Réinventer la formation continue en informatique pour lutter contre la pénurie de candidats
Face à la tension du marché de l'emploi dans le secteur IT, la mise en place d'une nouvelle stratégie de formation aux métiers du numérique s'impose. Une stratégie axée sur des programmes de formation continue intensifs, accessibles et professionnalisants.
A la veille d’échéances électorales majeures et de propositions en tous genres, le chômage reste au centre des préoccupations des Français. A regarder de plus près le marché de l’emploi et son évolution à venir, il existe aujourd’hui des possibilités de répondre à une partie du problème et créer rapidement de l’emploi.D’abord, il n’y a pas un marché de l’emploi mais plusieurs marchés de l’emploi. Si on agrège l’ensemble, le marché est chaotique, crée peu ou pas d’emplois, en tout cas, pas suffisamment pour faire baisser de manière significative le taux de chômage. Vivre dans un monde avec un tel taux de chômage n’est pas satisfaisant.
Mais l’inverse est également vrai : certains marchés sont à des niveaux de tension très forts, qui ne sont pas non plus satisfaisants. C’est le cas pour le secteur du numérique au sens large. Community manager, responsable SEO, spécialiste Big Data, développeur d’applications mobiles, Développeur full-stack, Lead developpeur, Développeur Java JEE, Traffic Manager, Architecte Cloud, Intégrateur… sont autant de profils qui donnent du fil à retordre à tous les cabinets de recrutement et à tous les jeunes entrepreneurs.
Une étude récente publiée par l’APEC indique que 79% des recrutements sont difficiles à réaliser dans l’IT, contre 68% un an plus tôt. Explication : très peu de candidats alors que ces profils sont souvent au cœur de la stratégie des entreprises du numérique. D’où une siliconisation du marché : une fidélisation qui s’effrite, des salaires qui s’envolent – si tant est que les personnes daignent prendre un CDI, mais là encore, c’est une autre histoire… - et qui peuvent mettre en péril des entreprises qui démarrent. Ou alors, prendre des personnes qui ne sont pas au niveau. Certes, comparaison n’est pas raison, mais la vie d’un entrepreneur du secteur de la tech n’est pas un long fleuve tranquille.
Dans le numérique, un taux de chômage négatifSur le secteur du numérique au sens large, le constat est donc simple : nous avons un taux de chômage négatif, dans le sens où le nombre d’offres est beaucoup plus important que le nombre de candidats disponibles. Et ce n’est pas pour s’arranger, puisque toutes les études montrent que le numérique va prendre de plus en plus de place dans notre quotidien. Il s’agit d’une tendance lourde, de fond : le nombre d’offres va aller crescendo. Il suffit, pour s’en convaincre, de se rappeler que la France est très en retard sur le numérique, en particulier sur la présence sur Internet : le dernier baromètre Opinionway-Priceminister-LaPoste, datant d’octobre 2014 indique que 58% seulement des entreprises françaises sont présentes sur Internet* et que ce chiffre monte à 75% pour les TPE de moins de 10 salariés.
Parallèlement, mais l’un est la conséquence de l’autre, de nombreux métiers sont menacer à terme par l’irruption, dans tous les secteurs, du numérique et des transformations inhérentes. Cette logique est actuellement déjà à l’œuvre dans certains secteurs (hôtellerie, finance, transport...). Si ces transformations ne sont pas nouvelles, chaque révolution technologique amène avec elle son lot de « destruction créative », la nouveauté vient plutôt de son caractère universel et de la rapidité avec laquelle elle impose ses effets.
La question devient dès lors la suivante : comment faire pour permettre la transformation d’une menace en opportunité ? Car, dans le même temps que le nombre d’offres d’emplois va continuer à croître dans le numérique, l’industrialisation du numérique va aussi conduire à une industrialisation, voire à une forme de banalisation de ces mêmes emplois.
Des cycles courts de formation aux métiers du numérique qui conduisent à l’emploi
Une des réponses, efficace et éprouvée, consiste à permettre au plus grand nombre de se former rapidement à ces métiers, avec des programmes de formation continue intensifs, accessibles et qui conduisent à un emploi.
Ces programmes de formation sont disponibles dans de nombreuses écoles ou des plateformes en ligne : 3W Academy, Codeacademy, Le Wagon ou encore Simplon. L’intérêt de ces formations est une réponse concrète aux paradoxes de l’emploi dans le numérique.
Le premier paradoxe, c’est que nous n’avons pas en France suffisamment de professionnels pour faire face à ce besoin alors que les compétences techniques nécessaires pour former des professionnels au développement web peuvent être acquises en quelques mois seulement. La raison principale de cette carence en professionnels du web : notre système de formation adore les formations longues. Les formations courtes étant souvent considérées, à tort, comme dévalorisantes.
Le deuxième paradoxe, c’est que les professionnels du numérique ne peuvent plus se contenter d’une formation initiale. Les technologies évoluent tellement rapidement qu’il faut en permanence se mettre à jour et continuer à se former au quotidien : il faut donc apprendre à apprendre, en sachant tirer parti des ressources digitales disponibles sur le web mais surtout en faisant partie d’une communauté de développeurs où les valeurs de solidarité et d’entraide sont omniprésentes.
Car contrairement à l’ancien système élitiste capable de produire des « savants omniscients » et arrogants, le monde du numérique fonctionne uniquement de manière collective et informelle.
Enfin, il est étonnant de constater que l’on trouve dans ces formations des personnes de tous âges et de tous les milieux sociaux, tous venus pour démarrer une nouvelle vie professionnelle porteuse d’avenir et de plus de liberté : étonnant de voir se côtoyer des enseignants de plus de 50 ans, des fonctionnaires, des exclus des banlieues, des collégiens ou bien des jeunes qui ne veulent pas rentrer dans le « système », on assiste à l’émergence d’un nouveau monde et d’une nouvelle culture pleine d’espoir, d’énergie, de liberté et création de valeur pour notre pays. Tout cela grâce à un nouveau système de formation qui a su inventer notre avenir.
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