de Google.
> Builtwith, qui permet d'en savoir plus sur la technologie utilisée par le site.
> SEMrush, pour estimer les positions d'un site dans le top 20 de Google.

A partir de ces outils, il est facile de poser un rapide diagnostic et d'être à l'aise lors d'un premier contact : "je vois que vous utilisez un thème Joomla non adapté aux mobiles et que vos positions sur les mots clés X et Y semblent décliner depuis la mise à jour de Google".

Le diagnostic comme la solution sont plus simples pour que Pingouin : la refonte du site lui permettra de retrouver ses positions... à condition de respecter les bonnes pratiques SEO, dont la mise en place d'une redirection 301 en cas de modification d'URL.

Lors du SMX 2013 de PARIS, un des conférenciers expliquait que la mise en place d'un site responsive avait un impact neutre voir légèrement négatif sur son trafic.

Curieusement, si 2013 était l'année du responsive design pour Mashable, c'est en 2015 que :

> Les recherches sur mobile dépassent les recherches desktop.
> L'algorithme de Google privilégie les sites adaptés aux mobiles.
> L'investissement en faveur d'un site mobile responsive est donc enfin rentabilisé, soit par un maintien de son trafic, soit par une baisse de celui de ses concurrents.

Mais si l'on qualifie cette update de Google mobile-friendly, on élude pour l'instant son côté app-friendly.

2 - Une opportunité pour les développeurs d'applications.

Lors de son annonce de sa future mise à jour le 16 février dernier, Google a non seulement présenté l'aspect mobile friendly de son algorithme mais aussi affirmé la prise en compte des applications installées par l'internaute dans ses recherches.

Vous le savez, à moins d'utiliser la navigation privée (et encore...), Google personnalise les résultats de ses recherches. Par exemple :
> Un parisien n'aura pas les mêmes résultats qu'un marseillais.
> Deux parisiens n'auront pas les mêmes résultats selon leurs contacts Google+.

Maintenant donc, nouvel enjeu, les internautes n'auront plus les mêmes résultats selon les applications installées sur leur appareil mobile.

Est-ce réellement un enjeu important ? Comment en tirer parti ?

Prenons comme exemple le secteur de l'immobilier.

Aux Etats-Unis, les 3 leaders, Zillow, Realtor et Trulia, mettent tous en avant leur application directement après la ligne de flottaison sur leur homepage.

Ces pure players réalisent des centaines de millions de chiffre d'affaires. On peut donc estimer qu'ils disposent d'un service marketing compétent et ont soigneusement pesé chaque élément de leur site.

Le leader français, Seloger.com, relègue son application en pre-footer, presque tout en bas de la page.
Si demain, l'application du n°2 ou du n°3 sont sur tous les appareils mobiles, quid de son référencement naturel et de ses positions dans Google ?

Deux challenges à relever pour les marketeurs :
> Faire télécharger l'application.
> ... et empêcher sa désinstallation !


Comment les sites US s'y prennent-ils ?
L'application de Trulia par exemple permet de voir les biens en vente à proximité, où que l'on se trouve.

Qui ne se demande pas en se promenant parfois ce qu'il y a à louer ou à vendre dans le secteur, quels sont les prix pratiqués ?

Une telle application est ludique, même lorsqu'on a trouvé l'appartement ou la maison qui convient. Et il y a de fortes chances qu'on la conserve sur son appareil mobile.

Ainsi donc, les professionnels du web qui planchaient sur le responsive depuis 2013, tout comme les développeurs d'application, devraient passer de très bonnes années à venir. N'est-ce pas l'algorithme de Google le plus profitable d'un point de vue business comme d'un point de vue expérience utilisateur ?