Meilleur Sécurité, meilleur Business ?

La rupture de l'oléoduc "Pégasus" en Arkansas a entraîné le déversement d'énorme quantité de pétrole. S’est alors posée alors la question des capteurs et du traitement des données recueillies.

En 2013, on pouvait lire dans les journaux : les rues de Mayflower Arkansas inondées après la rupture de l'oléoduc qui traverse la ville… Des milliers de barils d’or noir se sont répandus  provenant de l’Oléoduc Trans-Alaska qui relie le Canada aux USA. L'État de l'Arkansas ouvrit une enquête pour déterminer les causes de la catastrophe de l’oléoduc "Pegasus", qui a été construit il y a environ 65 ans et qui mesure 1360 kilomètres de long. Ainsi, plus de 20.000 barils de pétrole mélangés avec l'eau utilisée lors de l’opération de nettoyage se sont déversés et ont été récupérés.

Plusieurs dizaines de maisons étaient évacuées et un impact non négligeable sur l’environnement a eu lieu. Cette pollution, qualifiée de "déversement majeur" par l'Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) intervenait alors qu'une controverse opposait les partisans et les adversaires de la construction de l'oléoduc Keystone XL.

Pourtant, ces oléoducs sont examinés régulièrement et l’utilisation de robots permet de collecter des données sur leur état pour identifier des fissures éventuelles qu’il faut ensuite exploiter.

Ces robots qui peuvent avoir une masse de presque deux tonnes sont équipés de nombreux capteurs qui peuvent déterminer l’épaisseur du conduit dans lesquels ils se déplacent mais aussi des fissures, la corrosion et d’autres effets qui peuvent endommager l’intégrité du conduit. Si un problème est détecté, les données peuvent en fournir la nature mais aussi l’endroit précis où le phénomène a été détecté et permettre l’intervention des équipes de maintenance. Les opérations qui consistent dans l’utilisation d’équipements pour inspecter ou nettoyer les oléoducs sont effectuées lorsque le flux de de produits est interrompu. Ces opérations sont appelées ‘Pigging’. Pig est le terme utilisé pour l’équipement et il devient ‘Smart Pig’ lorsqu’il est bardé de capteurs. Même si ces robots avaient remarqué de faibles fissures de nature à évoluer vers une fuite ou une rupture possible, il faut des mois pour exploiter ces données et le temps n’est pas toujours suffisant avant qu’une anomalie se transforme en catastrophe…

Les entreprises du Pétrole et du Gaz collectent depuis plusieurs années des quantités massives de données sur l’Hygiène la Sécurité la Sûreté et l’Environnement (HSSE). Mais combien de temps faut-il pour les exploiter ?

La réponse est entre des mois et des années…

Trop de données, pas assez de temps pour les exploiter…

De la réactivité à la proactivité : repenser la conformité 

Automatiser le traitement de ces données de masse (Big Data) est une option viable afin d’agréger une multitude de données structurées ou non structurées et de mettre en œuvre des algorithmes complexes à partir de ces informations.

Les Ingénieurs HSSE peuvent alors réaliser des analyses temps réel et transformer la vision HSSE d’un centre de coût en avantage opérationnel qui génère des revenus. Pouvoir localiser rapidement les permis nécessaires à l’exécution des travaux, générer des rapports d’incidents presque immédiatement, les corréler avec des incidents similaires pour effectuer des modèles d’incidentologie et  comprendre les informations qui permettent d’être en conformité avec les besoins légaux et les demandes opérationnelles. Posséder les données et les analyser est un avantage compétitif déterminant.

Mais cela nécessite de mettre les données au travail… Utiliser de nouvelles données mathématiques telles que les systèmes d’équations et les séries temporelles avec calculs de distances mais également des connaissances de physique des mouvements et de comportements. Bien sûr les statistiques sont toujours indispensables mais il en faut plus… 

L’analytique multi genre… C’est ainsi qu’on pourra faire évoluer les indicateurs de conformité. S’approcher de données de sécurité en quasi temps réel et passer d’un rapport HSSE édité mensuellement à des mesures disponibles en continu.