Team Partners Group ne cache plus ses difficultés
Pour expliquer la suspension de sa cotation il y a quelques jours, la SSII évoque une trésorerie tendue, une augmentation de capital non réalisée, ainsi que des difficultés persistantes de certaines filiales.
C'est un communiqué laconique mais sans équivoque qui a mis en lumière toutes les difficultés que traverse aujourd'hui la SSII française. Team Partners Group y annonce la suspension de la cotation de ses actions. Ses justifications font apparaître une situation inquiétante, déjà perceptible dans ses dernières actualités.
Travaillant essentiellement avec des grands comptes, la SSII, créée en 1990, tire plus de la moitié de ses revenus de ses activités dédiées à la gestion de la relation clients. Elle emploie 2 000 ingénieurs pour 15 agences hexagonales.
Dettes, déficits et fusions difficiles
Les derniers résultats financiers annuels de la SSII n'auguraient déjà rien de bon. 20 millions d'euros de déficit en 2008, et 6,5 en 2009. L'année dernière, la SSII enregistre une perte nette de 14,1 millions d'euros. Le chiffre d'affaires s'inscrit aussi dans une tendance baissière, passant de 130 millions d'euros en 2008 à 107 en 2009. Au premier semestre 2010, il s'élève à 50,3 millions d'euros, soit une baisse de 9,2% par rapport à 2009.
"Des restructurations plus importantes qu'initialement prévues", Team Partners Group
En publiant ces derniers résultats annuels, la société avouait déjà être "pénalisée par des dettes historiques", notamment consécutives à deux rachats de SSII.
En 2005, le groupe a en effet racheté CGBI, qui sortait d'un plan de continuation d'activité. Il avait acquis, l'année suivante, une société plus grosse que lui : Datem. Cette dernière, spécialisée dans le CRM et réalisant les deux-tiers de son chiffres d'affaires (plus de 60 millions d'euros) dans la presse, connaissait aussi des difficultés. Un nouveau P-DG, Mohamed Bouighamedane, arrivé en 2008, avait dû profondément restructurer Datem après avoir levé 13 millions d'euros.
Ajouté à "l'environnement économique très dégradé de 2009", la société s'était engagée dans "des restructurations plus importantes qu'initialement prévues en 2008". Toujours en cause : "les difficultés persistantes de certaines filiales de l'ex-groupe Datem".
Perspectives
La SSII songeait alors à lancer une "augmentation de capital, d'un montant de 5 millions d'euros", ainsi qu'à la vente de son site de Criquebeuf sur Seine. Aucune de ses opérations, qui auraient pu améliorer les comptes, n'a pour l'instant pu être réalisée. De plus pendant l'été, le PDG Mohamed Bouighamedane, a été revoqué "pour divergences stratégiques". Il est remplacé par l'ex-directeur général délégué Denis Marsault.
L'annonce de la suspension de la cotation contenait cependant une lueur d'espoir, le groupe constatant "une tendance à l'amélioration dans les performances depuis le début du mois de juillet ". Contacté par le JDN Solutions, le DAF Hervé Pagazani, ne voulait pas en dire plus. Un communiqué précisera prochainement "les décisions qui seront prises pour faire face à la situation actuelle".