Futur de l’emploi : bienvenue dans l’ère sociale numérique

L’IT reste le plus souvent imposé... sans implication des utilisateurs finaux. S’adapter à un espace de travail numérique implique une approche cohérente, consistante et unifiée dans le déploiement des technologies.

Les nouvelles technologies ne cessent d’évoluer et de s’installer au sein des entreprises, entraînant le besoin, pour les salariés, de s’adapter et de se former. Celle qui fait le plus trembler le marché de l’emploi est l’intelligence artificielle, confirmée par une étude menée par Gartner indiquant que 85% des interactions avec les entreprises en 2020 se passeront d’êtres humains.

Si certains types d’emploi sont menacés par cette technologie notamment les manutentionnaires, secrétaires de bureautique et de direction, employés de comptabilité, employés de banque et de l’assurance[1], cette dernière devrait également être source d’emploi. Ainsi, une étude PwC prédit une disparition de 7 millions d'emplois, mais aussi l'apparition de 7,2 millions d'autres[2]. Avant d’arriver à une "guerre globale" de l’emploi, les entreprises doivent réfléchir à la manière dont elles vont s’intégrer à cette nouvelle ère sociale numérique.

Des avancées technologiques déjà bien engagées dans les entreprises

Depuis plusieurs années maintenant, nous consommons l’IA, l’intégrons à notre vie quotidienne et la prenons peu à peu pour acquise. La façon dont nous nous servons des GPS et des outils de géolocalisation, dont nous utilisons Google comme une base de savoirs infinis, dont Facebook peut identifier les visages de nos amis, dont nous nous reposons sur Amazon pour nous recommander un livre ou Spotify pour un nouvel artiste, tout ceci nous a longtemps paru impressionnant, presque impensable. Mais aujourd’hui la révolution de l’IA est bel et bien entamée, nous entrons dans l’âge des technologies intelligentes, où l’environnement numérique permet de connecter des individus, des données et des objets. Certains nomment cette période la quatrième révolution industrielle, je préfère l’appeler l’ère sociale numérique. Au Japon, le terme de société super-intelligente est souvent utilisé, reflétant ainsi leur intention d’exploiter les nouvelles technologies pour créer une meilleure société pour tous.

Le Tour de France et la gestion qu’en a A.S.O. est un bel exemple, qui illustre comment la maturité digitale, au cœur de laquelle on trouve le cloud, la mobilité, le big data, l’analytique, l’IoT et la cybersécurité, permettent à une entreprise de se transformer. Le Tour a été fondé en 1903, en tant qu’événement promouvant et vendant les publications d’A.S.O., il est rapidement devenu l’événement sportif le plus regardé dans le monde. Les spectateurs, les athlètes et leurs entraîneurs ont rapidement eu besoin de plus de détails et d’analyses précises de la course et de la performance des coureurs. Depuis 2015, A.S.O. a fait un pas en avant pour devenir une véritable entreprise digitale. Les données, collectées par des capteurs placés sous les selles des cyclistes, sont traitées et sécurisées sur une plateforme big data, dans le cloud, analysées en temps réel pour ensuite devenir des informations statistiques destinées aux spectateurs et à tous les partenaires du Tour.

Un espace de travail fondé sur l’IT

Ainsi, on observe déjà les caractéristiques de cette ère sociale numérique et les nombreux facteurs organisationnels qu’il faudra mettre en œuvre pour gérer et faire avancer une entreprise dans ce contexte. La technologie est fondamentale pour s’adapter au futur de l’emploi. Elle doit être facile d’utilisation, aider à atteindre les objectifs commerciaux tout en étant compatibles avec les différents postes et rôles de l’entreprise. Si un nouvel outil défaille sur un de ces points, il ne sera pas adopté par les salariés.

Malheureusement, jusqu’à présent, le réseau informatique d’une entreprise est quasiment toujours choisi et déployé par les départements IT, et non par les individus qui utilisent ces outils au quotidien. Cependant, le scénario est en train de changer. D’après le Digital Workplace Report, 39% des décisions stratégiques concernant l’espace de travail digital implique les salariés des ventes, du marketing, des RH et de la finance. Ces dernières années, le développement d’outils basés dans le cloud a permis de se délester de certaines charges de travail. Cependant, cela peut aussi générer des situations de désorganisation et avoir pour résultat des informations en silos. Dans cette même étude, dans 61% des cas, l’IT est imposé sans implication des utilisateurs finaux. S’adapter à un espace de travail numérique implique une approche cohérente, consistante et unifiée dans le déploiement des technologies.

Les entreprises traditionnelles n’ont donc rien à envier aux entreprises « digital-natives », ces dernières ne bénéficiant pas d’une présence déjà établie, elles ne sont pas passées par de nombreux cycles économiques et manquent d’une certaine sagesse. En tirant parti de leurs propres expériences, tout en appliquant une approche « thinking out of the box », les entreprises dites traditionnelles ont ce qu’il faut pour conquérir l’ère sociale numérique.