Les géants des services et du conseil IT à l'heure du Cloud

Acteurs globaux des services et du conseil mais aussi de l'externalisation des processus métiers affûtent leur stratégie Cloud. Enjeux financiers et gains métiers motivent autant les fournisseurs que les clients.

Ancrés dans le paysage du Cloud Computing au travers du SaaS, les éditeurs de logiciels font désormais et de moins en moins cavaliers seuls. SSII et cabinets de conseils informatiques autant que les spécialistes du BPO comme Accenture, Atos Origin ou encore Capgemini et Infosys affûtent leurs stratégies Cloud.

En 2008 déjà, Capgemini avait ainsi signé un partenariat avec Amazon pour renforcer son offre d'infogérance dans le Cloud. Son objectif : la mise à disposition d'un centre d'excellence reposant sur des compétences géographiques variées (Amérique du Nord, Europe et Inde) pour fournir des prestations de conseil et de services de développement, de migration et de sauvegarde basées sur les services Cloud d'Amazon, AWS.

Un axe stratégique qu'il a poursuivi deux ans plus tard en faisant l'acquisition d'IBX spécialisée dans les solutions d'achats en ligne dont les solutions ont depuis été intégrées à son offre de sourcing et d'approvisionnement en mode SaaS. Et qui a également donné des idées à certains de ses compétiteurs, dont Accenture.

"Les domaines du BPO qui s'ouvrent au Cloud ne sont plus seulement ceux des processus back office" (Jean-Pierre Bokobza - Accenture)

Ce dernier a en effet racheté pour près de 40 millions de dollars en octobre de la même année les activités services d'Ariba, spécialisée dans les services en ligne d'approvisionnement qui ressort comme l'activité BPO la plus développée et mature au côté de la gestion comptable, des achats et des processus RH.

"Nous accompagnons Ariba dans le transfert de leurs actifs vers le Cloud pour répondre à une demande clients de plus en plus forte et la même chose se produit avec SAP qui migre ses applications vers le Cloud. Il n'y a donc aucune raison pour que l'on n'opère pas pour le compte de clients finaux des systèmes SAP dans le Cloud", fait savoir Jean-Pierre Bokobza, responsable des activités BPO d'Accenture en Europe.

Et le directeur d'Accenture de préciser : "Les domaines du BPO qui s'ouvrent au Cloud ne sont plus seulement ceux liés à des processus back office à faible valeur ajoutée mais concerne aussi des applications middle office dans le domaine des achats, de la recherche fournisseurs, et front office pour répondre à des besoins métiers ciblés tel que le marketing, l'engineering ou encore la pharmacovigilance."

Atos Origin et Infosys jettent également leurs forces dans la bataille du cloud

D'autres acteurs informatiques se sont également engouffrés dans la brèche. C'est le cas par exemple d'Atos Origin qui vient de propulser dans le Cloud ses services de gestion en tests et recettes, en s'appuyant notamment sur la plate-forme Rational Jazz d'IBM, ou encore d'Infosys. La SSII indienne qui est bien déterminé à réaliser plus de la moitié de sa charge de travail pour des projets et services dans le domaine du Cloud Computing.

Pour se donner le moyen de ses ambitions, Infosys a d'ailleurs commencé à migrer ses plates-formes de services dans le Cloud, en particulier son application de gestion dédiée aux banques, Finacle Lite en n'oubliant sa disponibilité en mobilité (smartphones, tablettes tactiles...).

Le Cloud, dont les atouts ne sont désormais un secret pour personne au travers de la réduction des coûts d'infrastructures matérielles et réseaux mais aussi des économies de gestion, apparaît donc pour les acteurs des services IT et du conseil comme un important débouché. Mais attention au retour de bâton qui, dans certains cas, pourrait bien faire mal.

"Les services Cloud d'approvisionnement sont immatures et vecteurs de dangers potentiels pour l'entreprise. Le battage médiatique autour des services Cloud a autant accru l'intérêt que la prudence des DSI qui doivent déterminer dans quelle mesure ces derniers peuvent apporter des bénéfices valables", a prévenu dans une récente note Frank Ridder, vice-président de la recherche au sein du Gartner.