La révolution silencieuse des SIRH 2.0 : les bonnes feuilles Christian Sanchez (LVMH) : Des SIRH pour "donner une nouvelle dimension à la valorisation des compétences"

Christian Sanchez, directeur du développement social du groupe LVMH, a répondu aux questions de Jean-Marc Satta, l'auteur de "La révolution silencieuse des SIRH 2.0.

Jean-Marc Satta. "Quel est l'impact des serviciels Internet RH sur la gestion des compétences ?

Christian Sanchez (Directeur du développement social du groupe LVMH) : Avec les SIRH, on va donner encore plus de contenu à la détection et à la gestion des talents. Même si ces démarches existent de longue date - les entretiens ne datent pas d'hier, et toutes les grandes entreprises ont déjà mis en place, des revues de performance ou de compétence – on n'avait pas encore des outils à la hauteur de nos ambitions.

Bientôt, on pourra intégrer les revues de performance ou de compétences à des systèmes globaux. Par ailleurs, lorsque l'on doit gérer 15 000 cadres, il n'y a pas mieux que des bases de données pour repérer ceux qui sont en attente d'évolution.  Dans ce contexte, les tableaux Excel ont montré leurs limites depuis longtemps. On peut maintenant envisager des systèmes d'extraction d'une toute autre ampleur.

La fonction RH accroît-elle sa productivité ?

Alors que les cycles se raccourcissent, la RH doit devenir plus performante dans l'analyse des profils : détecter les envies d'évolution de plus en plus tôt, repérer les hauts potentiels, et les points forts des uns et des autres, cadres ou employés.

Un outil SaaS permet de faire le tri, de réaliser des extractions infiniment plus performantes. Il nous arrivait de faire des revues annuelles de compétences sans avoir la possibilité de les exploiter en proportion des informations demandées, de mettre en place des "People review" sans donner la possibilité au collaborateur de voir une suite opérationnelle convaincante réservée à ses propos ou à ses attentes. L'apparition des systèmes d'information modernes, souples et "customisables" donne une nouvelle dimension à la valorisation des compétences.

...et donc répondre à une exigence de rentabilité ?

Dès lors que le problème social devient moins crucial et que les process administratifs se normalisent, l'attente des CODIR (comité de direction, NDLR) se porte clairement sur le recrutement et la rétention. Le SaaS permet de mieux développer le "Retention Risk" associé aux principaux collaborateurs. Le risque de départ est donc désormais pondéré et centralisé... et donc mieux anticipé."