Applications d’entreprise : nouvelles perspectives, panorama et enjeux

Jumeaux numériques, blockchain, automatisation et intelligence artificielle changeront la perception des entreprises elles-mêmes. Tour d'horizon.

Quels sont les nouveaux enjeux technologiques des industries ? L’intelligence artificielle, combinée à des capteurs de nouvelle génération, créera un nouveau type d’automatisation. La technologie des jumeaux numériques aidera les entreprises à repenser leurs activités en s’appuyant sur des simulations partagées sécurisant ainsi l’investissement et le développement des produits. Enfin, la blockchain se débarrassera de son image négative et jouera un rôle de catalyseur et non plus de technologie disruptive. Cette année et les prochaines seront marquées par de nouvelles perceptions et de nouvelles possibilités pour les industriels.

ENJEU #1:

IA ET IoT vont fusionner pour proposer un nouveau type d’automatisation

Ils sont partout. Mais ils sont en train de se transformer. Le fait est que les capteurs font aujourd’hui partie intégrante de notre quotidien, que ce soit dans la sphère professionnelle ou privée et ne sont plus unidirectionnels : ils peuvent désormais recevoir des instructions et les exécuter.

En 2019, les technologies de l’intelligence artificielle et des objets connectés commenceront à fusionner pour développer une nouvelle vague de processus métier autonomes. La tendance sous-jacente qui en émergera est que les entreprises les plus avancées et compétitives commenceront à explorer activement de nouveaux moyens de permettre à leurs terminaux, qu’ils soient reliés à leur système d’information ou à celui de leurs clients, d’être alimentés par des capacités autonomes reposant sur l’intelligence artificielle.

IA et IoT : l’arrivée d’un nouveau type d’automatisation

Fusionnées, l’IA et l’IoT créeront des fonctions automatisées fluides et proactives. Si vous pensez « robots » quand vous pensez « automatisation », détrompez-vous. Ce type d’automatisation sera rapide, réactif et bien plus agile que l’automatisation à programmation rigide actuel. Prenons l’exemple des véhicules autonomes. De nombreux constructeurs sont déjà à la conquête de ce marché. Vitesse, sécurité et fluidité de l’expérience de conduite automatisée vont au-delà de la robotique. S’appuyant le cloud et des algorithmes basés sur des données météorologiques et GPS en temps réel, équipés de capteurs embarqués, de caméras, ces véhicules de nouvelle génération sont l’exemple concret de prise de décisions et d’actions autonomes provenant de la fusion de l’IoT et de l’IA. Il n’est donc pas étonnant que le cabinet Gartner prédit que d’ici 2020, 10% des nouveaux véhicules auront une capacité de conduite autonome contre moins de 1% aujourd’hui.

Les premiers processus autonomes basés sur l’intelligence artificielle apparaissent dès cette année

Aujourd’hui, en entreprise, l’utilisation de l’intelligence artificielle s’arrête là où les actions doivent être prise. La technologie rassemble les données, les compare aux données historiques et suggère un changement éventuel de cap. Les premiers moteurs basés sur l’intelligence artificielle apparaissent et lèvent ce dernier obstacle afin d’améliorer considérablement l’efficacité métier et la productivité de l’entreprise de la même manière que les véhicules autonomes contribuent à réduire le nombre d’accidents et décès de la route.

Les opportunités d’amélioration de l’efficacité, de gain de temps et de baisse de coûts feront progresser les décisions métier automatisées par l’intelligence artificielle et l’Internet-of-Things. Gartner prédit que d’ici 2022, au moins 40% des nouveaux projets de développement d’applications intégreront l’intelligence artificielle. Nous pourrons rapidement voir les premiers exemples concrets et impactant de l’automatisation par l’IA et l’IoT, notamment dans les secteurs de la gestion des actifs d’entreprise (EAM) et de la gestion des services sur le terrain (FSM) où l’intelligence artificielle avancée, actuellement déployée principalement pour les services financiers, sera déployée.

L’automatisation des processus métiers et opérationnels permettra de les rendre plus complexes et plus rapides tout en réduisant les délais de prise de décision. Dans ce nouveau contexte, comment les entreprises pourront-elles garder le contrôle de cette vitesse et de cette complexité ? Comment sauront-elles quelle est la part de réalité professionnelle réelle dans la mesure où nombre de décisions pourront désormais être prise par des machines ?

Enjeu #2:

La technologie des jumeaux numériques ouvrira de nouvelles perspectives et permettra à de nombreuses entreprises d’avoir pour la première fois une vue réelle de métiers

Dans un environnement automatisé par l’IA et l’IoT, comment s’assurer que les décisions prises sont bien celles que l’on pense qu’elles sont ? Comment connaître précisément sa performance sur chaque marché, celle de chacune de ses business units et le lien avec sa supply chain ?

