La programmation low code, l’alternative au Shadow IT

Des solutions alternatives au shadow IT se font jour du côté de la programmation. Appelé conception low code, il s’agit de mettre à la disposition des métiers des outils intuitifs pour élaborer eux-mêmes leurs applications.

Au cours des deux dernières décennies, les travailleurs ont par leur pratique quotidienne considérablement élevé leur maîtrise de l’outil informatique, tout comme leurs attentes. Le shadow IT, qui désigne des systèmes d’informations (SI) et de communication réalisés et mis en œuvre au sein d'organisations sans approbation de la DSI, est donc autant une menace pour l’intégrité des SI qu’une réponse au besoin d’adaptation et de flexibilité des métiers. Un mal nécessaire donc ?  Pas sûr.

Des solutions alternatives au shadow IT se font jour du côté de la programmation. Appelé conception low code, il s’agit de mettre à la disposition des métiers des outils intuitifs pour élaborer eux-mêmes leurs applications. 

Le Shadow IT, une fausse bonne idée

Applications en ligne de gestion de la relation client pour les commerciaux, patchs et applications spécifiques pour l’administration des bases de données non-conçus par l’éditeur, tableurs externes pour les services RH avec leurs propres bases de données… peu d’entreprises sont épargnées par le phénomène. Avec pour conséquence, de sérieuses questions d’intégrité pour les bases de données, des risques accrues de pertes de données et des vulnérabilités en matière de sécurité qui peuvent donner des sueurs froides à n’importe quel DSI. Toutefois, un fait reste indéniable, le shadow IT a trouvé sa place dans les organisations parce qu’il répond d’abord à un besoin.

Les métiers sont bien évidemment les plus qualifiés pour identifier leurs besoins. Imaginons un processus courant tel que la location de matériel dans une entreprise de BTP - la pratique est largement répandue dans cette activité depuis plusieurs années – et l’offre tout comme le nombre d’acteurs y sont pléthorique. Cependant, lorsque vient le moment de choisir le prestataire, un nombre élevé de paramètres vient singulièrement compliquer la donne. Analyse de risques, prix, disponibilité, conditions de livraison, historique et qualité de la relation avec tel ou tel loueur… la liste des critères à éplucher pour arriver au bon choix peut, pour les services de la supply chain, tourner à l’épreuve de force.

Pourtant au niveau conceptuel, l’accroissement des fonctions pour déterminer le meilleur choix est informatiquement assez simple. Mais générer un processus IT exige de longues heures de préparation et allonge les délais de livraison, ce qui peut amener les employés les plus impatient à mettre en place un shadow IT.

Le low code, la conception utile à la portée de tous

Pour contourner ce problème, les éditeurs de plateformes d’administration en ligne, qui s’appuient sur une base de données unique à toute l’entreprise, ont imaginé de nouveaux outils de conception logicielle. Ces outils, appelés low code, proposent des environnements de conception intuitifs et relativement faciles à prendre en main. Par analogie, on peut faire un parallèle avec le niveau requis pour exécuter une macro dans un logiciel de bureautique ou pour jouer avec des outils d’apprentissage de la conception tels que Scratch. Par un système de fonctions présentées sous formes d’icônes graphiques, les diverses opérations s’ordonnancent par glisser-déposer, les options sont définies par des formulaires et des menus déroulants. Des opérations à la portée d’un salarié d’un métier qui font de lui aujourd’hui un créateur d’applications en puissance. 

Dans notre exemple de location de matériel dans une entreprise de BTP, une application low code répondrait parfaitement aux besoins du service, elle a été lancée en un temps record et en parfaite conformité avec l’environnement IT de la société. Mieux encore pour notre service de supply chain, non seulement la location de matériel s’en trouve drastiquement fluidifiée et sécurisée, mais cette nouvelle application est aussi accessible à tous les autres métiers via la plateforme. Ainsi, le chef de chantier pourra lui-même renseigner ses besoins de matériel et la supply chain n’aura plus qu’à valider le choix et procéder à l’établissement du contrat de location.

Un exemple qui montre combien le low code devrait s’imposer rapidement dans les entreprises. Il libère les métiers, il rassure les DSI et il assèche à la source la raison d’être du shadow IT. Enfin, en ce qu’il favorise l’émergence de nouveaux processus, il répond parfaitement aux objectifs de la transformation numérique : créer de nouveaux services au plus près du client et des acteurs, et contribuer à l’émergence de l’entreprise de demain, agile, sûre et efficace.