Solutions d'e-commerce : IBM veut concurrencer eBay
Smarter Commerce constitue la pierre angulaire de la stratégie d'e-commerce de Big Blue. Un produit pour lequel le groupe met en place un co-développement en Chine.
Les entreprises américaines sont friandes de commerce en ligne. En 2010, les 500 plus importantes du secteur de la distribution ont généré un joli pactole de 150 milliards de dollars, en progression de 18% sur un an selon un des derniers rapport du Gartner.
Dans ce contexte de crise, les secteurs à afficher de tels taux de croissance étant rares, les fournisseurs de solutions mettent les bouchées doubles pour séduire les entreprises. Et tenter d'aspirer une part de leurs investissements en matière d'e-commerce.
C'est notamment le cas d'IBM qui a réussi à mettre Marks & Spencer dans son escarcelle en l'équipant de deux modules clés issus de son offre Smarter Commerce : Sterling Order Management et Websphere Commerce. Lancée en mars dernier, cette dernière est articulée autour d'un ensemble de briques existantes, fruits aussi bien d'acquisitions que de développements internes.
Smarter Commerce, un bon moyen de couper l'herbe sous les pieds à Oracle et eBay ?
"Smarter Commerce est plus qu'une simple solution de commerce en ligne mais constitue tout un ensemble de produits et de services comprenant un moteur d'e-commerce, des fonctions d'optimisation de la chaine logistique, de gestion des ventes en multicanal, de marketing et d'analytique Web", indique Pascal Gaussen, directeur du secteur distribution Europe du Sud chez IBM
Car l'objectif est simple : couper l'herbe sous le pied en termes d'innovation à ses compétiteurs historiques (Oracle, Hybris...) mais aussi à de nouveaux entrants comme eBay qui s'est positionné sur ce marché par le biais d'une double acquisition (GSI Commerce et Magento). Pour cela, IBM a souhaité donner une autre consistance à son offre historique, Websphere Commerce.
Alors qu'il devient de plus en plus difficile de se démarquer d'un point de vue fonctionnel (gestion des achats, multi-marques, multi-pays...), Big Blue a opté pour un renforcement horizontal de son offre avec de nouveaux modules clés issus de ses récentes acquisitions.
En particulier dans les domaines de la gestion des achats (Sterling Commerce), de la gestion des règles métier (Ilog), des campagnes marketing (Unica) et de l'analytique Web (Coremetrics). Des rachats qui ont dépassé les 2,5 milliards de dollars mais le jeu en vaut bien la chandelle d'après IBM qui évalue le marché des solutions d'e-commerce à près de 20 milliards par an.
Plus de 1 000 personnes mobilisées sur les solutions et services d'e-commerce d'IBM dont 250 en Chine
"En annonçant vouloir générer grâce à ses ventes en ligne 15% de son chiffre d'affaires d'ici 3 ans, Zara montre bien que l'on est entré dans une nouvelle dimension avec un besoin pour les entreprises du secteur d'e-commerce de réarchitecturer leur moteur e-commerce", explique Pascal Gaussen.
Bien conscient de ces nouveaux enjeux et du potentiel en termes de chiffre d'affaires, IBM n'a d'ailleurs pas manqué de renforcer ses efforts en matière de R&D. Et se rapprocher des zones géographiques porteuses, telle que la Chine, en se liant avec un partenaire local, Suning Appliance, pour co-développer des solutions d'e-commerce.
"Un peu plus de 1 000 collaborateurs sont mobilisés dans le monde et travaillent à développer nos offres de solutions et de services d'e-commerce dont un peu plus de 250 en Chine pour s'occuper de développements spécifiques liés à Websphere Commerce", indique Pascal Gaussen. Une force de frappe sur laquelle IBM compte bien s'appuyer pour maintenir son rang de numéro 1 sur le marché des solutions e-commerce.