Les inconvénients du progrès technologique

Si chaque nouvelle avancée technologique apporte des bénéfices à l'entreprise, elle a l’inconvénient de faire croire que les problèmes disparaissent et que les risques d’interruption d’activité appartiennent au passé. La technologie ne doit pas faire oublier l’immuable nécessité de résilience face au risque.

Nouvelles technologies, nouveaux bénéfices

Les mainframes, la virtualisation, le cloud computing… Les grandes avancées technologiques s’annoncent toujours – et à juste raison – comme la solution à bien des problèmes qui pesaient jusque-là. Ces révolutions successives sont la promesse d’une informatique toujours plus facile à déployer et à utiliser, toujours plus accessible. Elles allègent les systèmes d’information et les rendent beaucoup plus agiles, tout en permettant aux utilisateurs de bénéficier de technologies toujours plus sophistiquées. 

La plus récente – le cloud – en est une nouvelle illustration, améliorant à la fois la productivité et le confort des utilisateurs, et la vie du DSI, pour lequel beaucoup de tracas disparaissent. Les mises à jour se font automatiquement et de manière quasiment indolore, n’interrompant plus – ou si peu – le travail des collaborateurs. Les migrations vers une nouvelle version d’un OS ou d’un logiciel métier stratégique ne sont plus les tâches autrefois tant redoutées des directeurs informatiques, engendrant immanquablement leur lot de dysfonctionnements, d’imprévus et de mécontentement des collaborateurs de l’entreprise.

Autant d’atouts qui pourraient faire croire que cette dernière avancée technologique majeure est la réponse tant attendue aux nombreux problèmes que doivent résoudre les DSI. À chaque fois, la tentation est grande de penser que, enfin, nous sommes libérés des pesanteurs technologiques tout en bénéficiant du meilleur de l’informatique.

Il ne faut toutefois pas oublier que chaque nouveauté technologique, même si elle résout les complexités et apporte de nombreux bénéfices aux utilisateurs, maintient invariablement la DSI face à une constante : il y a toujours des problèmes à résoudre et des incidents qui peuvent interrompre plus ou moins gravement l’activité de l’entreprise.

Nouvelles technologies, nouveaux problèmes

L’aspect séduisant des innovations ne doit pas faire oublier la réalité. Et cette réalité, c’est que des imprévus, des pannes et des dysfonctionnements auront toujours lieu. C’est une constante, quelle que soit la révolution technologique dont on parle.

Et cela sans oublier, bien sûr, les facteurs externes qui peuvent indirectement mettre à mal l’entreprise et paralyser ses activités. L’informatique peut parfaitement fonctionner, mais si une inondation ou un incendie survient, l’environnement de travail ne serait alors plus accessible ou opérationnel.

Avoir ses applications critiques dans le cloud est, pour beaucoup d’entreprises qui ont fait ce choix, un facteur de sérénité et de confiance. Et elles ont raison. Mais ce n’est pas parce qu’elles ont éteint leurs serveurs physiques pour adopter un cloud (public, privé ou hybride) qu’elles sont définitivement à l’abri d’un incident.

Aucune technologie n’est résiliente à 100%. En adoptant une nouvelle technologie, la DSI fait face à des problèmes d’une nature nouvelle. Et ce, d’autant plus lorsqu’elle se retrouve tributaire de la capacité de son fournisseur technologique à résoudre les situations exceptionnelles. Une telle position peut s’avérer particulièrement stressante, d’autant plus que la DSI n’a d’autre choix que d’attendre passivement, sans prise directe sur la gestion de l’incident – et sans forcément d’informations précises à fournir à la direction de son entreprise ou aux collaborateurs impactés.

Nouvelles technologies, nouvelle stratégie de reprise d’activité

Adopter une nouvelle technologie ne doit pas faire penser que l’on peut faire l’économie d’une stratégie de reprise d’activité. Ni que l’on peut se contenter de conserver ses processus existants. La stratégie et les procédures de secours doivent évoluer afin de s’adapter au nouvel environnement technologique. Pour le cloud, par exemple, la reprise d’activité peut ainsi être abordée et mise en place comme un service cloud à part entière – c’est le « Disaster Recovery as a Service » (DRaaS).

Pour être pleinement performante et efficace, la reprise d’activité doit s’appuyer sur un dispositif hybride, reposant à la fois sur le cloud et sur des installations physiques, comme par exemple des bureaux de secours.

Dans tous les cas, la DSI ne doit jamais oublier qu’une migration du S.I. dans un nouvel environnement technologique ne fait pas disparaitre les risques potentiels d’interruption d’activité. Comme pour chaque nouvelle technologie, elle doit réapprendre à faire de la reprise d’activité dans le nouvel environnement. C’est à cette condition que la nouveauté technologique sera réellement agile et résiliente, et apportera le meilleur d’elle-même.