Les jumeaux numériques sont des simulations numériques de processus, de machines, de composants ou d’activités métiers complètes. Des grandes entreprises tels que General Electrics, Siemens ou encore Philips sont déjà en train de développer cette technologie pour concevoir et simuler, à grande échelle, par exemple des réseaux d’énergie ou encore des voitures électriques. Il est clair que les entreprises qui déploieront cette technologie auront un avantage compétitif de taille comparé à leurs concurrents.  Le développement de celle-ci se fera en deux étapes :

Etape 1: l’effet eureka

Imaginez avoir, pour la première fois, la capacité à voir ce que sont réellement vos activités métier avec une précision numérique ultra réelle de chaque détail. La technologie des jumeaux numériques révèle des panoramas, des possibilités et des perspectives exaltantes pour l’entreprise. Pour beaucoup, cette technologie met en lumière la différence entre le fonctionnement réel de l’entreprise et la manière dont elles pensent faire. Les jumeaux numériques fournissent également des informations sur le fonctionnement de l’entreprise dans le temps.

Etape 2: Simulation = action

Pour les directeurs financiers et les DSI, les jumeaux numériques réduisent significativement les risques grâce à des simulations permettant de sécuriser à la fois les investissements et le développement des produits. Il n’est donc pas surprenant que les analystes de Gartner prédisent que d’ici 2020 la moitié des grandes entreprises industrielles utilisera la technologie des jumeaux numériques, ce qui se traduira par une amélioration de leur efficacité de 10%. En 2019, nous verrons des industries à forte intensité d’actifs telles que le secteur des énergies et des industries en forte mutation à l’instar de la supply chain, utiliser davantage les jumeaux numériques.

Actuellement, certaines solutions de gestion d’entreprise permettent déjà le jumelage numérique de manière extrêmement sophistiquée avec de puissantes fonctionnalités pour la cartographie, la surveillance et la gestion des activités. A partir de cette année, celles-ci seront de plus en plus nombreuses tout comme les cas concrets d’applications.

Mais dans un scénario industriel dans lequel les simulations prolifèrent, souvent entre les entreprises, continents et systèmes, comment les entreprises sauront-elles définitivement toute la vérité quant au statut et historique d’un système ou d’un composant ?

Enjeu #3:

La perception populaire de la blockchain changera significativement en 2019 avec la prise de conscience qu’il ne s’agit pas d’une technologie disruptive mais d’un levier fondamental.

20 ans plus tôt, les entreprises auraient-elles pu croire un jour qu’elles stockeraient toutes leurs données financières, clients et métier sur les mêmes serveurs que leurs concurrents et dans le cloud ? Il en va de même pour internet qui, à l’origine, a été développé par l’armée américaines au début des années 1960. Nombreux sont les exemples de technologies transformatives développées pour une activité de niche et qui finalement révolutionne notre quotidien. C’est également le cas avec la blockchain.

Les bénéfices de l’utilisation de cette technologie ont déjà été éprouvées depuis plusieurs années mais depuis cette année 2019, davantage d’entreprises s’y intéressent à mesure que la vision que nous avons de la blockchain évolue. Car c’est principalement en raison de cette perception que l’adoption de la blockchain n’est pas encore généralisée.

Blockchain : Technologie aussi réelle que nécessaire

La blockchain est déjà plus déployée que ce que l’on peut croire notamment dans le secteur de la finance et de banque qui représente un tiers de la totalité des activités traitées via la blockchain. Il y a notamment eu, en 2018, de nombreux exemples de banque qui ont décentralisées certaines activités dans la blockchain.

D’autres secteurs déploient également la blockchain. L’aviation en est un parfait exemple. Mais des secteurs auxquels on penserait moins également comme l’industrie agro-alimentaire qui est depuis longtemps dans une démarche d’amélioration de la traçabilité des produits. En décembre 2017, des multinationales comme IBM, Walmart ou encore le distributeur JD.com ont lancé le réseau Blockchain Food Safety Alliance pour renforcer le suivi et la sécurité des produits alimentaires en Chine. En septembre 2018, le groupe Walmart annonce que tous ses fournisseurs de légumes verts pour ses chaines Sam’s et Walmart doivent enregistrer d’ici les 12 prochains mois leurs données dans sa nouvelle solution blockchain de sécurité alimentaire.

Dans le secteur de la supply chain, la blockchain présente de grandes promesses. Des groupes chinois l’ont bel et bien compris et s’appuient déjà sur cette technologie dont les premières applications sont éprouvées depuis 2013. Aujourd’hui, nous assistons à une hausse croissante de projets blockchain réussi. Bien que l’adoption générale n’aura lieu qu’entre 2020 et 2021, 2019 sera une année charnière où les entreprises comprendront les enjeux et la véritable nature de la blockchain.

A mesure que nous nous dirigeons vers des technologies et scénarios tels que ceux décrits ci-dessus (automatisation de l’intelligence artificielle et de l’Internet-of-Things, la blockchain sera de moins en moins disruptive et jouera de plus en plus un rôle de catalyseur essentiel. A partir de cette année, la technologie se détachera de son objet initial – lutter contre les cryptomonnaies dérégulées et douteuses – pour être de plus en plus adoptée par tous les secteurs de l’économie attirés par le fait qu’il s’agit d’un outil solide et permettant une fiabilité totale. Dans nos marchés en constante évolution de processus automatisées et de modèles simulés, la blockchain apportera une réelle et incontestable valeur ajoutée.