L’avenir du stockage en data centers passe par du 100% flash

La mémoire Flash commence à se généraliser. Il est fort à parier qu’elle devrait supplanter le stockage de niveau 1 et 2 dans de nombreux data centers en raison de la baisse du coût de cette technologie.

Les entreprises sont de plus en plus numériques et ouvrent la voie à une nouvelle ère du stockage axée sur la performance. 11 milliards de dollars, c’est le chiffre dépensé par les entreprises dans des supports de stockage Flash en 2014. La mémoire Flash commence ainsi à se généraliser et est « à la hausse » au sein du data center. Il est fort à parier qu’elle devrait supplanter le stockage de niveau 1 et 2 dans de nombreux data centers en raison de la baisse du coût de cette technologie.

Or, pour des raisons de facilité d’intégration et à cause de la nécessité d’intégrer les architectures existantes, les entreprises envisagent plutôt de s’orienter vers des baies hybrides, combinant SSD et disques durs, comme une solution viable. Je leur conseillerai de bien y réfléchir car, dans la plupart des cas, ce serait un mauvais choix.

En quoi les baies hybrides sont-elles moins optimales pour les data centers que les baies tout Flash ?

Dans un data center, les baies hybrides constituent un compromis coûteux et peu performant : d’un côté, si vous exploitez des systèmes employant à la fois des SSD et des disques durs, l’interaction des performances globales, en particulier les temps de latence, peuvent être imprévisibles. Cela aboutit à des pics de latences qui pénalisent les environnements virtualisés. De l’autre côté, les systèmes hybrides n’ont aucune capacité en matière de reprise après sinistre et de continuité d’activité, deux aspects qui sont pourtant cruciaux. De fait, on peut considérer que ces solutions doivent être « ponctuelles ».

En outre, il faut se rappeler que les SSD sont conçus pour émuler le comportement d’un disque dur au moyen de mémoire flash (de type NAND). Or les disques durs sont équipés d’un bras mécanique. Ce dernier ne leur permet d’effectuer qu’une seule opération de lecture ou d’écriture à un instant donné. Par conséquent, en intégrant des SSD dans votre solution, vous renoncez à un atout majeur de la mémoire flash pour tenter d’émuler une technologie vieille de 60 ans.

Alors ne vaut-il pas mieux opter pour une solution qui abandonne l’émulation de technologies obsolètes et n’introduit pas de freins artificiels et superflus ? La mémoire Flash est un support totalement différent des plateaux rotatifs, que ce soit pour ses techniques de lecture et d’écriture ou pour ses autres caractéristiques. La solution doit donc être optimisée en fonction de ces caractéristiques.

Quelles preuves avancer pour convaincre les entreprises de se tourner vers des solutions qui sont conçues à 100 %, tant au niveau matériel que logiciel, pour la Flash ?

Nous avons récemment réalisé des tests comparatifs d’une baie tout Flash par rapport à deux baies SSD et un système hybride SSD/disque dur. Les résultats de ces tests montrent clairement que les baies hybrides ne sont pas assez performantes pour le stockage primaire : en effet, le nombre d’opérations de lecture-écriture par seconde (IOPS), en performance soutenue, des autres solutions se situe entre 150 K et 200 K, contre 580 K pour la baie Flash, avec environ trois fois moins de transactions par seconde !

De plus, en termes de prix, quel que soit le critère testé (prix absolu, en fonction du nombre de transactions par seconde ou bien au gigaoctet), la baie Flash s’est classée systématiquement en tête dans nos tests, son coût par transaction étant jusqu’à 84% inférieur. Quand bien même d’autres fabricants produiraient des chiffres différents sur certains points, la tendance générale est indéniable : les SSD et les architectures hybrides ne peuvent pas soutenir la comparaison avec les avantages des baies Flash.

Quels sont les avantages majeurs du data center tout Flash ?

La mémoire Flash est quasiment sur un pied d’égalité avec les autres solutions en matière de coût, notamment grâce à des techniques plus efficaces de réduction des données, comme la compression et la déduplication, conjuguées à la chute des cours de la mémoire Flash. C’est plus particulièrement vrai lorsque le coût total d’exploitation (TCO) est mesuré en fonction du moindre coût d’utilisation de la mémoire Flash (besoins réduits d’alimentation en énergie, de refroidissement, d’espace, etc.) et de ses avantages sur le plan des dépenses d’investissements (possibilité de consolidation des data centers). Aussi, je dirai que la mémoire Flash est aussi plus compétitive car elle offre une bien meilleure expérience utilisateur.

Enfin, il est inéluctable que nous nous orientions vers le « data center tout Flash », même si cela prend un peu plus de temps que cela devrait. A tout le moins, toutes les données actives sont appelées à être stockées en mémoire Flash.

Rappelons cependant que toutes les baies Flash ne sont pas du même niveau. Au moment d’acquérir une solution Flash, je recommande d’être vigilent sur les performances ainsi que la cohérence des temps de latence et du nombre d’IOPS ou encore la présence d’un jeu complet de fonctions logicielles « à valeur ajoutée », telles que la compression en ligne et la déduplication avec contrôle granulaire à base de règles. Entre autre, l’efficacité des services de données, de la reprise après sinistre, de la réplication synchrone et asynchrone et des systèmes unifiés de gestion, est également un facteur majeur de différenciation, qui peut faire baisser substantiellement le coût global de votre solution.


Malgré leur nombreux avantages, les baies hybrides ne représentent qu’un compromis pour le data center. Le moment est venu de franchir le cap de se tourner vers des solutions plus optimisées. Les progrès en termes de prix, de performances, de fiabilité, de durabilité et de densité de stockage contribuent au développement de la baie tout Flash et font évoluer cette technologie au-delà de l’univers gourmand en performances des bases de données pour la destiner à des applications de stockage plus génériques. Aujourd’hui, la question du passage au « tout Flash » ne devrait plus en être une pour la majorité des entreprises.